Société

11 juillet, commémoration de la Journée Mondiale de la Population, Le planning familial confronté à des obstacles

Malgré des progrès considérables et significatifs enregistrés par le Burundi en matière de planification familiale volontaire, beaucoup de défis restent à relever. Par le truchement de son Représentant Résident au Burundi Richmond Tiemoko, Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) appelle les gouvernements à s’acquitter de leurs engagements concernant l’accès universel aux services de soins de santé sexuelle et reproductive et aux droits en matière de reproduction

Richmond Tiemoko, Représentant Résident du FNUAP au Burundi : « « Nous visons à répondre à tous les besoins non satisfaits en matière de planification familiale volontaire dans les pays en développement d’ici à 2030 ».

«Le pourcentage de femmes actuellement en union qui utilise une méthode contraceptive est passé de 9% en 1987, 22% en 2010 à 29% en 2016. Toutefois, il existe encore des besoins non satisfaits en matière de planification familiale qui restent très élevés et stagnants depuis 2010 (31%, Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2010 et 2016) », indique Richmond Tiemoko,  Représentant Résident du FNUAP au Burundi. Selon lui, ce pourcentage représente les femmes qui souhaitent prévenir une grossesse, mais elles-mêmes ou leurs partenaires n’utilisent cependant pas une méthode contraceptive pour diverses raisons. Il évoque les services de qualité qui ne sont pas toujours disponibles au moment opportun, les choix offerts par les formations sanitaires qui sont limités , la stigmatisation ou la crainte d’une discrimination sociale, l’absence de communication entre les parents et leurs enfants sur la vie sexuelle saine et responsable, la stigmatisation ou l’opposition d’un partenaire, etc. Il explique que c’est pour cela que le Burundi, à l’instar des autres pays, s’est engagé dans le cadre de Family Planning 2020 et de la conférence internationale sur la population et le développement  à éliminer ces besoins non satisfaits afin de contribuer à l’égalité des sexes et à l’atteinte des bénéfices du dividende démographique  par la planification familiale.

Les efforts conjugués des partenaires appelés de tous les vœux

Dans cette optique, Richmond Tiemoko informe que le FNUAP s’engage pleinement à continuer à soutenir les actions menées par les pays membres en vue de faire respecter les droits des individus, en particulier des femmes à planifier les naissances. « Nous visons à répondre à tous les besoins non satisfaits en matière de planification familiale volontaire dans les pays en développement d’ici à 2030. Mais nous ne pourrons pas y parvenir seuls. Les gouvernements, les parlementaires, le secteur privé et la société civile doivent s’unir pour atteindre cet objectif », lance-t-il. Il informe que dans un premier temps, les pays développés pourraient combler  le déficit mondial de financement de la planification familiale en donnant seulement 20 centimes par personne et par an. Compte tenu des retombées attendues pour les familles, les sociétés et les nations, il s’agirait là d’un investissement stratégique et réalisable  en faveur de l’avenir de notre monde.

En cette journée mondiale de la population, FNUAP appelle les gouvernements à s’acquitter de leurs engagements concernant l’accès universel aux services de soins de santé sexuelle et reproductive et aux droits en matière de reproduction, notamment les services de planification familiale et d’informations connexes comme convenu lors de la conférence internationale de 1994 sur la population et le développement et dans le programme de développement durable à l’horizon 2030.  « En investissant aujourd’hui dans la planification familiale, nous investissons dans la santé et le bien-être de millions de femmes pour les générations futures », conclut Richmond Tiemoko.

Une croissance démographique inquiétante

Faustin Ndikumana, président de PARCEM s’inquiète de l’allure du taux  de croissance démographique par rapport à la superficie cultivable qui s’amenuise de plus en plus. Il donne des exemples illustratifs. On avait 1,5 hectare par ménage en 1960, 1 hectare par ménage en 1973, 0,5 ha par ménage en 2009 et on projette 0,2 ha par ménage en 2025. Il se demande si on pourra continuer à nourrir cette population qui augmente exponentiellement alors que la superficie cultivable diminue. Selon Ndikumana, si on constate le risque de surpopulation il est plus que nécessaire de mettre en place une politique nationale de la population. cette dernière aboutira à une maîtrise de la croissance démographique à travers le taux de fécondité et le taux de prévalence contraceptive et propose trois enfants par femme.

Nicolas Ndayishimiye, Directeur Général de l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) explique qu’en se référant aux projections démographiques, la population burundaise est estimé à 11 772 322 d’habitants. En 2008, la population était estimée à 8,5 millions d’habitants et en 2018, les projections nous montrent que nous sommes à 11,700 millions d’habitants. En moins de 10 ans, la population a augmenté de 3 millions d’habitants et plus. C’est vraiment une situation démographique pour laquelle il faut prendre des mesures. Il suggère l’intensification de la sensibilisation à l’utilisation des méthodes contraceptives et l’espacement des naissances.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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