Gouvernance

ANAGESSA : un nouveau-né dans le secteur agricole

Un décret portant mise en place de l’Agence Nationale de Gestion du Stock a été signé le 18 janvier 2021. Elle a pour mission la gestion de la production agricole, animale et halieutique. Cela de la production à la commercialisation. Comment fonctionnera-t-elle ? N’est-elle pas exposée à quelques défis comme la certification, l’enclavement du pays, le déficit énergétique…pour réussir sa mission ? Burundi Eco vous en dit long dans les lignes qui suivent

Le fonctionnement de l’ANAGESSA est défini dans le décret ci-haut cité. Ainsi, celle-ci a un objet d’appui incitatif à la production, à la collecte, à l’organisation de la gestion des productions agricoles, animales et halieutiques et à l’encouragement des producteurs. Selon le décret, l’investissement dans les domaines agricole, animal et halieutique garantit le marché d’écoulement à un prix rémunérateur.  Il est donc mis en place un mécanisme d’appui à la production, à la collecte et à la commercialisation des produits agricoles, animaux et halieutiques.

« L’ANAGESSA détermine les types de produits agricoles, animaux et halieutiques destinés à la commercialisation », indique le décret.

Tout pour l’ANAGESSA ?

Dans le but d’indiquer les prévisions de production par type de culture et d’élevage, le décret du 18 janvier informe que les coopératives ou les privés potentiels s’enregistrent auprès de l’ANAGESSA à chaque début d’année fiscale.

Sur présentation d’un projet soumis et validé par l’ANAGESSA, un contrat de production garantissant un marché d’écoulement à un prix rémunérateur est conclu entre celle-ci et les coopératives ou les privés potentiels pour s’assurer de la disponibilité des quantités des produits commercialisables. L’Etat, à son tour, est tenu à disponibiliser les fonds pour acheter les productions.

Sur présentation d’un projet soumis et validé par l’ANAGESSA, un contrat de production garantissant un marché d’écoulement à un prix rémunérateur est conclu entre celle-ci et les coopératives ou les privés potentiels pour s’assurer de la disponibilité des quantités des produits commercialisables.

Toute la production des coopératives ou des privés ayant signé des contrats avec l’ANAGESSA est acquise suivant les modalités déterminées dans le contrat.

« La commission mixte composée par les ministères ayant l’agriculture, les finances, le commerce, l’intérieur et les affaires étrangères dans leurs attributions ainsi que la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB) propose le prix d’achat des produits agricoles disponibles à l’agence», lit-on dans le décret. Cela en fonction du coût de production. Toute la production fournie est conservée dans les entrepôts de l’ANAGESSA suivant les normes requises de conservation.

Par ailleurs, les coopératives ou les privés doivent présenter leurs factures à l’ANAGESSA. Cette dernière vérifie leur authenticité avant leur transmission au ministère en charge des finances pour le paiement. Ainsi, le ministère des Finances vire l’argent directement sur les comptes des coopératives ou des privés en tenant compte des quantités de production fournies et des termes du contrat relatifs au paiement.

La commission mixte fixe à son tour le prix de vente des produits stockés par l’AGESSA.  Le ministère ayant le commerce dans ses attributions cherche le marché d’écoulement à l’extérieur du pays. Il veille également au rapatriement des devises.

Et de conclure : « Toute institution publique ou organisation œuvrant sur le territoire du Burundi s’approvisionne en priorité à l’ANAGESSA lorsque les produits y sont disponibles. Quant à la commission mixte, elle est chargée d’analyser les besoins nationaux et de dégager le surplus de production agricole à exporter ».

A ne pas oublier !

L’agriculture burundaise est une agriculture de subsistance, c’est-à-dire destinée à la consommation. La quantité et la qualité de la production permet d’exporter moins et, partant, une faible rentrée des devises.

Toutefois, tout est possible. Il suffit d’avoir une bonne organisation. L’ANAGESSA aura à faire face à pas mal de défis. Pour produire, le sol a besoin de fertilisant, soit la fumure organique qu’il faut mélanger avec l’engrais chimique. D’où, il faut distribuer le bétail aux agriculteurs.

Par ailleurs, le déficit énergétique constitue un défi pour la conservation de la production. Celle-ci nécessite des chambres froides ou des frigos pour conserver les produits à la température voulue et pendant longtemps.

La certification fait aussi toujours défaut. Le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) a déploré maintes fois le manque de moyens financiers, matériels et humains pour accomplir la mission lui assignée.

L’étude du marché serait également priorisée par l’ANAGESSA. En témoigne par exemple la production de l’usine de l’Associazione Amici Dell Africa « Dutezanye imbere » qui n’arrive pas à trouver un marché d’écoulement. Implantée à Murayi dans la commune Giheta, province de Gitega depuis 2007, l’usine produit l’huile d’avocat.

Ailleurs, maintenant c’est la course à la commercialisation des produits bio.

D’après l’agence bio, en dix-sept ans, les surfaces agricoles cultivées en bio et le nombre de fermes bio ont augmenté à des rythmes plus ou moins rapides suivant les zones. Les taux de croissance les plus forts ont été observés en Asie et en Afrique, zones où le développement a réellement démarré à partir des années 2000. Entre 2000 et 2017, les surfaces bio océaniennes ont été presque multipliées par cinq. La part relative de chaque continent dans l’agriculture bio mondiale a fortement évolué de 2000 à 2017.

A cela, l’espoir plane. 93 pays s’étaient dotés d’une réglementation pour l’agriculture biologique au début de l’année 2019. Elle était en préparation dans seize autres pays, le Burundi inclus.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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