Commerce

BBN : Halte à la vente des produits transformés non certifiés

Les entrepreneurs sont appelés à faire certifier leurs produits transformés avant de les mettre sur le marché. C’est dans l’optique de protéger les consommateurs contre les dangers que les produits non certifiés peuvent causer, d’agrandir les marchés d’écoulement, de promouvoir les exportations et de contribuer au développement du pays.

«Je suis vendeuse de la farine de haricot mélangée avec du soja, du maïs, du riz et du sésame», indique Imelde Hatungimana, membre de la Coopérative de Transformation des Produits Agro Alimentaires «Femmes NAWENUZE» (COTAFEM NAWENUZE). Elle s’inquiète du fait qu’elle est confrontée au problème du manque de marchés d’écoulement alors que cette farine est de bonne qualité.

Dr François Havyarimana, directeur du Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité (BBN) : « Ce n’est pas le commerçant qui prouve que son produit est de bonne qualité. C’est plutôt le BBN »

Dr François Havyarimana, directeur du Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité (BBN) indique que ce n’est pas le commerçant qui prouve que son produit est de bonne qualité. C’est plutôt le BBN. Il fait savoir que l’une des raisons principales qui fait que cette femme ne trouve pas de débouchés est que cette farine n’est pas certifiée. Selon lui, les consommateurs sont intelligents. Ils ont besoin de produits de qualité qui ne contiennent pas des bactéries nuisibles à la santé de l’homme. Selon lui, verront leurs entreprises fermées les entrepreneurs qui mettront leurs produits transformés sur le marché sans l’aval du BBN dans les jours à venir. Selon lui, vendre un produit transformé non certifié c’est exposer la population aux désagréments sanitaires.

De plus, sa sécurité est menacée. A titre illustratif, il fait savoir que l’utilisation du ciment de mauvaise qualité constitue une menace à l’endroit de ceux qui l’utilisent dans la construction de leurs maisons, car celles-ci peuvent s’écrouler. Il fait remarquer que les vendeurs des produits non transformés se heurtent aux mesures coercitives du gouvernement en général et de la police en particulier. C’est la raison pour laquelle certains produits saisis sont jetés dans les dépotoirs par la police. C’est une perte énorme pour ces entrepreneurs.

La certification contribue à la promotion des exportations

Pour qu’un produit transformé soit exporté, il doit être certifié par le BBN. Havyarimana informe que quand on exporte beaucoup, la balance commerciale devient excédentaire. Selon toujours lui, c’est un moyen efficace pour le pays d’avoir beaucoup de devises. Les normes doivent être élaborées par le BBN. De surcroît, il lui revient d’octroyer ces dernières aux unités ou aux entreprises de transformation et de se rassurer que ces produits respectent de manière scrupuleuse ces normes de qualité. Selon toujours lui, les produits certifiés sont acceptés sur les marchés étrangers. Il n’y a pas d’autres analyses de laboratoires qui s’opèrent, car Ils ne doutent pas de leur qualité.
Le BBN compte quatre services distincts ayant des fonctions complémentaires. Le premier s’occupe de la documentation et de l’information sur les normes. Il collecte et conserve toutes les normes. Le second s’occupe de la normalisation et de la métrologie. Il est chargé de l’élaboration des normes et de la vérification des mesures effectuées sur tous les produits commercialisés ou fabriqués en termes de poids et de longueur. Le troisième s’occupe de la formation et de l’assistance technique aux entreprises (FATE). Il montre aux entreprises qui œuvrent dans le domaine de la transformation des produits comment fabriquer un produit de qualité. Le dernier service s’occupe de la certification, c’est-à-dire le fait d’attester qu’un produit commercialisé ou fabriqué est conforme aux normes de qualité.

La certification contribue au développement du pays.

Havyarimana indique que pour faire certifier un seul produit, on paie un montant de 250 000 FBu qui entre dans le trésor public.

La mission de BBN

Elle consiste à développer et à publier les normes nationales, conformément aux procédures internationales reconnues et à promouvoir leur utilisation dans le commerce, l’industrie et dans les règlements techniques établis par d’autres autorités. Elle consiste aussi à réaliser, à établir et à maintenir les étalons nationaux à des niveaux de précision appropriée aux besoins du pays et à provoquer la diffusion de leurs valeurs dans le commerce, l’industrie et la société civile à travers le système national d’étalonnage. Le BBN a aussi la mission d’établir, de mettre en œuvre et de maintenir des normes de métrologie légale pour la mesure des équipements afin d’assurer l’exactitude des mesures dans le commerce, dans l’application des lois et dans les systèmes de santé. Elle consiste également à établir et à maintenir les services d’évaluation de conformité, les services d’inspection et de certification qui sont manifestement compétentes afin de garantir leur acceptation maximale par les opérateurs économiques et les autorités.

De plus, BBN veut aider le gouvernement à définir, concevoir et mettre en œuvre des stratégies et des politiques de normalisation et de contrôle de la qualité et à déterminer les priorités à cet égard. Le BBN a aussi la mission d’assurer la saisie, l’entretien et la diffusion d’informations concernant le domaine de la normalisation et les accords de l’OMC. Et d’ajouter la mission de dispenser une formation en matière de normalisation, de métrologie, d’évaluation de conformité et d’environnement, de participer à la demande dans les procédures d’appels d’offres publics et de fournir des services d’inspection, d’essai et de certification au gouvernement pour les marchandises qu’ils achetent.

Signalons que Havyarimana souligne que les laboratoires de BBN ne sont pas bien équipés. Pour cela, les demandeurs des certificats perdent beaucoup de temps à la BBN en attendant que ce certificat soit livré.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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