Finance

Budget général de l’Etat, exercice 2018 : L’austérité sera maintenue

Le parlement a adopté à l’unanimité le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2018 mercredi 13 décembre 2017. Par rapport au budget de 2017, le budget de 2018 enregistre un déficit de  61,3 milliards de FBu, car les charges générales  de l’Etat passent de 1 326,8 milliards de FBu dans le budget 2017 à 1 388,1 milliards de FBu dans le projet de budget de l’exercice 2018, soit un accroissement de 4,6%. Ce budget est donc austère. Les dépenses additionnelles globales sont de 518 milliards de FBu alors que les recettes additionnelles globales  sont 71,3 milliards de FBuLe parlement a adopté à l’unanimité le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2018 mercredi 13 décembre 2017. Par rapport au budget de 2017, le budget de 2018 enregistre un déficit de  61,3 milliards de FBu, car les charges générales  de l’Etat passent de 1 326,8 milliards de FBu dans le budget 2017 à 1 388,1 milliards de FBu dans le projet de budget de l’exercice 2018, soit un accroissement de 4,6%. Ce budget est donc austère. Les dépenses additionnelles globales sont de 518 milliards de FBu alors que les recettes additionnelles globales  sont 71,3 milliards de FBu

Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Privatisation : « Certains gestionnaires de crédits n’ont pas encore intériorisés la gestion budgétaire qui correspond à la politique d’austérité ».

« Le gouvernement de la République du Burundi prépare le projet de budget pour l’exercice 2018 dans un contexte marqué par une reprise modérée de l’économie et la poursuite d’une politique budgétaire prudente et d’austérité dans la gestion du budget de l’Etat au cours de l’exercice budgétaire 2017 », a précisé Domitien Ndihokubwayo , ministre des Finances , du Budget et de la Privatisation dans son exposé des motifs .Il a indiqué que le projet de loi des Finances portant budget général de l’Etat pour l’exercice 2018 intervient dans un environnement international caractérisé par un redressement de l’économie, mais qui reste exposée à des contradictions anciennes et nouvelles qui pourraient réduire la croissance. Celle-ci se situerait à 3,5% à la fin de 2017 pour atteindre 3,9% en 2018.

M.Ndihokubwayo a souligné que l’exécution du budget de l’Etat au cours de l’exercice 2017 a été caractérisée par plusieurs demandes de crédits supplémentaires. Cela explique que les budgets alloués aux différents ministères et institutions étatiques n’étaient pas suffisants pour satisfaire les besoins pressants et habituels. Pour lui, cette situation démontre que certains gestionnaires de crédits n’ont pas encore intériorisé la gestion budgétaire qui correspond à la politique d’austérité. Pour l’exercice budgétaire 2018, M. Ndihokubwayio souligne que la politique budgétaire prudente et d’austérité sera maintenue. Cela dans le but de sauvegarder l’équilibre macroéconomique et budgétaire pour amorcer la relance économique du pays.

Des recettes additionnelles lourdement inférieures aux dépenses additionnelles

M.Ndihokubwayo fait savoir que selon les résultats prévus, l’année 2018 se caractérisera par une reprise modérée de l’activité économique. D’après lui, cette reprise modérée  permettra de mobiliser des recettes additionnelles globales estimées à 71,3 milliards de FBu, soit un accroissement de 6,2 % par rapport à l’exercice précédent. Il fait remarquer cependant que ces recettes restent insuffisantes pour répondre aux dépenses additionnelles estimées autour de 518 milliards de FBu. D’où, conclut M.Ndihokubwayo, la gestion austère de l’année 2018 doit être de rigueur.

Certaines mesures contenues dans le projet de budget 2018 

M.Ndihokubwayo informe qu’il sera constitué un fonds de garantie d’un montant d’1 milliard de FBu pour la mise en place d’une banque pour jeunes. Il ajoute que dans l’objectif d’améliorer la gestion et le paiement des indemnités kilométriques, un montant de 3 milliards de FBu a été prévu et ventilé dans tous les ministères et institutions à l’instar de la ligne budgétaire « Frais de missions à l’étranger » où, à l’époque, cette ligne était logée au Secrétariat Général du Gouvernement . De plus, poursuit-il, une enveloppe budgétaire de 900 millions de FBu est prévue en vue d’étendre la politique d’harmonisation des salaires à certaines administrations personnalisées de l’Etat.

Le patron du ministère des finances précise que la poursuite de l’appui aux projets communaux (500 millions de FBu à chaque commune) .Cela pour réaliser les activités prioritaires contenues dans les plans Communaux de Développement Communautaire (CDC) avec un impact global de 59,5 milliards de FBu. Et, dans le but de répondre au problème de manque d’experts capables de préparer les dossiers d’appel d’offre, chaque commune sera dotée d’un ingénieur en génie civil ayant une expérience professionnelle suffisante.

Dans le cadre de la préparation des élections prévues en 2020, le Gouvernement prévoit des provisions pour les élections dans ce projet de budget pour un montant de 12,5 milliards de FBu, informe M.Ndihokubwayo,

 Accroître les ressources intérieures

Dans le but d’accroître les ressources intérieures, M.Ndihokubwayo informe que certaines mesures seront mises en oeuvre. Il s’agit de la révision des textes relatifs à l’impôt sur les revenus, à la taxe sur la valeur ajoutée(TVA), aux procédures fiscales, à la fiscalité communale, au domaine foncier notamment les textes sur l’expertise immobilière et ceux relatifs à la location et à la vente des terres domaniales. Il ajoute que le renforcement de la collecte des taxes sur les activités du secteur minier et la prise des positions pour réduire le secteur informel à travers une fiscalité de proximité seront de mise.

Les députés adoptent à l’unanimité le projet de budget général de l’Etat, exercice 2018

Toujours dans la même optique, l’application rigoureuse de la loi concernant la procédure d’octroi des exonérations, l’accélération du processus de recouvrement des arriérés par l’Office Burundais des Recettes et la perception des recettes non fiscales seront considérés, a révélé M.Ndihokubwayo.

Augmenter les recettes

Dans le but d’augmenter les recettes, d’importantes mesures seront prises afin de s’assurer que l’objectif fixé est atteint, a précisé M.Ndihokubwayo. Sur ce, l’OBR va entreprendre et poursuivre l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale par le suivi électronique à partir des postes frontières jusqu’aux bureaux de dédouanement, mettre en place des scanners pour la sécurisation des marchandises, renforcer le recouvrement des arriérés et maitriser les exonérations.

M.Ndihokubwayo indique que les projections des comptes de l’économie de l’exercice 2018 se basent sur les réalisations des années antérieures. Ainsi, précise-t-il, les hypothèses macroéconomiques de projection pour l’exercice 2018 reposent sur une croissance de 3,9% du Produit Intérieur Brut(PIB) en 2018, une inflation de fin de période 2018 estimé à 10 % et une pression fiscale de 13,6% du PIB.

D’une manière générale, conclut M.Ndihokubwayo, en tenant compte de la politique budgétaire qui sera menée au cours de l’année 2018 et selon les hypothèses macroéconomiques et budgétaires énoncées plus haut, le taux d’indépendance budgétaire est estimé à 81,2%.

L’évolution budgétaire depuis 2005 à 2018 Année Budget

Année Budget
2005 326 195 409 243
2006 417 804 791 249
2007 445 345 226 204
2008 520 412 233 257
2009 848 552 527 967
2010 863 059 645 685
2011 1 026 173 387 752
2012 1 211 741 630 296
2013 1 389 901 957 864
2014 1 411 410 301 966
2015 1 562 917 665 790
2016 1 260 658 064 658
2017 1 326 831 923 450
Prév

2018

1 388 174 793 623

Signalons que le secteur minier longtemps absent des rubriques des budgets contribuera à hauteur de 7 557 560 000 de FBu. Les prévisions de dons sont estimées à 372 250 575 882 de FBu alors qu’il était de 366 055 894 352 de FBu pour l’exercice précédent.

Les prévisions de prêts sont de l’ordre de 19 318 448 485 FBu alors que pour l’exercice précédent, ils étaient de 22 389 532 648 de FBu, soit une différence de 3 071 084 163 FBu

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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