Médias

Burundi: Le droit d’accès à l’information plus ou moins bafoué

 

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Paccelli Sindaruhuka, journaliste à l’hebdomadaire « Ijambo » : « Les autorités détentrices de l’information doivent la communiquer afin que le public puisse accéder à l’information dont il a besoin »

Le 28 septembre de chaque année, le monde célèbre la Journée Internationale du droit d’accès à l’information. Au Burundi, cette journée arrive au moment où accéder à l’information n’est pas chose facile. Certains médias ont été incendiés et d’autres fermés. Les détenteurs de l’information donnent des informations superficielles. Les autorités communiquent via leurs porte-paroles qui sont souvent moins indiqués pour cela. Le public en est victime et se contente des réseaux sociaux moins informatifs.

D’après Me Gérard Ntahe, le droit d’accès à l’information est l’un des droits fondamentaux de tout homme en général, mais en particulier pour les journalistes qui cherchent, traitent et diffusent l’information.

Pour lui, le non accès aux sources d’ information handicape le travail du journaliste. Il constitue aussi un problème pour le public auquel l’information est destinée. Cet homme de droit affirme qu’au Burundi il y a un réel problème d’accès à l’information publique. M. Ntahe indique que ceux qui détiennent les informations ne les livrent pas aux journalistes par peur de représailles. Il fait savoir que sur le plan légal, les sources des journalistes sont protégées par une disposition de la loi sur la presse de 2009 qui a corrigé celle qui était contenue dans la loi sur la presse de 2013. Me Ntahe fait remarquer que si le journaliste n’accède pas aux sources d’information, il se contente des rumeurs et le public qui était en droit de recevoir une information vérifiée est désorienté. Il indique : «  Là où l’accès à l’information est entravé, c’est la rumeur qui s’installe. Il invite les détenteurs des informations à les livrer car, précise-t-il, ils ne les détiennent pas pour eux, mais pour le public. De surcroît, il les interpelle à mettre les informations à la disposition du public. Et Me Ntahe de faire savoir que dans certains pays, il y a une loi qui contraint l’administration publique à mettre les informations à la disposition du public. Pour lui, une telle loi serait la bienvenue au Burundi.

A la question de savoir pourquoi les institutions privées, les ambassades et les organisations non gouvernementales ne livrent pas les informations qu’elles détiennent, Ntahe répond que cela relève du droit international.

Témoignages

Selon L .B, journaliste-producteur : «  L’accès aux sources d’information n’est pas facile au Burundi, surtout quand il s’agit d’un media privé ». B. souligne que quand les médias n’accèdent pas aux sources d’information, le public se contente des réseaux sociaux alors que sur ceux-ci, il est difficile de distinguer une information d’une rumeur.

Ce journaliste déplore le fait que les institutions publiques ne donnent pas les informations en leur possession. Il précise que les administratifs constituent des barrières quant à l’accès aux informations fiables. Il déplore que des fois des émissions ne soient pas disponibles, parce que les autorités n’ont pas voulu s’exprimer sur un sujet quelconque. Il ajoute que le fait que les porte-paroles se considèrent comme seuls détenteurs de la vérité constituent un handicap sérieux quant à l’accès à l’ information voulue ou souhaitée. Même la population ne veut plus s’exprimer car elle craint les représailles.

Quant à lui, Paccelli Sindaruhuka, journaliste à l’hebdomadaire « Ijambo » précise que c’est le calvaire quand il s’agit des médias privés. Il estime à 50 % l’accès à l’information détenue par les institutions publiques à 10 % voire 0 % quand il s’agit des institutions privées. Ce journaliste de la presse écrite souligne que les médias privés sont victimes des préjugés selon lesquels ils travaillent pour le compte de l’opposition. Il demande plutôt aux autorités détentrices des informations de les communiquer afin que le public puisse accéder à l’information dont il a besoin.

Une personne qui a requis l’anonymat fait savoir : « Avant la fermeture de certaines radios, j’étais bien informée car j’écoutais la radio Isanganiro, la Radio Publique Africaine, la Radio Sans Frontière Bonesha et d’autres, mais aujourd’hui je ne capte que la Radio Isanganiro qui ne peut pas à lui seul couvrir tous les évènements qui se passent dans le pays. Cette assoiffée de l’ information indique que, du temps de la RPA elle était bien informée. Elle demande aux autorités compétentes d’autoriser les médias fermés à rouvrir leurs programmes.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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