Médias

Burundi Eco noue des partenariats avec les universités

Dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, l’hebdomadaire Burundi Eco noue un partenariat avec les universités. Au terme de ce partenariat, les publications de cet organe de presse serviront de supports pédagogiques pour les étudiants et les professeurs. Burundi Eco pourra accéder facilement aux recherches et aux informations détenues par ces établissements d’enseignement supérieur. Mélance Buregeya, promoteur de ce journal nous en fait le point et profite de l’occasion pour annoncer les grandes réalisations dudit journal.

BE : Le journal établit des partenariats avec les universités, pourquoi cette cible ?

MB : Nous avons choisi les universités parce qu’elles sont le grenier des connaissances. C’est là où les jeunes apprennent beaucoup de choses. Dans les universités que nous avons visitées, nous avons constaté que les journaux étaient dans les rayons. Les étudiants n’ont pas la possibilité de s’en procurer pour qu’ils les lisent à la maison et partagent avec la famille. Nous avons donc choisi la distribution des journaux dans les universités parce que les jeunes sont les futurs décideurs. Ils sont les futurs patrons des entreprises, les jeunes sont les futurs patrons des ministères, les futurs patrons des projets du gouvernement Grosso modo, ils sont les futurs patrons du monde. Nous avons aussi choisi les universités pour contribuer non seulement à l’éducation, mais également pour atteindre beaucoup de monde. Les publications de Burundi Eco serviront de supports pédagogiques pour les étudiants.

Burundi Eco (BE) : Quand et pourquoi la création de ce journal?

Mélance Buregeya (MB) : Le journal Burundi Eco a obtenu l’agrément auprès du Conseil National de la Communication (CNC) en juillet 2012. Il aura sa première parution le 22 août 2012. Burundi Eco est venu pour compléter le secteur médiatique burundais. Le secteur médiatique n’est toujours pas au complet. Jusqu’à ce jour, il y a toujours besoin d’acteurs dans le secteur de la presse. Le journal en imprimé est venu répondre aux besoins des lecteurs des journaux physiques car, avec le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), le secteur médiatique s’est vu tourné principalement vers les médias sociaux. Mais Burundi Eco, à côté de l’utilisation des médias sociaux, utilise aussi le journal Imprimé pour donner la chance aux lecteurs n’utilisant pas les médiaux sociaux. Je parle ici de ceux qui n’ont pas les moyens de se procurer des smartphones.

BE : Pourquoi la tendance socio-économique et pas politique ou religieuse ?

MB : Burundi Eco a une particularité en ce qui concerne la ligne éditoriale. Il est le premier journal hebdomadaire qui ne traite que des informations en rapport avec l’économie et l’entrepreneuriat. Parce qu’il y avait une carence d’informations dans le domaine socio-économique. Burundi Eco est venu donc combler ce déficit. Nous sommes un journal socio-économique donc Burundi Eco est venu au moment opportun.

Mélance Buregeya, promoteur du journal Burundi Eco : « Il est le premier journal hebdomadaire qui ne traite que des informations en rapport avec l’économie et l’entrepreneuriat »

BE : Pourquoi le journal Burundi Eco est gratuit ?

MB : Partout, il existe des modèles payants et des modèles gratuits. Nous avons donc choisi le deuxième pour atteindre beaucoup de personnes. Burundi Eco est actuellement un journal avec un plus grand tirage et sans doute avec un grand nombre de lecteurs. Après avoir atteint beaucoup de personnes, Burundi Eco devient de plus en plus le premier en termes d’annonces et de publicités, car les annonceurs veulent effectivement atteindre beaucoup de gens.

BE : Des objectifs que le journal s’était fixés, quels est le degré de réalisation jusqu’à ce jour ?

MB : La plupart des objectifs que le journal Burundi Eco s’était fixés ont été atteints. Au niveau du tirage, nous atteignons actuellement 2400 exemplaires par semaine et, avant la fin de cette année, suite au partenariat que nous envisageons avec les universités, la quantité va augmenter.

Au niveau de la disponibilisation des informations socio-économiques, l’objectif a été atteint. Le journal est consommé à grande échelle. Ce qui montre que l’engouement de la lecture de l’information socio-économique a augmenté. Nous sommes alors satisfaits que l’objectif d’informer, de former et d’éduquer économiquement a été atteint à un pourcentage satisfaisant.

En témoigne la population. Un jour, un des administrateurs des communes urbaines a appelé un journaliste pour lui demander de revenir faire un article car, les montagnes d’immondices n’étaient plus là. Cela après un reportage qu’il avait effectué dans cette commune. Sur ce, Burundi Eco fait un clin d’œil pour un changement positif .De plus, les jeunes entrepreneurs ont reçu des crédits bancaires parce qu’ils étaient sensibilisés à travers les articles produits dans le journal sur l’octroi des crédits. Les opérateurs économiques possèdent actuellement des informations utiles pour le développement et les jeunes changent de mentalités grâce aux informations produites dans le journal.

BE : En plus des partenariats avec le Centre Burundais pour la Lecture et l’Animation Culturelle (CEBULAC) et les universités, envisagez-vous établir d’autres partenariats ?

MB : Les partenariats avec CEBULAC, avec les universités, les écoles secondaires en général vont ouvrir beaucoup d’opportunités. Burundi Eco va se poser de plus en plus comme un support pédagogique. Nous allons donc proposer des partenariats avec les organisations nationales, régionales et internationales pour atteindre beaucoup de monde. Nous envisageons donc avoir beaucoup de partenaires, car Burundi Eco va contribuer à la sensibilisation pour le changement de mentalités

BE : Lors de la célébration du 4 ème anniversaire du même journal, vous avez lancé un produit dénommé SMS for Change. Cependant, ce produit semble n’être pas opérationnel. Pourquoi ?

MB : Il est vrai que l’année passée nous avons lancé un produit dénommé SMS for Change, mais l’objectif n’a pas été atteint à 100 %. Nous restons effectivement à l’envoi du journal par voie électronique qui est aussi un message, mais aussi par voie de la messagerie WhatsApp. Mais on avait prévu d’envoyer directement les messages sur les numéros de tous les téléphones portables quelque soient le téléphone. Ce 3eme canal n’a pas été atteint, mais nous espérons que demain ou après-demain, nous pourrons le renforcer.

BE : Quelles sont les forces et les faiblesses du journal Burundi Eco ?

MB : D’abord les forces : Au niveau des forces, nous sommes très contents que les informations que le journal publient sont très appréciées. Elles intéressent beaucoup de gens

Les faiblesses ou défis : La crise socio-économique que traverse le Burundi n’épargne pas Burundi Eco. Là, je préciserais que vers la fin de l’année 2015, quelques contrats ont été arrêtés parce que le secteur dans lequel on sensibilisait les gens n’a pas eu de financement pour contribuer à fonctionner. Il y a des défis de financement, il y a des défis d’annonces et de publicités parce que les entreprises n’annoncent plus comme avant .Auparavant, les entreprises annonçaient à grande échelle pour la promotion de leurs produits, pour le lancement de nouveaux produits mais actuellement, cette partie des recettes a sensiblement diminuée. Donc c’est ce genre de problème que nous traversons. Il y a aussi un problème que nous avons rencontré au commencement du journal, mais qui commence à avoir une réponse. Avant, on nous disait que les Burundais n’aiment que les informations en rapport avec la politique, mais avons expérimenté la différence. Nous avons trouvé qu’ils manquaient les informations socioéconomiques parce que si nous imprimons 2400 exemplaires et que les retours n’arrivent parfois pas à 10, c’est vraiment une réussite pour Burundi Eco. Donc les défis d’hier ne sont plus.

BE : Comment comptez-vous relever ces défis ?

MB : Le premier défi qui est en train d’être relever c’est le défi de lecture. Mais, actuellement, même si le lectorat de Burundi Eco a augmenté, il y a toujours un chemin à parcourir. Nous espérons que les lecteurs vont continuer à exprimer leur engouement envers la lecture. Nous demanderions donc aux lecteurs de continuer la lecture parce que sans eux on ne va pas chanter la victoire. Nous demandons au gouvernement de continuer à assainir le secteur médiatique et surtout d’amender ou de supprimer les lois contraignantes. Aux partenaires, nous demandons de refinancer le secteur médiatique.

BE : Qu’en est-il des ressources humaines

MB : Au niveau de la couverture médiatique, il n’y a pas de soucis. Partout dans le pays, nous avons des journalistes partenaires qui sillonnent l’intérieur du pays et qui nous font parvenir des informations. Toutefois, nous demandons aux journalistes de redoubler d’effort pour que l’information soit de bonne qualité.

BE : Comment évaluez-vous le développement du journal ?

Positivement. Au commencement, le journal avait un personnel constitué de neuf journalistes mais, actuellement, il est constitué de 20 unités. La première parution a été imprimée sur le format A4 mais actuellement, elle est imprimée sur le format à A3. Le journal a également changé de maquette, car l’ancienne maquette, vieille de quatre ans, mérite d’être rajeuni pour lui donner un nouveau visage Cette nouvelle maquette s’inspire de celles des quotidiens européens qui ont également rajeunis leurs visages. Dans cette nouvelle maquette, deux pages sont consacrées aux loisirs et divertissement éducatifs.

BE : Quels sont les projets d’avenir du journal

MB : Au niveau des projets, nous allons renforcer sensiblement la qualité de l’information. Nous comptons établir des partenariats avec des analystes économistes qui vont nous aider à analyser des informations que les journalistes ne peuvent pas analyser parce qu’ils ne sont pas outillés en la matière. Donc ces derniers nous aideront au niveau de la précision de l’information mais aussi, nous allons renforcer l’accessibilité aux informations régionales. C’est notre cible parce que le Burundi doit s’intégrer effectivement au niveau de l’East African Community et doit profiter des opportunités qu’offre l’intégration régionale.

Le journal informe principalement sur le Burundi, mais l’information qu’il traite concerne aussi l’EAC. Plusieurs articles sur l’intégration régionale ont été produits.D’ailleurs, nous nous réjouissons que dans le cadre du prix média 2017, les journalistes de Burundi Eco ont raflé les deux premières places pour la presse écrite pour avoir produit des articles socio-économiques en rapport avec l’intégration régionale. Nous sommes donc très contents. L’intégration régionale commence à être notre cible.

Burundi Eco est présent sur tout le territoire national à travers CEBULAC qui distribue les journaux dans les Centre de Lecture et d’animation Culturelle (CLAC)

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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