Cooperation

Burundi-UE : Un dialogue aux perspectives prometteuses

Depuis le 2 février 2021, le Burundi et l’Union Européenne (UE) ont repris après cinq ans d’interruption les échanges tel que prévu dans l’article 8 de l’accord de Cotonou. Le résultat des échanges fut l’établissement d’une convention sur l’établissement d’une feuille de route. Celle-ci permettra de déboucher sur la normalisation des relations de coopération entre l’UE et le Burundi. Ce qui constitue une lueur d’espoir pour l’économie burundaise

Les relations entre l’UE et le Burundi s’étaient détériorées depuis 2015. L’UE a suspendu l’aide directe au gouvernement en mars 2016.

Ce qui a valu au pays la perte de 430 millions d’euros qui devraient être octroyés dans le cadre du 11ème Fonds Européen pour le Développement (FED), un programme qui allait s’étendre de 2014 à 2020.

Dans le programme indicatif national pour la période 2014-2016 entre la commission européenne et le Burundi, il était donc prévu 2 enveloppes. Ainsi, en ce qui concernait les ressources financières programmables indicatives que l’UE envisageait de mettre à la disposition du Burundi pour la période 2014-2020, un montant de 432 millions d’euros était prévu pour l’enveloppe A.

En ce qui concernait les ressources financières programmables indicatives que l’UE envisageait de mettre à la disposition du Burundi pour la période 2014-2020, un montant de 432 millions d’euros était prévu pour l’enveloppe A

Une enveloppe B pouvait également être établie si des besoins imprévus se manifestaient. Ces enveloppes ne constituaient pas des droits et pouvaient être revus par la commission européenne. Cela après la révision à mi-parcours et en fin de parcours.

L’enveloppe A était destinée au soutien macroéconomique, aux politiques sectorielles et au programme indicatif national. Il tenait aussi compte des financements dont le pays bénéficiait ou pourrait bénéficier dans le cadre d’autres ressources pourvues par l’UE.

L’enveloppe B était destinée à couvrir les besoins imprévus tels que l’aide humanitaire, l’aide d’urgence et l’aide postérieure à la phase d’urgence, lorsqu’une aide ne pouvait pas être financée par le budget de l’UE, les contributions à des initiatives d’allègement de la dette convenues au niveau international aussi qu’un soutien destiné à atténuer les effets des situations exogènes.

Vers une renaissance économique ?

Depuis la prise des sanctions par l’UE en 2016, on observe une récurrence du manque des devises dans le pays. En février 2017, le dollar américain s’échangeait à environ 1680 FBu au taux officiel. Actuellement, il oscille autour de 1950 FBu, soit une augmentation de plus de 250 FBu en 3 ans.

Par ailleurs, les sources des devises ont été successivement le café et le thé et à partir de 2019 ils ont été remplacés à 50% par l’exportation des minerais.

Par ailleurs, un déficit budgétaire s’est creusé en 2020 en raison de l’augmentation des dépenses publiques selon coface.com. Toutefois, estime-t-il, les revenus issus de l’exploitation minière devraient augmenter en 2021. Le gouvernement fera appel au marché local pour se financer en émettant des bons du trésor et des obligations, ainsi qu’à la Banque centrale en dernier ressort. La dette publique est à 70 % interne. Le gouvernement a obtenu un allègement de la dette à hauteur de 0,2% du PIB pour la période juillet-octobre 2020 auprès du Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre du Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes. Cet allègement de la dette pourrait s’étendre jusqu’à avril 2022 pour un montant total de 24,97 millions USD (0,8% du PIB).

Pour ce site, la diminution du coût des importations consécutives à la baisse des cours du pétrole a été compensée par les importations des produits médicaux dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 en 2020. La dépendance aux importations du fait de la faible production locale continuera à alimenter le déficit courant en 2021. Structurellement déficitaire du fait des larges importations de produits manufacturés et de pétrole, le déficit de la balance commerciale sera contenu par la légère hausse des exportations des produits miniers (38,2 % du total des exportations) et agricoles (43 %), notamment de café. Le niveau des aides extérieures sera insuffisant pour financer le déficit courant. Les réserves de change (inférieures à 1 mois d’importations) de la Banque centrale continueront à baisser, accentuant la dépréciation du franc burundais et le manque de liquidité dans l’économie réelle.

La reprise de la coopération avec l’UE constituera une autre source de devises pour le pays.

Une quarantaine de députés européens ont adressé une correspondance au haut représentant de l’UE aux affaires étrangères pour s’opposer au dialogue entre l’UE et le Burundi. Les informations émanant du ministère des Relations Extérieures indiquent que la lettre des 43 députés sur 705 n’est qu’un cas isolé. Celui-ci n’a aucun impact sur le dialogue en cours. Un autre point de vue signale que bien qu’ils soient une quarantaine de députés sur sept cent, ceux-ci font valoir leur raison d’opposition

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Une riposte à la hauteur des enjeux ?

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Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

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