Energie

Carburant : Encore une hausse des prix

Le ministère de l’Energie et des Mines vient d’annoncer une nouvelle hausse des prix du carburant. En conséquence, les transporteurs augmentent le prix du ticket de transport. Qu’est-ce qui justifie cette hausse des prix. Burundi Eco dissèque les raisons qui expliquent cette hausse

L’essence et le gazoil qui coûtaient 2100 Francs Burundais (FBu) le litre passent à 2250 FBu. Quant au prix du pétrole lampant, il est désormais fixé à 2000 FBu le litre. Après l’annonce de cette nouvelle structure par M. Léonidas Sindayigaya, le porte-parole du ministère, les prix du transport en commun ont immédiatement augmenté de 7%. Le ticket de bus en Mairie de Bujumbura qui était de 350 FBu est passé à 380 FBu. Les transporteurs de l’intérieur du pays ainsi que ceux qui transportent les marchandises ont été sommés de ne pas dépasser la hausse de 7% aussi. Pour rappel, la dernière hausse des prix du carburant remontait à janvier 2017. Il importe de signaler qu’il y avait eu une baisse des prix en février 2015.

Pourquoi cette hausse des prix maintenant ?

M. Sindayigaya cité plus haut a déclaré que depuis le mois de juin de l’année écoulée, le prix du baril a augmenté de 20%, et que la structure sortante ne reflétait pas les coûts réels liés au marché international. En effet, le prix du baril de pétrole tournait autour de 50,3 USD au mois de juin 2017 tandis que depuis le début de l’année 2018 il s’évalue au-dessus de 66,54 USD, soit une augmentation de plus de 22%.

La variation négative de la monnaie locale par rapport au dollar américain, indique le porte-parole du ministère, a contribué aussi à cette hausse des prix. En juin dernier, au taux officiel, le dollar s’échangeait à 1737,88 FBu alors qu’en janvier 2018, le dollar tourne autour de 1783 FBu selon les données disponibles sur le site web de la Banque de la République du Burundi (BRB), soit une hausse d’à peu près 2,5%.

La dépréciation du FBu combinée à l’augmentation du prix du baril de pétrole est à l’origine de cette hausse.
Quant au taux d’inflation, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, il est passé de 12,9% en janvier 2017 à 15,3% au mois de novembre de la même année. Ce qui fait un taux moyen de 16,7%

A-t-on tenu en compte l’inflation pour fixer le prix du carburant ?

La moyenne du taux d’inflation pour l’année écoulée tourne autour de 16,7% alors que la hausse du prix du carburant qui vient d’être annoncée n’est que de 7%. Est-ce la compassion que le gouvernement a eue envers la population qui vit des moments difficiles ? Si c’est le cas, il devrait aller plus loin et revoir à la baisse les taxes qu’il perçoit sur le carburant car elles pèsent lourd sur le prix à la pompe et par ricochet sur le prix du ticket de transport.

Regard sur les taxes perçues par le gouvernement

Selon la structure des prix du carburant annoncée par le ministre de l’Energie et des Mines le 06 janvier 2017, le gouvernement perçoit au moins trois sortes de taxes sur chaque litre de carburant vendu. Il s’agit de la taxe carburant, des droits d’accise et de la TVA. Par exemple pour l’essence, il perçoit 210 FBu comme taxe carburant, 246,410 FBu comme droits d’accise et 289,263FBu comme TVA, soit un total de 745,673 FBu. Ces trois taxes à elles seules constituent 35,5% du prix du litre, si on se réfère à l’ancien prix.

Le taux d’inflation s’était stabilisé en 2015 et 2016 autour de 5,5%. Il a triplé en 2017. Cette nouvelle hausse des prix du carburant n’est pas de nature à inverser la tendance. Le carburant étant un produit essentiel à l’économie du pays, il risque d’entrainer une flambée des prix des autres produits. Il alimentera ainsi une nouvelle inflation à court terme. Un cercle vicieux qui ne présage rien de bon.

 

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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