Championnat africain de judo : Entre satisfaction et espoir

Le championnat africain de judo cadet et junior vient de se clôturer. Le succès qui a caractérisé l’organisation de cet évènement est de bonne augure pour ce sport qui suscite de plus en plus l’engouement chez les jeunes. Burundi Eco vous fait revivre les moments forts du déroulement de cette compétition.

Elle été officiellement lancée par le Premier Vice-Président de la République qui, lors de sa brève allocution, a rappelé que le sport est un véritable vecteur des valeurs humaines telles que la loyauté, le courage, la sincérité, le contrôle de soi, l’honnêteté, la solidarité, la bonne santé, la liste n’est pas exhaustive.  Il a en outre remercié les différents pays africains  et l’Union Africaine de Judo (UAJ) pour la confiance  qu’ils ont témoigné au Burundi en lui accordant l’organisation de ce championnat.

La compétition des cadets en guise de préliminaires.

La 1ère  journée a vu s’affronter les jeunes judokas de la catégorie des cadets, c’est-à dire ne dépassant pas 17 ans. Rivalisant d’ardeur et de compétitivité, les jeunes sportifs en provenance de 18 pays se sont jetés dans l’arène avec une envie très claire de donner le meilleur d’eux-mêmes. Durant toute la journée, ils vont se relayer sur le tatami. Certains en sont sortis en jubilant tandis que d’autres sortaient en pleurs. Au fur et à mesure que les combats se déroulaient, un constat s’est imposé : les pays du Maghreb ont un niveau supérieur à celui des pays de l’Afrique subsaharienne. Les jeunes maghrébins étaient techniquement et tactiquement au-dessus  de la moyenne sur le tatami. Ils ont su imposer leur rythme. Les Algériens étaient pratiquement maitres du jeu pendant cette 1ère journée. A la fin, ils ont logiquement récolté plus de médailles, se plaçant en 1ère position  avec 14 médailles au total dont 6 en or, 3 en argent et 5 en bronze. C’est le Maroc qui s’est classé 2^ème avec 3 médailles    en or, 1 en argent et 1 en Bronze. La 3^ème place est revenue à l’Egypte qui a totalisé 2 médailles en or, 3 en argent et 8 en bronze. Cette journée aura été généreuse pour le Burundi qui est venue en 4^ème position avec 7 médailles en tout dont 1 en or, 3 en argent et 3 en bronze.

La 2^ème journée confirme  la suprématie des arabes

La 2ème journée marque l’entrée en lice des judokas juniors, c’est-à-dire ayant moins de 21 ans. Lors de cette journée, c’est toujours les jeunes Algériens qui s’adjugent la 1ère place au classement. Après une longue et harassante journée, ils récoltent 8 médailles en or, 5 en argent et 1 en bronze. La Tunisie suit avec 4 médailles en or et une en bronze. C’est l’Egypte qui occupe la dernière marche du podium avec 2 médailles en or, 7 en argent et 4 en bronze. Cette journée sera moins généreuse que la précédente pour le Burundi. Ce dernier ne gagne que 2 petites médailles de bronze en tout.

Les 3^ème et 4^ème journées réservées aux compétitions en équipes

Pendant ces deux journées, les judokas vont concourir en équipes selon leurs pays de provenance. Dans la catégorie des cadets en équipes, les judokas Egyptiens remportent l’or au moment où les Algériens gagnent l’argent, tandis que les Burundais et le Gabonais se partagent le bronze. Dans la catégorie des juniors en équipes, l’Algérie revient en tête. Elle est suivie par l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Sénégal se partageant la 3ème place.

Au classement général, ce sont les maghrébins qui raflent la mise.  En individuel comme en équipes, les Algériens ont dominé la compétition que ce soit dans la catégorie des cadets ou dans des juniors. Les Egyptiens et les Tunisiens leur ont emboîté le pas en raflant le reste.  Les autres pays ne se sont partagé que des miettes.     

Quid des résultats du Burundi ?

En tout, le Burundi a gagné 9 médailles dont 1 en or, 3 en argent et 5 en bronze. Cela peut paraître insuffisant vu la moisson des autres pays pendant cette compétition. Par ailleurs il y a des pays faisant figure de favoris qui ont eu des résultats bien plus décevants comme le Kenya, le Zimbabwe, la Gambie, etc. Mais en comparant les moyens utilisés, il y a lieu d’être  satisfait. Le Burundi peut valablement se féliciter de l’organisation réussie de ces jeux cette année. C’est la 1ère fois que le pays gagne une médaille d’or en judo. C’est extrêmement important pour les jeunes Burundais de voir que la réussite est au bout de l’effort.

Tout est bien qui finit bien.

Valéry Manirakiza, président de la Fédération Burundaise de Judo (FBJ) est très satisfait de l’organisation de cette compétition. Il n’y a pas eu de blessés. Je n’ai reçu aucune plainte de la part des différentes délégations. Que ce soit l’hébergement, le déplacement ou la compétition elle-même, tout s’est bien passé. Peut-être que demain le pays pourrait être choisi pour organiser le championnat des séniors, pourquoi pas ?, se demande le président de la FBJ.

« Je remercie le peuple Burundais du fond du cœur »

Très enthousiaste, Bounab Jamil, le coach de l’équipe nationale algérienne de judo des cadets garçons a positivement apprécié le séjour au Burundi. Il a beaucoup aimé la sympathie, le calme et la gentillesse du peuple Burundais. Depuis mon arrivée dans votre beau pays, je me suis toujours déplacé à pieds de mon hôtel au Dojo. Je n’ai jamais été inquiété ou importuné. Je remercie du fond du cœur le peuple Burundais. Quant à l’organisation de ce championnat, je n’ai rien à redire. C’était impeccable, a dit M. Jamil après la compétition

Un bon niveau de compétition

Paterne Karabagega, Directeur Technique National de la FBJ se félicite des médailles gagnées par les athlètes Burundais dont une en or de Fleury Nihozeko. Cette médaille donne accès aux prochains jeux olympiques de Judo, une opportunité pour le Burundi de développer cette discipline.

Fabrice Kwizera, entraineur de l’équipe nationale de Judo se dit aussi satisfait par le niveau de jeu produit par les judokas Burundais. C’est la première fois qu’ils gagnent  autant de médailles dans cette discipline. C’est très encourageant. Petit à petit le Judo Burundais est en train de gagner ses lettres de noblesse. Si les Arabes ont pu gagner autant de médailles c’est qu’ils sont déjà au stade professionnel. Chez eux, quand un athlète gagne une médaille en or, il reçoit 8 mille euros de prime plus un salaire mensuel durant toute une année. Vous comprenez leur profonde détermination durant la compétition. Nous sommes convaincus que bientôt on sera au même niveau que les pays du Maghreb, a indiqué M. Kwizera. On est en train de gagner en expérience et c’est bien pour nous, a-t-il ajouté. Ce championnat pourrait servir de tremplin pour les judokas Burundi. Ce sera bientôt confirmé car l’Algérie organise les jeux africains de judo pour  les séniors l’année prochaine.