Médias

Un débat sur fond de polémique

cnc

Les professionnels des médias et les administratifs ont polémiqué sur l’exercice du métier de journalisme au Burundi. C’était lors d’un débat organisé par le CNC à l’occasion du lancement officiel de la campagne d’enregistrement des journalistes et techniciens de l’information œuvrant sur le sol burundais, vendredi le 24 juin 2016.

« Nous avons une ordonnance du ministère de l’intérieur qui stipule que toute personne qui veut opérer dans une province donnée doit préalablement s’annoncer auprès du gouverneur », déclare une gouverneur lors du débat. Cette gouverneur indique que cette mesure concerne aussi les journalistes. Un autre cadre abonde dans le même sens. «Un jour nous avons vu des blancs débarquer avec des caméras et des micros dans notre province. Ils sillonnaient les collines à la recherche de l’information. Pourtant, l’administration en place n’était pas au courant de ce qu’ils étaient en train de faire », fait-il remarquer. Appuyant les premiers intervenants, un autre administratif estime que même le Conseil Nation de la Communication (CNC) a organisé l’enregistrement des journalistes et techniciens de l’information dans le registre national de la communication parce qu’il a constaté un manquement chez ces derniers. Et les journalistes de répliquer : « S’annoncer auprès des gouverneurs ce n’est pas un problème. Mais cela est facile lorsque c’est une émission. Cependant cela devient carrément impossible si c’est une actualité de première main (scoop) ou si c’est une affaire où le gouverneur lui-même est impliqué ». Par ailleurs, signalent ces professionnels des médias, les administratifs qui n’ouvrent pas les portes aux journalistes pour qu’ils puissent leurs réalisations s’accusent d’une certaine incompétence dans l’accomplissement de leurs fonctions.

Une équivoque levée

Yvette Irambona, membre du CNC précise que cet enregistrement a pour objectif de permettre au conseil de constituer une base de données de tous les journalistes pour le contrôle et le suivi de l’exercice du métier de journalisme. Pour elle, il existe des personnes qui se font passer pour des journalistes alors qu’ils ne le sont pas. « Par contre, il y a des organes de presse qui exploitent les journalistes. Ils les prennent pour des stagiaires et les font travailler pendant des années et des années sans contrats. Suite à la peur d’être renvoyés manu militari, ceux-ci se soumettent. Nous voulons également vérifier si les journalistes seront un tant soit peu rétablis dans leurs droits », signale-t-elle. Mme Irambona avoue aussi que cet enregistrement permettra de protéger les journalistes ainsi que leur matériel. En ce qui est des journalistes qui ne sont plus au pays ou dont les médiums ne fonctionnent plus, Mme Irambona éclaire : « Tout journaliste a le droit de se faire enregistrer. Ceux qui sont à l’étranger, lorsqu’ils seront de retour au pays et qu’ils préfèreront de continuer le métier, ils seront enregistrés. Ceux qui se trouvent, mais qui ne travaillent pas pour les médiums précis ou qui sont partis à la retraite et qui veulent garder un pied dans le métier peuvent se faire enregistrer ». Quant à l’obligation des journalistes de s’annoncer des journalistes auprès des administratifs, Mme Irambona témoigne que ceux-ci le font souvent. Et de renchérir : « Même les étrangers ne s’improvisent pas. Ils doivent porter sur eux une accréditation ». Cependant, elle rappelle que chercher et donner l’information est un droit reconnu par la constitution de la République du Burundi. « Mais une fois bafoué, l’auteur est puni conformément à la loi », martèle-t-elle.

Mme Irambona annonce que les documents nécessaires pour se faire enregistrer sont le contrat de travail pour les salariés, une déclaration fiscale pour les pigistes, une attestation scolaire pour les aspirants, une copie de la carte nationale d’identité ou un passeport en cours de validité, une copie du visa de résidence en cours de validité (pour les journalistes étrangers), des copies certifiées conformes des diplômes ou certificats, une attestation ou un extrait d’acte de naissance et deux photos passeport d’identité récente avec fond blanc. Après quoi, une attestation valable pour deux ans en guise d’enregistrement est délivrée. Cependant, après l’enregistrement dans le registre national de la communication, des modalités s’ensuivront pour délivrer la carte de presse.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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