Commerce

Barrières non tarifaires : Le Burundi mauvais élève

Ceux qui empruntent la RN4 (Bujumbura-Gatumba) et la RN5 (Bujumbura-Cibitoke) pour aller en République Démocratique du Congo (RDC) se lamentent des tracasseries observés du côté Burundais. Ce qui occasionne la perte du temps et des opportunités

Le marché « Chez Sion », la RN4 et la RN5 démontrent les relations commerciales entre le Burundi et la RDC via le transport terrestre. Un espace des agences de voyage faisant le transport Burundais-congolais est réservé au marché « Chez Sion ». Beaucoup de véhicules, des commerçants font chaque jour des navettes Burundi-Congo. Cependant, les chauffeurs et les commerçants sont déçus par les barrières non tarifaires, indisposant ainsi leurs activités. 

« L’habit ne fait pas le moine. La RN4 et la RN5 sont en bon état. Elles donnent envie d’y rouler et faire quelques minutes pour franchir la frontière Burundo-Congolaise. Ce qui est utopique », explique N.T, chauffeur, faisant le transport Bujumbura-Bukavu. 

Ceux qui font le commerce transfrontalier entre le Burundi et la RDC par voie terrestre sont perturbés par les barrières non tarifaires

Dans les bonnes conditions, affirme-t-il, on devrait rouler pendant 3 heures pour parcourir environ 140 km séparant les deux villes. «Actuellement, nous faisons 4 heures, soit une perte de temps d’une heure pour parcourir cette distance», regrette-t-il.

Il fait remarquer que dès le début de la RN5 jusqu’à Ruhwa (frontière Rwando-Burundaise), on traverse sept barrières. «Fouilles policières, taxes communales…telles sont les actions qui se font sur ces barrières», indique N.T.

La situation est semblable pour ceux qui empruntent la RN4 pour aller à Uvira. « Sur une distance d’à peu près 30 km, nous roulons pendant une heure alors qu’auparavant 30 minutes suffisaient pour le faire. Trois barrières sont installées du côté burundais », se désole J.C.M, chauffeur faisant le transport Bujumbura-Uvira.

Déploration de l’état défectueux des routes côté congolais

Côté RDC, les chauffeurs et les commerçants convergent sur le fait que les policiers congolais ne les tracassent pas comparativement à ceux du Burundi. Toutefois, ils déplorent que l’état des routes côté congolais soit mauvais. « Que ce soit à Bukavu ou à Uvira, les routes ne sont pas macadamisées. Ce qui endommage les véhicules », signale J.C.M.

Les passagers en sont victimes

« J’ai abandonné l’importation des pagnes pour investir dans d’autres produits. Il en est de même de l’exportation des produits alimentaires. A chaque barrière, les policiers nous fouillaient. Nous étions obligés de verser entre 2 000 et 5 000 FBu comme pot-de-vin sur chaque produit. Au cas contraire, le produit était confisqué. Finalement, j’ai constaté que le gain obtenu était partagé avec les hommes en uniforme », informe J.K, commerçante au marché « Chez Sion » avant de souligner qu’elle avait peur de tomber en faillite.

Les usagers de la RN4 et de la RN5 affirment n’avoir pas peur de payer les impôts et les taxes. Cependant, ils estiment que cela peut se faire même une fois que les barrières seraient diminuées. Ceux qui vont vers Bukavu souhaitent qu’il y ait une liaison directe entre le Burundi et la RDC. Ce qui diminuerait le temps et les tracasseries rencontrés au cours du voyage.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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