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Commune Mpanda : Une centaine de vaches distribuées par le PRDAIGL

Vendredi le 29 avril 2022, le gouvernement du Burundi sur financement de la Banque Mondiale, a distribué 120 bovins aux habitants de trois collines de la commune Mpanda en province de Bubanza. Cette activité a été mise en œuvre à travers le Projet Régional de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL). Les bénéficiaires saluent cette initiative et les administratifs locaux les conseillent d’élever soigneusement les vaches reçues   

La distribution des vaches par le PRDAIGL a eu lieu sur les collines de Nyamabere, Murengeza et Rubira ; toutes des collines de la commune Mpanda en province de Bubanza. Sur chaque colline, 40 ménages ont reçu une vache de race améliorée chacun. Au total, 120 bovins dont deux taureaux ont été distribués. Louis Nduwimana, coordonnateur national du PRDAIGL fait savoir que ces vaches ont été distribuées dans le cadre du repeuplement du cheptel et du développement de la chaîne de valeur lait qui fait partie des trois chaînes de valeur promues par le PRDAIGL (le riz, le maïs et le lait). Chaque vache a une valeur de plus de deux millions de FBu et est susceptible de produire entre 10 et 25 litres de lait par jour compte tenu de la qualité de l’alimentation qu’elle reçoit.

Euphémie Mbabarempore, une des bénéficiaires de vaches distribuées par le PRDAIGL : « En tant que simple citoyenne, je ne savais pas qu’un jour, je pourrais bénéficier d’une aussi belle vache. Heureusement, le PRDAIGL vient de transformer mes rêves en réalité ».

« Je suis ravie de recevoir une vache gratuitement. En tant que simple citoyenne, je ne savais pas qu’un jour je pourrais bénéficier d’une aussi belle vache. Heureusement, le PRDAIGL vient de transformer mes rêves en réalité. Avec cette vache, j’aurai le fumier nécessaire pour accroître le rendement agricole et mes enfants pourront boire du lait. Je me suis préparée à l’avance. J’ai construit une étable et j’ai cultivé les plantes fourragères en suffisance. En peu de mots, je suis prête à élever cette vache de qualité comme il faut », indique Euphémie Mbabarempore, une femme habitant la colline de Rubira en commune Mpanda.

Vianney Munezero, habitant également la colline Rubira, abonde dans le même sens. Il est fier de l’initiative du PRDAIGL. Il avoue que c’est pour la première fois de sa vie qu’il élève une vache. Ainsi, il est confiant que les conditions de vie de sa famille vont s’améliorer. Et de renchérir : « Je remercie le gouvernement du Burundi et la Banque Mondiale qui ont pensé à développer les activités agropastorales des paysans à travers le PRDAIGL ».

L’administration locale satisfaite

«Nous apprécions les réalisations du PRDAIGL. Il vient de corriger une erreur commise par les autres projets qui ont travaillé dans le domaine de l’élevage où ils ont quasiment oublié les localités de la plaine de l’Imbo dans la distribution des bovins et autres animaux domestiques. Je suis confiant que les bénéficiaires saluent cette initiative», indique Cléophas Nizigiyimana, gouverneur de la province de Bubanza.

Dans ses conseils donnés aux ménages qui ont reçus les vaches, le gouverneur Nizigiyimana leur demande de bien les entretenir pour avoir du fumier et beaucoup de lait pour gagner de l’argent. «Chaque bouche aura à manger et chaque poche aura de l’argent», renchérit-il en reprenant le slogan prononcé souvent par le Président de la République. Mais le gouverneur n’a pas mâché ses mots en mettant en garde les ménages qui n’élèveront pas soigneusement ces bovins. Beaucoup de sanctions sont prévues, jusqu’au retrait de la vache au profit du bénéficiaire suivant.

Comment identifier les bénéficiaires ?

Selon M. Nduwimana, les vaches sont distribuées aux ménages volontaires qui, néanmoins, doivent remplir certaines conditions. En principe, le bénéficiaire doit avoir au moins 30 ares de plantes fourragères, construire une étable plus ou moins moderne (le PRDAIGL contribue en lui fournissant six sacs de ciment).

Mais il y a d’autres critères sous-jacents. Le PRDAIGL donne la priorité aux femmes veuves et aux femmes célibataires, car elles sont moins nanties dans la société. « Nous souhaitons qu’au moins 20% des ménages qui reçoivent ces vaches soient sous la responsabilité des femmes », indique M. Nduwimana. 

Les vaches sont distribuées également pour développer la chaîne de solidarité communautaire. Comme la vache est donnée gratuitement, le bénéficiaire est appelé à rembourser en nature la génisse qui naîtra en premier. Cette génisse sera remise à un autre bénéficiaire déjà identifié. La chaîne de solidarité va se perpétuer. La personne qui aura reçu une génisse remboursera lui aussi quand cette bête sera en mesure de mettre bas. Dans cette logique, cinq à 10 ménages seront servis en 10 ans à partir d’une seule vache.

Louis Nduwimana, coordonnateur national du PRDAIGL : « Chaque vache a une valeur de plus de deux millions de FBu et est susceptible de produire entre 10 et 25 litres de lait par jour compte tenu de la qualité de l’alimentation qu’elle reçoit ».

Les défis rencontrés dans l’importation de ces bovins

Le PRDAIGL a commencé à identifier les vaches à importer en Ouganda depuis 2019. Mais l’importation des vaches a été suspendue  à cause de la Peste des petits ruminants (PPR) qui est apparue dans ce pays. Ainsi, la Banque Mondiale a demandé que le Burundi améliore les conditions d’importation des animaux et revoit la règlementation en la matière.

Vers la fin du mois de mai 2019, la Banque Mondiale a levé la suspension d’importation des animaux dans le cadre des projets qu’elle finance. « Après la levée de cette suspension, nous avons dépêché les premières missions pour aller identifier en Ouganda des animaux indemnes de maladies avec les fournisseurs qui avaient gagné le marché », fait savoir M. Nduwimana. 

Un autre défi rencontré est la Covid-19 où l’Ouganda a pris des mesures drastiques pour limiter la propagation de cette pandémie, dont la fermeture des frontières. Encore plus, la fièvre aphteuse est apparue en Ouganda et ce pays a interdit l’exportation des animaux. 

Heureusement, le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, via l’ambassade du Burundi à Kampala, a mené des pourparlers avec les services vétérinaires ougandais à cet effet. En fin de compte, l’Ouganda a donné une dérogation au Burundi pour que les bovins sélectionnés puissent sortir et a permis à d’autres missions d’identification des animaux de s’y rendre. Maintenant, la fièvre aphteuse a été jugulée et les choses sont revenues à la normale.

Selon M. Nduwimana, les animaux choisis doivent être vaccinés contre certaines maladies, notamment la brucellose avant de les importer vers le Burundi. Arrivées sur le sol burundais, les vaches sont mises en quarantaine pendant une quinzaine de jours pour se rassurer si elles sont réellement saines.

PRDAIGL impliqué dans la commercialisation du lait et d’autres chaînes de valeur (maïs et riz)

Le PRDAIGL doit aussi vérifier si le lait en circulation est commercialisé suivant les normes d’hygiène. Si le lait doit être transformé, le PRDAIGL facilitera son acheminement vers les unités de transformation qui produisent du lait pasteurisé ou du lait conditionné.  Pour le moment, le PRDAIGL se limite à la construction des points de la collecte et des points de vente du lait pour que les consommateurs qui en ont besoin le trouvent facilement. Dans la commune de Mpanda, PRDAIGL va construire un centre de collecte de lait qui aidera à la conservation du lait avant qu’il soit acheminé dans les laiteries.

A part la chaîne de valeur lait, le PRDAIGL est intéressé par la culture du maïs. En commune Mpanda, il a contribué à emblaver environ 3 000 hectares de maïs où le rendement a été bon et est estimé autour de 3 tonnes par hectare. La production escomptée est de 9 000 tonnes de maïs. C’est pour cette raison que le projet envisage de construire un hangar de stockage de maïs et d’y installer un moulin pour transformer le maïs en farine.

120 ménages ont reçu une vache chacun sur trois collines de la commune Mpanda qui sont Murengeza, Nyamabere et Rubira.

PRDAIGL va-t-il bientôt clôturer ses activités ?

Le PRDAIGL compte clôturer ses activités au mois de novembre 2022, mais le gouvernement du Burundi est en train de négocier avec la Banque Mondiale pour prolonger les activités d’au moins 18 mois afin qu’il accompagne suffisamment les bénéficiaires de ses activités. 

Le PRDAIGL intervient dans cinq provinces réparties dans les régions de l’Imbo et de la plaine de la Rusizi ainsi que le long du lac Tanganyika à savoir : les provinces de Bubanza (communes Gihanga, Mpanda et Rugazi), Bujumbura (communes Kabezi et Mutimbuzi), Cibitoke (communes Buganda et Rugombo), Rumonge (communes Bugarama, Muhuta et Rumonge) et Makamba (commune Nyanza Lac). Au total, 3 000 bovins seront distribués dans toutes ces communes. Les principaux bénéficiaires sont les petits exploitants agricoles et les éleveurs vivant dans ces régions à ménages très pauvres.

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