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Construction de différentes centrales hydroélectriques : Les travaux sont à un rythme satisfaisant

Dans le but de faire face au déficit énergétique, le gouvernement du Burundi en collaboration avec ses partenaires ont entrepris des projets de construction des centrales hydroélectriques. Ceci afin de contribuer de façon soutenue  à la croissance économique pour améliorer les conditions de vie de la population. Les travaux de construction de ces centrales vont bon train, selon le porte-parole du ministère en charge de l’énergie

Une amélioration de l’offre et de l’accès à l’énergie est cruciale pour le développement du Burundi. Elle baissera remarquablement le prix de l’électricité. Selon la Stratégie Sectorielle de mise en œuvre du Plan National de Développement (PND Burundi 2018-2027), les interventions dans le secteur de l’énergie visent à la fois à accroître la production et à rendre l’énergie plus accessible, plus fiable et moins coûteuse.

Ceci permettra l’exploitation des facteurs de production, en particulier dans le secteur privé, notamment agricole, et contribuera à l’amélioration du bien-être de la population. Le secteur de l’Energie occupe ainsi une place stratégique dans le développement socio-économique du Burundi.  Le réseau électrique national interconnecté est vétuste et enregistre des pertes en son sein.

Centrale hydroélectrique régionale, Rusumo Falls en construction sur la rivière Kagera. Elle fournira 26,5 MW au Burundi.

La même Stratégie Sectorielle du PND précise que la puissance électrique installée est actuellement proche de 90 MW dont 34 MW de production nationale d’origine hydraulique. Les centrales hydroélectriques nationales et régionales en cours de construction totalisent une puissance installée de 196,35 MW. La puissance totale installée sera au moins  de 287,141 MW en 2027.

Les travaux de constructions des centrales hydroélectriques vont bon train

Le porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Léonidas Sindayigaya informe que les travaux de construction des centrales hydroélectriques continuent normalement. Pour Jiji-Mulembwe, les travaux continuent et respectent les prévisions. Construite dans la commune de Songa, province Bururi, cette centrale hydroélectrique aura une capacité de 49, 5 MW.  Selon Sindayigaya, la mise en service de cette centrale est prévue pour 2024. Il précise qu’il y avait eu de petits problèmes liés à la non disponibilité des techniciens suite à la pandémie du covid-19.

S’agissant de la centrale de Ruzibazi (15MW) en construction dans la zone Minago en commune et province de Rumonge, les travaux sont à un rythme très satisfaisant. « Si nous prenons dans la globalité toutes les activités, on peut estimer qu’ils sont à 55% ».  Sindayigaya précise que cette centrale sera mise en service début 2022.

Concernant la centrale Kabu 16 (20 MW) qui est en train d’être construite sur la rivière Kaburantwa à la colline Rugano, zone Buhayira en commune Murwi dans la province de Cibitoke, Léonidas Sindayigaya indique cette centrale a connu des problèmes techniques. Pour ce type de barrage, une conduite d’eau forcée a été créée. Un tunnel de 4 km a été creusé. Selon le porte-parole du ministère en charge de l’énergie, au moment du creusement de ce tunnel, on a rencontré une roche qui n’était pas propice au creusement d’un tunnel. Il fait savoir que ceci a retardé les travaux. « Au niveau du barrage là où sera installé le lac de retenue, il y a eu des imprévus qui ont fait que ça prenne beaucoup plus de temps que prévu », a-t-il ajouté. Sindayigaya précise qu’actuellement les activités continuent normalement. Dans un premier temps, les travaux allaient s’achever en 2020. Le porte-parole du ministère en charge de l’énergie espère que la centrale Kabu 16 sera mis en service en 2020.

En ce qui est du barrage de Mpanda (10,4 MW), Léonidas Sindayigaya indique que ce dernier a connu des problèmes de moyens. « C’est un barrage régalien. Le gouvernement avait souhaité construire son propre barrage. On n’y a injecté pas mal de fonds mais il s’est avéré que les prévisions ne correspondent pas à la réalité sur terrain. Cela a demandé beaucoup plus de moyens que prévus », informe le porte-parole du ministère. Actuellement, les travaux sont provisoirement suspendus. Le gouvernement cherche des partenaires privés pour l’exécution de ce projet. « Le projet devrait continuer dans le contexte du partenariat public-privé. Les négociations sont très avancées. On a déjà trouvé des partenaires ».

Un projet régional au stade avancé

Une autre centrale hydroélectrique est régionale, celle de Rusumo Falls qui est en construction sur la rivière Kagera. Cette centrale desservira trois pays à savoir : le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. 7 mille habitations des trois pays en seront bénéficiaires. Elle fournira 26,5 MW au Burundi.

Leonidas Sindayigaya rassure qu’au plus tard fin 2021, la centrale électrique de Rusumo Falls sera mise en service. « Actuellement, on est en train de construire des lignes électriques. On a déjà dépassé Muyinga ». Pour la partie burundaise, la ligne devra transiter par Muyinga, Karusi avec un poste d’arrivée à Gitega (Zege).

Les industries minières seront desservies

Le porte-parole du ministère en charge de l’énergie est confiant que même les sociétés faisant actuellement  l’exploitation des minerais en utilisant le carburant vont en bénéficier. « Nul doute, aussitôt que cette énergie va être disponible, les entreprises utilisant du carburant actuellement vont bénéficier de cette énergie (houille blanche) ». Selon Sindayigaya, même la société Tanganyika Mining de Mabayi est déjà desservie en courant électrique. Cela laisse supposer que des investisseurs étrangers vont affluer sur le sol burundais.

Sur la question de savoir quelles villes seront bénéficiaires de cette énergie, Sindayigaya précise qu’elle contribuera à toutes les villes du pays. S’il y a une centrale proche d’un centre urbain quelconque, on ne va pas aller tirer une ligne à 100 km lorsque cette centrale peut suffire à elle-même à desservir le centre urbain.

Il ajoute également que la Régie de Production et de Distribution de l’eau et d’électricité (Regideso) est en train de s’organiser pour que cette énergie arrive au moment où on aura fait pas mal d’extension dans les différents centres urbains. « Aujourd’hui le ministère est conscient de cette situation. La Regideso est également très consciente ».

Quel avenir pour le contrat Regideso-Interpetrol ?

En 2017, un contrat de fourniture de courant électrique pendant 10 ans a été signé entre la Regideso et la société Interpetrol. La Regideso doit mensuellement payer à la société Interpetrol une somme de 6 milliards de FBu pour la fourniture de 30 MW. Avec la disponibilité de l’énergie hydroélectrique qui proviendra de ces centrales électriques en construction, le contrat entre la Regideso et Interpetrol pourrait être résilié. Pour Sindayigaya, les signataires du contrat prévoient toujours certaines situations. Il y a des mécanismes de la rupture de ce contrat qu’une fois une situation pareille surviendrait.

Avec la production de l’énergie hydroélectrique qui proviendra de ces centrales électriques, le Burundi aura plus 100 MW supplémentaires.

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