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Couverture Santé Universelle

Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels. Environ 100 millions de cette population vivent dans une extrême pauvreté (moins de 1,95 USD par jour) avec des dépenses catastrophiques pour la santé dont plus de 800 millions dépensent plus de 10% de leurs revenus dans la santé. C’est ce qui ressort d’un café de presse organisé conjointement par la représentation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Burundi et le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) dans le cadre de la Journée Mondiale de la Santé célébrée le 7 avril de chaque année

Inéquité, inégale répartition des ressources, paiement direct des prestations de soins relativement élevé et la faible qualité de l’offre dû essentiellement à la rupture de stock de médicaments ; tels sont les principaux défis auxquels fait face quotidiennement la population. La Couverture Santé Universelle (CSU) est nécessaire parce qu’elle fait en sorte que tous les individus, quels que soient leur statut social et leur milieu de résidence, aient accès tout le temps aux services de santé essentiels et de qualité dont ils ont besoin sans que cela n’entraîne des difficultés financières pour les usagers. Des progrès peuvent être réalisés vers l’atteinte des objectifs liés à la santé et des objectifs de développement si tous les individus, partout, ont accès aux soins de qualité essentiels et à la protection contre les difficultés financières. 

Les panélistes s’accordent qu’ il est difficile voire impossible d’envisager l’atteinte d’une couverture sanitaire universelle tant que les patients souffrant des maladies non transmissibles sont laissés à eux-mêmes.

Au niveau mondial, l’OMS œuvre pour qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient de services de santé de qualité et de la protection financière au plus tard en 2023. « Nous devons le faire si nous voulons atteindre la cible 3.8 des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui vise la réalisation de la Couverture Santé Universelle d’ici à 2030 » a signalé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique à l’occasion de cette journée. La « Santé pour tous » doit être le centre de gravité des efforts menés pour atteindre l’ensemble des ODD, car la bonne santé des individus est profitable à leurs familles, leurs communautés et leur pays. Environ 400 millions d’individus dans le monde, soit 1 personne sur 17, n’ont toujours pas accès aux services de santé de base.

Les maladies non transmissibles, un revers de la médaille dans la Couverture Santé Universelle

Au niveau mondial, 15 millions de personnes âgées de 30 à 69 ans sont décédées d’une maladie non transmissible en 2015. Ces maladies, regroupées dans plusieurs pathologies, sont peu documentées. Selon Dr Jérôme Ndaruhutse, expert à l’OMS, le diabète et l’hypertension artérielle sont associés dans 30% des cas, selon une étude menée au Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK) et causent des complications dégénératives dans 73,17% des cas selon la même étude. « La prise en charge de ces maladies reste un problème majeur du fait que les médicaments sont très chers et doivent être pris quotidiennement et pour toute la vie », a-t-il déploré.

Il est difficile voire impossible d’envisager l’atteinte d’une couverture sanitaire universelle tant que les patients souffrant des maladies non transmissibles sont laissés à eux-mêmes. « La stratégie possible et efficace pour y arriver est de multiplier les initiatives multipartites et multisectorielles nationales pour prévenir et éliminer les MNT dans le cadre du programme de développement durable à l’horizon 2030 », a indiqué Dr Ndaruhutse. 

Des efforts considérables au niveau du pays pour atteindre la CSU

L’indice de couverture en services de santé essentiels de l’OMS montre que le Burundi atteint un niveau de 43 pour une cible de 80 en 2016. Un niveau au-delà de la moyenne que Dr Isaac Minani, Directeur Général au MSPLS qualifie de bon élève dans la marche vers la Couverture Santé Universelle. Parmi les stratégies mises en œuvre pour atteindre cet objectif figurent l’accroissement de l’espace budgétaire en mettant en place des mécanismes innovants de mobilisation des ressources et l’utilisation des théories de tarification économique pour la Carte d’Assurance Maladie (CAM) et la rendre obligatoire.  

Dr José Kuvula Kivudi, représentant  l’OMS dans ce débat abonde dans le même sens : « Même si je n’ai pas de chiffres clés, les indicateurs de la CSU au Burundi sont au vert : le nombre de médecins pour 1000 habitants, la couverture vaccinale au niveau national, la part des personnes vivant avec le VIH/Sida sous traitement, la place des ménages dans le financement de la santé…montrent combien le pays est déterminé à honorer les ODD d’ici 2030 ».

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