Gouvernance

CVR: Impliquer la société civile dans la reconstruction de la vérité

En vue d’améliorer la communication entre les organisations de la société civile et la CVR dans l’optique de viser une collaboration efficiente et efficace, celles-ci ont animé une réunion conjointe ce vendredi le 30 septembre à Bujumbura, pour échanger sur la mise en place d’une plate-forme.

CVR

Mgr Jean Louis Nahimana, président de la CVR : « Si la population n’est pas sur le terrain, on ne voit pas d’enthousiasme »

« Cette plate-forme a été imaginée dans l’objectif d’impliquer et d’associer les associations de la société civile burundaise et internationale dans la reconstruction de la vérité sur l’histoire nationale et le renforcement de la réconciliation pour une paix durable au Burundi », fait savoir Mgr Jean Louis Nahimana, président de la CVR. Avec le lancement de la phase de recueil des dépositions, il explique qu’un espace de recueillement pour les victimes, les témoins et les présumés auteurs des violations massives qu’a connu notre pays dans le passé a été ouvert. Selon lui, les organisations de la société civile ont été privilégiées parce qu’ils sont là comme corps intermédiaires entre la base et sommet. Il ajoute qu’en passant par ce canal, la CVR compte fournir l’information sur la requête des dépositions à la majorité de la population burundaise.

Un début prometteur

A trois mois de travail, Mgr Nahimana annonce que 22 personnes sont venues individuellement déposer leurs témoignages, 100 témoignages ont été recueillis par AMEPESI-Girubuntu et qu’elle voudrait bien les mettre à la déposition au profit de la CVR, un travail qu’il estime de satisfaisant.

Toutefois, la participation n’est pas encore massive, s’inquiète le président de la CVR. « Cela est dû au fait que l’action de sensibilisation qui doit accompagner ce travail se poursuit. Si la population n’est pas sur le terrain, on ne voit pas d’enthousiasme. Nous avons commencé des séances de sensibilisation pour continuer à réajuster le tir ».

La plate-forme encore en chantier

CVR

Déo Hakizimana président de la plateforme : « Même si la CVR avait des moyens extraordinaires, elle ne pourrait pas faire ce travail seul ».

En deux mois, Déo Hakizimana président de la plate-forme indique que les débats, les réflexions et les consultations ne sont pas encore terminées. Pour lui, il est grand temps de voir comment une société civile peut être indépendante et autonome par rapport à son travail. « Depuis quelques jours j’ai le sentiment qu’elle se veut autonome. Nous aussi nous voulons nous sentir autonomes. Nous sommes entrain de trouver un dénominateur commun : la collaboration parfaite », rassure M. Hakizimana. Néanmoins, il reste pessimiste quant à la possibilité d’un dénominateur commun pour une équipe composée de différentes ethnies. « Je ne le dirai pas comme ça, peut-être en termes de compréhension commune. Encore que là aussi ça peut ne pas être possible. Ce qui est important c’est de comprendre de la même manière ce dont nous avons besoin. Nous avons vraiment besoin de savoir comment cette vérité peut conduire vers la réconciliation ».cvr1

Les dépositions ayant commencé en mairie de Bujumbura, le président de la plate-forme se rassure qu’elles vont continuer à l’intérieur du pays. Il est persuadé que la CVR, même si elle avait des moyens extraordinaires, ne pouvait pas faire ce travail seul sans passer par les relaies locaux que sont les mouvements associatifs.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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