Editorial

Trop de questions sans réponses

Le Burundi semble adhérer aux principes internationaux de la bonne gouvernance dans la gestion économique et politique du pays. Il semble ainsi s’accommoder à ses bailleurs de fonds qui ont érigé lesdits principes en conditionnalités pour l’octroi de l’aide ou de prêts. Mais le respect des droits et obligations en la matière laisse à désirer.

grand Imbo

Bella Sonia NDAMIYE, Rédactrice en chef a.i

Après la passation des marchés, des entreprises se voient confier des travaux de construction de telle ou telle autre infrastructure. Certains de ces travaux sont bien exécutés, d’autres pas.

En témoigne la construction du barrage hydro-agricole de Kajeke dans la province de Bubanza. Ce dernier était destiné à irriguer sur toute l’année 3000 hectares de champs agricoles,l’objectif étant de lutter contre la faim. Financé entièrement par l’État burundais grâce aux recettes collectées auprès des contribuables, avec un coût estimé à plus de 11 milliards de FBu, le projet de construction de ce barrage a été un fiasco. Cela depuis 2009. Et, comble de malheur, l’état des infrastructures déjà construites est déplorable. On constate des imperfections et des malfaçons et, partant, des malversations. La preuve en est que certains matériaux comme les buses qui devaient servir de conduite principale de l’eau se sont détériorés.

A leur tour, certaines infrastructures se sont écroulées. Également, la situation des canaux d’irrigation n’est pas du tout appréciable.Les aqueducs qui devaient acheminer l’eau du barrage vers les champs à irriguer sont mal construits.Pourtant, depuis le début des travaux en 2009, les descentes sur terrain des hautes autorités se sont succédé pour évaluer l’état d’avancement des travaux. Une mauvaise cotation a été attribuée à la construction du chantier de toutes parts.

Malheureusement, trop de questions restent sans réponses. Quelles sont les sociétés qui ont gagné le marché de construction du barrage ? La cour anti-corruption aurait-elle fait son travail pour rendre au trésor public ce qui est au trésor public ?

Il est grand temps de déterminer les responsabilités de tout un chacun dans cette malversation et faire recouvrer l’argent dilapidé. Quant à l’irrigation des champs, il faudra attendre 2019 si tout va bien comme prévu.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

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