Education

Les cours du soir et de renforcement suspendus

Les parents et les élèves ont mal accueilli la mesure du 02 décembre 2016 du ministère de l’ Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ils demandent que cette mesure soit levée. Ladite mesure invite les directeurs provinciaux de l’enseignement à suspendre les cours du soir et de renforcement.

Dieudonné Manirakiza, élève en classe de 1ère Scientifique B au lycée de la Dignité affirme que les cours de renforcement lui sont

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Pr Joseph Ndayisaba : « Le renforcement en pédagogie est quelque chose de normal et de naturel »

bénéfiques. Il indique n’avoir pas bien accueillie cette mesure. « Les cours de renforcement aident les élèves a bien assimilé les cours ». précise-t-il.

Une secrétaire, sous couvert de l’anonymat et de celui de l’école pour laquelle elle travaille affirme que les cours de renforcement sont utiles. Mais elle déplore les chicaneries qui se manifestent autour du partage de la somme collectée. Elle révèle que, du directeur au planton, le vœu le plus ardent est que le partage soit équitable. Mais les professeurs n’acceptent pas arguant que ce sont eux qui enseignent.

Juma Edouard, porte-parole du ministère de l’ éducation précise que le ministère a pris la décision de suspendre temporairement les cours de renforcements et ceux du soir après avoir constaté que les professeurs sont plus préoccupés par la collecte des fonds que par la qualité des enseignements. Il ne nie pas que cela ait un grand avantage pour les élèves s’il est fait aux fins de relever les compétences intellectuelles de ces derniers. Il indique que seule une commission chargée d’étudier comment seront organisés ces cours démontrera la manière dont ces derniers doivent être organises.

Emmanuel Mashandari, président du CONAPES fait savoir que les cours de renforcement sont la résultante du consensus entre les parents des élèves et la direction de l’école. Il ajoute que ce sont les parents et la direction qui fixent le montant à payer pour les cours de renforcement et selon leurs moyens. « La cause de la suspension de ces cours n’est pas connue. Peut être qu’il y a un agenda caché derrière », déclare-t-il. Il affirme que pour prendre une telle décision, le ministère devrait contacter les parents et les écoles. Mais, le président du CONAPES ne nie pas qu’il y ait des écoles qui se sont cachées derrière les cours de renforcement pour faire payer les parents d’autres frais qui ne relèvent pas de leurs compétences.

Pour Joseph Ndayisaba, Pr et expert en éducation, le renforcement en pédagogie est quelque chose de normal et de naturel. Il indique que quand l’enseignant remarque les lacunes des élèves dans les interrogations, les devoirs ou les examens, le renforcement est automatique. Il ajoute que celui-ci est soit collectif ou individuel. D’après Pr Ndayisaba, le renforcement doit être fait par l’enseignant, l’expert ou le spécialiste qui a constaté les lacunes chez l’enfant.

Tricheries dans ces cours de renforcement

Pr Ndayisaba affirme qu’il y a des tricheries dans ces cours de renforcement. Il indique qu’il y a des enseignants qui recrutent les élèves à renforcer et qui les remettent dans des situations d’enseignements collectifs par après. Il indique qu’une classe de 30 élèves à renforcer n’a pas de sens. Il souligne qu’un élève qui a besoin d’un renforcement est supposé avoir ses propres difficultés. D’où le renforcement est par essence individuelle, conclut Pr Ndayisaba.

Ce professeur d’université relève un cas de tricherie selon lequel un enseignants renforce les élèves et donnent aux parents l’impression qu’ils ont fait des progrès. Il indique que ces enseignants préparent les exercices et les font passer aux élèves pendant les cours de renforcement et donnent les mêmes exercices pendant les interrogations et les examens. Les parents ont l’impression que leurs enfants ont fait des progrès alors que c’est purement artificiel. Il précise que le gouvernement, après avoir remarqué ces écarts, devrait prendre cette mesure. Mais suspendre les cours de renforcement n’a pas de sens pédagogiquement.

L’expert en éducation conseille au gouvernement d’établir une meilleure manière de renforcer les enfants pour que ces cours de renforcement soient efficaces et équitables. Pour lui, il faut que soit renforcé un élève qui présente un problème.

Pr Ndayisaba indique que les cours de renforcement à suspendre sont ceux qui renforcent les enfants en masse, qui ne tiennent pas compte des difficultés de l’élève, qui trichent sur les évaluations, qui recrutent par échec pour essayer d’avoir le maximum d’enfants à renforcer.

Signalons qu’un numéro vert gratuit 22 22 50 36 a été mis à la disposition du public pour alerter sur les cas de magouilles dans le domaine de l’enseignement.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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