Développement

Electricité : les habitants de la ville entre inquiétude et résignation

Au moment où tous les habitants de la ville attendent impatiemment la fin du délestage avec l’ouverture de la nouvelle centrale thermique de 20 MGW, Burundi Eco a fait un tour dans les quartiers Bwiza et Gasenyi pour donner un aperçu global sur les problèmes qu’éprouvent les petits métiers qui nécessitent l’usage du courant électrique. Dans les quartiers les plus touchés par le délestage, les activités tournent au ralenti. Certains se tournent vers d’autres sources d’énergie pour sauver leur business.

Une machine complètement à l’arrêt suite au manque d’électricité à la menuiserie de Bwiza.

« Depuis plus d’une année, l’alimentation en électricité est irrégulière et insuffisante au quartier Bwiza. C’est seulement la nuit où on a le courant électrique, mais avec une très faible intensité. Les machines ne tournent plus. Tout est à l’arrêt », révèle M. Radjabu Ndabarushimana, un menuisier rencontré à la menuiserie de Bwiza. Il indique qu’avec l’utilisation des groupes électrogènes, les prix ont été revus à la hausse. A titre illustratif, le prix du rabot d’une planche est passé de 300 FBu à 500 FBu. Ce technicien estime que la hausse des tarifs de l’électricité aura des conséquences sur ses activités. Il demande au ministère de l’Energie et des Mines de traduire les paroles en actes. « Le problème c’est qu’on déclare depuis quelques mois qu’il y aura du courant en abondance, mais  je suis impatient de voir cela se concrétiser  pour en finir avec  les délestages intempestifs», précise-t-il.

Un mécanicien-soudeur qui a requis l’anonymat se demande quand seront disponibles les 20 mégawatts de la nouvelle centrale thermique. « J’entends ici et là parler de l’augmentation de la quantité d’électricité en ville. Moi comme les autres habitants de la capitale sommes dans l’attente. Et nous espérons qu’il n’y aura pas de coupures répétitives de courant dès sa mise en marche. S’il y a une augmentation du prix de revient de l’électricité, c’est normal que le prix de vente de l’électricité soit revu à la hausse », indique-t-il. Le mécanicien souligne que ce sont les clients qui vont en subir les conséquences, car on n’acceptera pas de travailler à perte. Le mieux serait de pouvoir bénéficier du courant quel que soit le prix. On n’a pas de choix, conclut-il.

Nouveau défis, nouvelle stratégie

Dans la plupart des quartiers, ceux qui exercent de petits métiers nécessitant le courant électrique ont adopté d’autres stratégies. C’est le cas d’Emmanuel Bimenyimana, un coiffeur, s’est tourné vers l’utilisation d’autres sources d’énergie. « Pour le moment, j’utilise des batteries d’accumulateur rechargeables. Chaque recharge coûte 2000 FBu. Ce qui implique des dépenses supplémentaires de 8 000 FBu par jour », précise-t-il. M. Bimenyimana note également que les clients viennent à compte-gouttes et que s’il essaie d’augmenter les prix, la clientèle diminue. L’énergie solaire est très coûteuse, mais je dois m’adapter au risque d’abandonner le métier.

M Bimenyimana garde espoir qu’il y aura des améliorations. « La plupart de nos clients préfèrent aller en ville ou dans les quartiers les moins touchés par le délestage. Donc j’espère qu’il y aura plus de clients. Bien sûr il y aura hausse des prix pour nos services en fonction des tarifs qui seront fixés par la REGIDESO », conclut-il.

Jean Ndayisenga, soudeur rencontré au quartier Gasenyi en zone Gihosha, s’inquiète de la hausse des prix des services offerts,  une fois que le prix au KWh aura augmenté. Il apprécie le fait que leur quartier soit alimenté régulièrement en courant électrique. Et M. Ndayisenga d’indiquer les prix des services offerts. Pour les portes, les fenêtres et les portails, les prix varient selon la forme et la taille. Pour les portes, les prix varient entre 30 000 FBu et 60 000 FBu. Pour les fenêtres, les prix varient entre 40 000 FBu et 50 000 FBu et pour rallier les compartiments d’un portail, les prix varient entre 80 000 FBu et 150 000 FBu.

Il y a une lueur d’espoir que très prochainement la question relative au délestage soit tranchée. Depuis le mois d’août 2017, une centrale thermique de 20 MGW est en cours de construction pour pallier au délestage. Le ministère de l’Energie et des Mines, à travers son compte twitter, annonce que tout le dispositif est en place et que le projet va démarrer très bientôt.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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