Education

Enseignement supérieur privé-Année académique 2011-2012, Les lauréats ayant obtenu moins de 50% à l’Examen d’Etat dans la désolation

Les lauréats de l’enseignement supérieur privé pour l’année académique 2011-2012 qui  n’ont pas réussi à l’Examen d’Etat sont dans la désolation totale du fait que le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a refusé de valider leurs diplômes. L’Association des Etablissements Supérieurs Privés du Burundi (AESPB) précise qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation de la loi.

Elisée Nimubona, président de la commission chargée de la préparation des diplômes de Baccalauréat et de leur entérinement à l’Université Lumière de Bujumbura : «L’ordonnance ministérielle nº610/2240 du 07 octobre 2011 portant conditions d’accès à l’Enseignement Supérieur Privé pour l’année académique 2011-2012 lève toutes les équivoques»

«Nous sommes dans la désolation totale après avoir entendu que le ministère ayant l’enseignement  supérieur dans ses attributions ne va pas  nous  octroyer des diplômes conformes aux originaux», indiquent les lauréats des institutions universitaires pour l’année académique 2011-2012 qui ont eu moins de 50% à l’Examen d’Etat.

Leur avenir est incertain

Ils font savoir que leur avenir est incertain une fois que le ministère de tutelle reste cramponné sur sa position. Selon toujours eux, la raison avancée par ce ministère est que les inscriptions aux rôles et aux cours de ces lauréats  sont illégales du fait qu’ils se sont faits inscrire avec  une note de moins de 50% à l’Examen d’Etat. D’après toujours eux, on leur dit qu’ils vont avoir le diplôme de niveau de A1. Ce qu’ils qualifient d’injustice inouïe.

La loi est claire

Dr Cyprien Sinzobahamvya, recteur de l’Université Paix et Réconciliation (UPR) tranquillise ces lauréats. Selon lui, l’Association des Etablissements Supérieurs Privés du Burundi (AESPB) a adressé une correspondance au ministère de tutelle. Elle souligne que la loi est claire là-dessus. Il ne reste qu’à la respecter

Quand le flou et le désordre y régnaient en maître

Avant 2011, Elisée Nimubona, président de la commission chargée de la préparation des diplômes de Baccalauréat et de leur entérinement à l’Université Lumière de Bujumbura  fait savoir que le Diplôme d’Etat  n’était pas exigé à ce moment pour  accéder à l’enseignement supérieur. Le flou et le désordre dans les inscriptions y régnaient en maître. Pour  promouvoir la qualité dans ce secteur, on a pensé à mettre en place la loi n°1/22 du 30 décembre 2011 portant réorganisation de l’enseignement supérieur au Burundi.

C’était dans l’optique d’apporter des changements novateurs dans l’organisation de l’enseignement supérieur au Burundi. Outre qu’elle s’étend suffisamment sur la définition et la clarification des concepts, elle introduit la réforme de Bologne et l’harmonisation des critères d’accès à l’enseignement supérieur, permettant ainsi la comparabilité entre le public et le privé et ouvrant des passerelles entre les deux.

Une ordonnance qui lève toutes les équivoques

Nonobstant, parce que la ratification d’une loi exige beaucoup de procédures et que le gouvernement voulait initier le système BMD dans l’immédiat, l’ordonnance ministérielle nº610/2240 du 07 octobre 2011 portant conditions d’accès à l’Enseignement Supérieur Privé pour l’année académique 2011-2012  a été mise en place.

L’objectif de ce texte réglementaire  était de déterminer les conditions d’accès à l’enseignement supérieur privé en vue d’harmoniser  tous les paliers du système éducatif. Avant la publication de ce texte, les conditions d’accès à l’université du Burundi et dans les universités privées de la place étaient tellement différentes que l’équivalence des diplômes délivrés par ces institutions paraissait  illusoire.

Par la correction qu’elle apporte en rapprochant les conditions d’accès, cette ordonnance  crée des possibilités de coopération et d’échanges académiques, entre le public et le privé qui étaient difficilement envisageables auparavant.

Ainsi, pour  bénéficier d’une bourse d’études, le lauréat quelle que soit l’institution où il s’inscrit doit avoir au moins une note de 50 % à l’Examen d’Etat. Néanmoins, par rapport à l’enseignement supérieur public, les conditions générales d’accès à l’enseignement supérieur privé sont un peu moins exigeantes, mais se trouvent dans une proximité permettant la comparaison. En effet, désormais, seul le  lauréat détenteur d’un diplôme des humanités générales, pédagogiques ou techniques, avec une note d’au moins 30 % à l’examen d’Etat pourra se faire inscrire à l’enseignement supérieur  privé. Ces conditions sont exigées pour suivre des études conduisant aux diplômes de licence, de master ou de doctorat de deuxième cycle, à finalités professionnelles uniquement.

Les lauréats ayant obtenu un pourcentage inférieur à 30% à  l’examen d’Etat sont éligibles dans les filières à cycle court conduisant au diplôme de technicien supérieur de niveau A2 et A1, selon les modalités d’entrée arrêtées par les établissements concernés. Ces conditions sont exigées à tous les candidats désirant se faire inscrire à l’enseignement supérieur privé à partir de l’année académique 2011-2012.

Cette ordonnance met fin au flou qui existait, permettant à tout lauréat du secondaire général, pédagogique ou technique de se faire inscrire dans un établissement supérieur privé sans aucune exigence relative à l’examen d’Etat.

Cette disposition permet de corriger une certaine injustice découlant de l’octroi de l’équivalence des diplômes et jette les bases d’une collaboration et des échanges indispensables entre ces deux pans de l’enseignement supérieur.

Nimubona est surpris par l’interprétation que fait le ministère  de tutelle de l’ordonnance ministérielle nº 610/2240 relative aux conditions d’accès à l’enseignement supérieur prive pour l’année académique 2011-2012. Selon lui, ces étudiants n’ont pas tort, car ils ont été reçus conformément à la loi. Cette ordonnance lève toutes les équivoques. On ne recule pas en arrière, car on croit à la continuité de l’Etat.

Dans le même objectif de réformer le secteur de l’enseignement supérieur, le décret nº 100/275 du 18 octobre 2012 portant conditions d’accès à l’enseignement supérieur universitaire public et privé au Burundi a été mis en place. Ce dernier abroge toutes les dispositions antérieures, en particulier l’ordonnance ministérielle nº 610/2240 du 7 octobre 2011 portant conditions d’accès à l’Enseignement Supérieur Privé pour l’année académique 2011-2012.

Signalons qu’en son article 2, le décret précise clairement que «ont accès à l’Enseignement Supérieur Universitaire Public et Privé, les lauréats des humanités générales, pédagogiques et techniques titulaires d’un Diplôme d’Etat».

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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