Education

Une école d’ excellence pour une éducation excellente

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Depuis un certain temps, le gouvernement du Burundi a entrepris des réformes dans le système éducatif. Tout cela dans le but de faire de l’enseignement burundais en enseignement de qualité. Pour le moment c’est l’école d’excellence qui est à l’honneur. Une école qui n’enseigne pas seulement, mais qui éduque aussi dans le but de former les futurs leaders. Cette école est budgétivore.

D’après le professeur et expert en éducation Joseph Ndayisaba, une école d’excellence est une excellente école. Cela veut dire une école qui accueille des élèves brillants au dessus du lot, qui pratique une pédagogie de la réussite, qui nécessite des équipements pédagogiques et du matériel didactique digne d’une école d’excellence. Pour lui, cette école doit disposer d’enseignants très qualifiés pour pousser plus haut la capacité des élèves et leurs compétences. Ce genre d’écoles fonctionne avec les TIC. Et tout cela coûte cher. Ndayisaba souligne que l’école d’excellence n’enseigne pas seulement, mais éduque aussi à l’excellence. Ce qui implique l’excellence dans le comportement, dans la capacité de travail, dans le respect des droits de l’homme, dans la compréhension des processus démocratiques… Ce professeur d’université précise que c’est inconcevable et incompréhensible qu’un élève qui sort d’une école d’excellence ne soit pas en mesure de manipuler un ordinateur. Il ajoute que les enfants doivent maîtriser la langue anglaise à la fin du cursus de formation pour faciliter leur intégration régionale.

Quels sont les critères qui ont guidé le choix de certaines écoles

Pour Juma Edouard, porte-parole du ministère de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique aucun critère n’a guidé le choix des écoles dites d’excellence sauf que le ministère a choisi une école par région scolaire. Mais le professeur Ndayisaba indique qu’il y a des écoles qui, dans les tests et examens nationaux, se classent premiers qui pourraient servir de modèles car ayant déjà une base.

A la question de savoir pourquoi ce sont les écoles à régime d’internat qui ont été privilégiées, l’expert en éducation répond que dans les écoles à régime d’internat, la prise en charge des élèves et leur encadrement devient facile. Il n’a pas manqué de faire savoir qu’une école à régime d’externat peut constituer elle aussi une école d’excellence, mais il s’inquiète quant à l’encadrement de ces élèves d’autant plus qu’ils deviendront des leaders.

Le cursus à l’école d’excellence est-il identique à celui des écoles qui ne sont pas d’excellence ?

Le Pr Ndayisaba donne la réponse en précisant que l’école d’excellence doit être en avance par rapport au programme et à différentes matières enseignées. Il souligne qu’au niveau de l’éducation humaine quand l’école veut former des enfants excellents qui deviendront des leaders que ce n’est pas avec le cours de civisme qu’on va les transformer. Il indique que le programme ne peut pas être le même que celui d’une école classique. Encore plus, ajoute-il, La philosophie d’une école d’excellence est de maintenir les élèves à un haut niveau. Il s’avère nécessaire donc de tirer ceux qui sont en bas vers le haut et ceux qui sont en haut encore plus vers le haut. Avec des enfants de niveaux disparates, l’école d’excellence devient très difficile à gérer en termes d’enseignement, fait-il remarquer.

Un clin d’œil au ministère concerné

Pr et expert en éducation Joseph Ndayisaba «  l’école d’excellence n’enseigne pas seulement, mais elle éduque aussi à l’excellence  »

Pr et expert en éducation Joseph Ndayisaba «  l’école d’ excellence n’enseigne pas seulement, mais elle éduque aussi à l’excellence  »

Le professeur et expert en éducation Joseph Ndayisaba fait un clin d’œil au ministère ayant l’enseignement dans ses attributions. Pour lui, le ministère de l’Education doit faire attention aux critères de recrutement des élèves qui fréquentent les écoles d’excellence. Il doit faire également attention aux critères de recrutement des enseignants qui œuvrent dans ces écoles d’ excellence. Et M. Ndayisaba de faire remarquer qu’une attention particulière doit être portée sur les critères de recrutement des responsables de ces pépinières de futurs cadres. Parce que, comme il l’indique, ceux-ci constituent des ressources clés dans la réussite de ce genre d’écoles. « Si une école a un mauvais responsable, elle ne sera jamais une école d’excellence », affirme Pr Ndayisaba.

Mais des questions restent en suspens

-Pourquoi le ministère à commencé par la 7ème dans la recherche de l’ excellence alors qu’il devrait commencer par la base (l’école maternelle) et aller  jusqu’à l’université

-L’entrée à l’école d’ excellence suppose la réussite à un test de sélection, les enfants qui ont étudié dans des conditions différentes auront-ils des compétences équivalentes ?

-Est-ce que l’Etat a vocation de tirer toutes les écoles vers l’ excellence ?

-Avec les difficultés financières que connait le Burundi, l’Etat a-t-il les capacités financières pour faire vivre ces écoles conformément aux critères d’une école d’ excellence.

-L’Etat est-il mieux indiqué pour organiser ces écoles ?

Rappelons que les écoles d’excellence choisies par le ministère de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique sont le lycée Saint Marc et Ngagara en mairie de Bujumbura, le lycée Kiremba Sud dans la province de Bururi, le lycée de Musenyi dans la province de Ngozi, le lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega, le lycée Rusengo de la province de Ruyigi.

Rappelons également que le recrutement dans une école d’ excellence est conditionnée par la réussite à un concours de sélection qui porte sur le français et les mathématiques effectué par les élèves qui se sont classés premiers dans les classe de 6ème année tandis que ceux qui ont terminé le premier cycle de l’école fondamentale seront orientés en tenant compte des résultats obtenus au concours national

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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