Journée Mondiale de la femme

La femme rurale mérite plus de considération que de compassion

Le 8 mars de chaque année, le monde célèbre la journée mondiale dédiée à la femme. Au Burundi, cette journée arrive au moment où la femme rurale se trouve dans pas mal de difficultés liées aux activités qu’exerce quotidiennement. Jacqueline Ndihokubwayo en est l’image.

femme

Mme Jacqueline Ndihokubwayo, une cultivatrice résidant dans la zone Muyira : « Je travaille plus de 12 heures par jour »

 « Je me réveille à 5h30 min du matin pour prépare la bouillie que mes enfants consomment avant d’aller à l’école », fait savoir Jacqueline Ndihokubwayo, une cultivatrice rencontrée à Muyira, zone de la commune Kanyosha dans la province Bujumbura rurale. Elle désherbe le champ de manioc tout en récoltant le soja ayant atteint la maturité. Mère de six enfants, Mme Ndihokubwayo affirme avoir un agenda surchargé toute la journée. « Avant que mes enfants aillent à l’école, je lave l’enfant de la première année primaire et vérifie si les autres se sont bien lavés. Je fais cela tout en préparant la bouillie qu’ils consomment avant de partir pour l’école. Après, je fais la lessive des habits que mon mari va mettre dans l’après-midi pour aller à son travail de veilleur. En plus, je prépare la bouillie que le bébé va consommer pendant que je serai au champ. » Cette cultivatrice indique qu’elle retourne à la maison avec de la fougère pour nourrir ses lapins et un fagot de bois de chauffage. Arrivée à la maison, je me rends au ruisseau qui n’est pas aussi proche pour puiser l’eau, continue-t-elle. Après, je prépare le repas du soir. Pour justifier sa fatigue, elle fait remarquer qu’elle travaille plus de 12 heures par jour. Elle indique qu’elle se repose uniquement quand elle allaite son enfant.

« Avant que mes enfants aillent à l’école, je lave l’enfant de la première année primaire et vérifie si les autres se sont bien lavés. Je fais cela tout en préparant la bouillie qu’ils consomment avant de partir pour l’école. Après, je fais la lessive des habits que mon mari va mettre dans l’après-midi pour aller à son travail de veilleur. En plus, je prépare la bouillie que le bébé va consommer pendant que je serai au champ. »

Les efforts fournis sont inversement proportionnels à la récolte

 Malgré les efforts que je déploie pour nourrir les lapins, ces derniers ne parviennent pas à produire le fumier suffisant pour fertiliser le sol, déplore Mme Ndihokubwayo. Pour pallier à cette insuffisance du fumier, elle fait recours au compost. Mais, ce dernier ne suffit pas à lui seul. Elle indique qu’elle est obligée d’acheter l’engrais chimique .

Mais elle souligne qu’elle fait face à un manque de moyens financiers .Pour remédier à cela, Mme Ndihokubwayo précise qu’elle fume son champ à l’aide du fumier en provenance des toilettes. Ici, elle fait allusion à une toilette non encore utilisable dont le contenu, après un certain temps, devient du fumier. Malgré tous ses efforts, cette femme de ménage affirme que les terres ne sont plus rentables.

Elle avoue que quand elle considère le budget qu’elle alloue à la location et à l’entretien du champ, elle travaille à perte. Et Ndihokubwayo de conclure que les efforts fournis pour la rentabiliser son champ sont inversement proportionnels à la récolte. Elle explique que l’insuffisance de pluies qui a frappé presque tout le pays l’a soumis à une vie misérable. Elle fait savoir que la terre qu’elle exploite ne lui appartient pas.

Elle indique qu’elle l’a louée pour 40 mille FBu / mois. « Nourrir une famille de 8 personnes est un casse-tête quand tu n’as pas d’autres sources de revenus ne fût-ce que ceux tirés de l’agriculture », informe-t-elle.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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