Finance

Fièvre de la vallée du rift : Les communes de la province Bururi en paient un lourd tribut

La crise du bétail plonge les économies communales dans le rouge. La fermeture des marchés de bétail et d’ovins impacte négativement les recettes des communes de la province de Bururi.  Les agri-éleveurs de cette localité s’appauvrissent de plus en plus, car leur bétail constitue leur principale source de revenus   

D’après Juvent Ndayikeza, chef de cabinet du gouverneur de la province de Bururi, toutes les six communes que compte cette province accusent un manque à gagner au niveau des recettes communales et cela de manière disproportionnée. Ces communes disposent de marchés de bétail ou d’ovins et ces derniers constituent leur principale source de recettes.  Ce qui explique que si jamais cette situation perdure, certaines communes peuvent connaître des difficultés surtout dans l’exécution de certains projets.

Certains administrateurs communaux demandent au gouvernement de leur accorder une dérogation spéciale pour que les marchés de bétail puissent rouvrir.(Marché de Rwibaga avant la crise)

Un manque à gagner de 15 millions de FBu 

La commune Matana dispose d’un marché de bétail et d’un abattoir. Ainsi, avec la crise du bétail qui persiste, les conséquences se font sentir.  M. Ndayikeza fait savoir que la commune de Matana à elle seule enregistre chaque mois un manque à gagner qui oscille entre 12 millions et 15 millions de FBu.

Dieudonné Nkurunziza, administrateur communal de Matana indique que si la fièvre de la vallée du Rift persiste et que le marché à bétail reste fermé, certains projets que la commune avait prévu ne seront pas exécutés.

Il demande la disponibilisation d’un vaccin anti fièvre du Rift valley dans les meilleurs délais dans sa commune. De cette manière, le marché de bétail et l’abattoir pourront rouvrir. 

Les bouchers ont déjà rangé leur matos 

Cette autorité administrative parle des impacts négatifs de cette crise. « En plus des éleveurs, les commerçants de vaches et les bouchers vivent des conditions  financières difficiles, car certains ne vivaient que de la commercialisation du bétail », déplore-t-il. 

Certains commerçants de bétail qui ont contracté des crédits dans les banques et les institutions de microfinance sont inquiets par rapport aux intérêts de retard que les banques vont leur imposer si jamais la situation perdure. Les éleveurs indiquent qu’ils commencent à avoir des difficultés à nourrir leurs familles à cause de la fermeture des marchés de bétail et d’ovins, car ils vendaient leur bétail ou leurs ovins pour subvenir à leurs besoins ou payer les frais scolaires pour leurs enfants qui sont à l’école.

Saisie record des vaches  

A la veille du Tabaski, les éleveurs ont tenté de vendre leurs bêtes en clandestinité. Hélas, ils n’ont pas réussi à tromper la vigilance de l’administration. Dans la nuit de vendredi 8 et samedi 9 juillet 2022, 14 vaches ont été saisies en commune de Mugamba et 11 vaches  en commune de Rutovu. Ces vaches étaient en attente d’être vendus aux commerçants qui opèrent dans des zones à prédominance musulmane.  Leurs propriétaires ont profité de la dérogation accordée aux musulmans pour les vendre afin que ces derniers puissent mieux célébrer la fête du mouton, estime Juvent Ndayikeza, chef de cabinet du gouverneur de la province de Bururi.

Les éleveurs avancent la pauvreté qui sévit dans les ménages comme prétexte. C’est la raison pour laquelle ils ont décidé de braver l’interdiction d’abattage des animaux pour gagner quelques sous.  

Les autorités administratives ont saisi ces vaches et arrêter leurs propriétaires. La mobilité du bétail étant suspendue sur l’ensemble du territoire. Celui qui se livre à de tels actes s’expose à des sanctions, avertissent-elles. D’ailleurs, une femme est sous les verrous pour avoir abattu en pleine nuit une vache  chez elle. Les carcasses saisies ont été brûlées par l’administration locale, apprend-on des sources administratives. 

Certains administrateurs communaux demandent au gouvernement de leur accorder une dérogation spéciale pour que les marchés de bétail puissent rouvrir. Les services vétérinaires devront examiner les bêtes avant qu’elles ne soient vendues pour vérifier si elles ne présentent pas l’un ou l’autre symptôme  de la fièvre de la vallée du Rift comme ce fut le cas pour la célébration de la fête du mouton.

Certaines communes risquent de tomber dans des difficultés financières allant jusqu’à ne pas pouvoir payer le personnel communal si la situation perdure, fait savoir un des comptables communaux œuvrant dans cette province.

A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 602

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.
  • Journal n° 602

  • Dossiers Pédagogiques