Editorial

Filière viande : Tout un processus

Consommer la viande est une chose, mais savoir d’où vienne cette dernière en est une autre. Il est très difficile de savoir d’où vient la viande saignante ou cuite ou la brochette qu’on vous sert dans un bar-restaurant. Bien qu’il existe des abattoirs qui fonctionnent tant bien que mal, mais qui ne respectent pas les normes standards des abattoirs modernes, d’autres abattoirs clandestins inondent le marché.

Bella Sonia Ndamiye, Rédactrice en chef a.i

Malheureusement, le travail des abattoirs compte beaucoup sur la qualité de la viande. Les experts en la matière indiquent qu’un animal stressé, accidenté ou blessé secrétera au moment de l’abattage des substances qui pourront altérer la qualité de la viande, et conséquemment la vie du consommateur.

Or l’abattoir de Bujumbura doit approvisionner en viande la Mairie de Bujumbura d’après la législation sur l’abattage du bétail. Mais la réalité est toute autre. Des bouchers opérant dans différents marchés de la capitale s’approvisionnent dans les aires d’abattage des provinces limitrophes de la capitale. Et cela s’est accentué depuis la privatisation de l’abattoir de Bujumbura en 2010. La seule justification en est que les prix sont moins chers dans la périphérie de la capitale comme dans le marché de Muzinda de la province de Bubanza.

Qu’en est-il du transport de la viande ? Le maillon « transport de la viande» reste très critique. En effet, dans la majorité des cas, la situation se caractérise par des défaillances majeures tant sur le plan de la conformité des véhicules (engins de transport non adaptés, véhicules privés, taxis, motos, vélos…) que sur le plan des conditions mêmes de transport (mauvaise hygiène, viande non emballée et absence de réfrigération).

Il ne faut pas que l’hygiène soit tenue en compte seulement au niveau des abattoirs. Il faut plutôt que des mesures d’hygiène soient prises depuis le marché du bétail jusqu’aux lieux de commercialisation de la viande.

Les viandes doivent être soumises au contrôle sanitaire au moment de l’abattage. Par ailleurs, même si l’animal est soumis à un examen clinique sommaire, les sanctions de l’inspection (repos et diète hydrique, isolement des animaux malades ou suspects) ne peuvent être appliquées du fait que les animaux sont immédiatement abattus à leur arrivée à l’abattoir et du fait, également, de l’absence d’une étable sanitaire. L’estampillage sanitaire des viandes n’est pas de règle pour tous les bouchers même si la législation nationale le prévoit. En revanche, l’estampillage vétérinaire des viandes est plutôt mis à profit par les agents de la répression des fraudes pour lutter contre l’abattage clandestin.

Les autorités compétentes devraient penser à la réglementation de ce secteur, car le trafic de la viande ne présente pas de risques pour les consommateurs seulement, mais aussi fait perdre de l’argent à l’Etat. Et pourquoi pas ne pas mettre en place une agence de contrôle et de régulation de la filière viande ?

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

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  • Journal n° 605

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