Commerce

Pourquoi la hausse du prix du charbon ?

Depuis le mois de janvier 2018, le prix du charbon a été revu à la hausse. A l’origine de cette hausse se trouvent le rétrécissement des marchés d’approvisionnement et l’augmentation du prix du carburant. Les fournisseurs disent qu’en cette période, ce produit se raréfie suite à l’abondance de la pluviométrie. Cependant cette forme d’énergie exerce une pression sur les ressources naturelles. C’est pourquoi, il est plus que nécessaire de réfléchir à d’autres formes des énergies alternatives qui pourraient remplacer le bois

Le charbon est un produit souvent utilisé pour le chauffage et la cuisson. Mais actuellement, les utilisateurs du charbon en mairie de Bujumbura sont très préoccupés par l’augmentation du prix de ce produit essentiel dans la vie quotidienne des Burundais. Burundi Eco s’est rendu au quartier Bwiza, plus précisément à l’avenue de l’Université no 53 où on vend le charbon. Arrivé à cet endroit, on est accueilli par des négociations et disputes entre les détaillants du charbon et les acheteurs. Ces derniers réclament l’augmentation de l’offre de charbon à acheter au moment où les vendeurs refusent catégoriquement cette demande.

Un tas de charbon en attente d’être commercialisé

 Les causes

Les causes de cette hausse du prix du charbon sont liées à plusieurs facteurs selon les informations collectées auprès des personnes concernées par cette question.

« Sur le marché d’approvisionnement, il y a une forte diminution de la quantité de charbon. Cela est dû à la saison pluviale qui a prévalu depuis le mois de janvier jusqu’ au mois d’avril. Par conséquent, il y a insuffisance de l’offre par rapport à la demande. Il ne faut pas aussi ignorer l’augmentation du prix du carburant qui a également influencé celle du prix du charbon », informe Simon Minani, transporteur du charbon de l’intérieur du pays vers la mairie de Bujumbura. « Actuellement, nous sommes dans la saison culturale B, où à l’intérieur du pays, il y a plein d’activités agricoles. Les charbonniers laissent en peu de côté ce métier pour d’abord finaliser les activités agricoles », ajoute M. Minani. Pour lui, ce sont ces paramètres qui expliquent cette hausse du prix du charbon en Mairie de Bujumbura, mais il conclut en espérant qu’il y aura un léger changement après le mois d’avril.

Conséquences socio-économiques

« Le charbon est actuellement très cher. Raison pour laquelle nous avons diminué la quantité de charbon que nous founissions avant le mois de janvier à nos clients. Nous avons également augmenté les prix par rapport à ceux que nous pratiquions avant le mois de janvier », explique Fabrice, Niyonkuru, détaillant de charbon rencontré à l’avenue de l’Université n°53. Il donne quelques exemples des prix de charbon pratiqués avant le mois de janvier comparativement aux prix actuels.

Il informe qu’avant le mois de janvier 2018, il achetait un sac de charbon à 58 000 FBu et qu’actuellement, le même sac s’achète à 69 000 FBu, soit une hausse de 11 000 FBu.  Il indique également que le petit sachet noir rempli de charbon qu’il vendait avant janvier 2018 à 1 000 FBu se vend actuellement à 1 500 FBu, soit une augmentation de 500 FBu.

La hausse du prix du charbon n’engendre pas mal de conséquences socio-économiques sur les acheteurs et les vendeurs. « Depuis le mois de janvier, nous avons perdu des clients potentiels. Il y a aussi des disputes avec nos clients à cause de l’insatisfaction », regrette M. Niyonkuru. L’autre grand défi est celui lié à la méfiance entre les domestiques et leurs patrons (patronnes). « Quand j’achète une petite quantité de charbon, mon (ma) patron(ne) ne comprend pas que les prix ont été revus à la hausse, ils laissent croire que je profite des commissions », se désole le domestique rencontré sur terrain

Pour faire face aux problèmes liés à l’utilisation du charbon, le gouvernement du Burundi en collaboration avec d’autres partenaires dans le domaine de l’énergie et environnement vulgarisent les techniques d’utilisation des briquettes combustibles, des fours solaires, du biogaz, des foyers améliorés, etc.

Rappelons que l’étude effectuée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2014 montre que le Burundi dépend à 95 % bois pour le chauffage et la cuisson. Cela signifie que chaque année 64 km2 de forêt partent en fumée. A ce rythme, le Burundi sera complètement déboisé d’ici 30 ans. C’est pourquoi il faut utiliser les techniques ci-haut citées pour faire face aux problèmes liés à la cherté du charbon sur les marchés et aux défis qui hantent l’environnement.

A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

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