Economie

La qualité et la quantité dans une diversité agricole

La Banque Mondiale subventionne la filière café à travers le Projet d’Aménagement Durable des Zones Caféicoles (PADZOC). Le Projet est financé par un don de la caisse du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) N° TF 014.427 d’un montant de quatre millions deux cent mille dollars américains (4 200 000 $USD) pour une période de quatre ans (janvier2014-octobre 2018)

Verger associée aux cultures intercalaires

Ce montant est destiné à aider le Burundi à améliorer la durabilité des zones sélectionnées de production de café sous différents aspects. Ce projet permet d’améliorer la durabilité des paysages productifs du café par la mise en œuvre des pratiques durables de gestion des terres et de l’eau dans les zones de production, afin de prévenir la dégradation des sols et de réhabiliter les terres dégradées.  Il concerne également l’établissement d’un programme pilote de culture du café d’ombre en vue de promouvoir ce type de café par le biais des technologies de production respectueuses de l’environnement, d’une polyculture comportant une combinaison de plusieurs cultures dont celle du caféier et  d’autres types d’arbres différents, parmi lesquels ceux qui fournissent des produits supplémentaires pour la génération des revenus et la consommation.  Fait également partie du projet le traitement et l’élimination des sources de pollution par la mise en place des technologies efficaces respectueuses de l’environnement pour le traitement et la transformation du café cerise. L’accès aux marchés du café cultivé sous ombrage qui est de plus haute valeur sera bénéfique pour le secteur du café. L’objectif de développement du projet est de mettre en œuvre des pratiques pilotes de gestion durable des terres et de l’eau dans des zones ciblées de production du café au Burundi

Zone d’intervention

Quatre critères ont été utilisés pour déterminer les entités administratives d’intervention du Projet. Il s’agit de l’appartenance à la zone d’intervention du projet de Productivité et de Développement des Marches Agricoles (PRODEMA), l’existence d’un potentiel élevé pour la culture du café d’ombre, la présence des stations de lavage fonctionnelles et la proximité d’une aire nationale protégée.

Sur base de ces critères, trois communes localisées dans les trois provinces suivantes ont été choisies. Il s’agit de la commune de Musigati dans la forêt de la Kibira en province Bubanza, commune Bururi en province Bururi où se trouve une réserve naturelle forestière,  Mwakiro en province Muyinga, en bordure du parc national de la Ruvubu. Le projet couvre cinq collines des trois communes sélectionnées. Il s’agit des collines Mpishi et Kayange en commune Musigati, Burunga en commune Bururi, Kagombe et Rukanya en commune Mwakiro. Le projet a étendu ses activités au cours de l’année 2017 sur les collines surplombant la station « Tuvugirikawa » en commune Busiga,de la province Ngozi et les collines proches de la station de recherche de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) située au chef-lieu de la province Kayanza.

De la monoculture à la polyculture

Ce système de culture est appliqué à travers l’approche champ école paysans. Ce sont 33 facilitateurs dont 25 hommes et 8 femmes qui ont bénéficié des formations pour accompagner les caféiculteurs dans la mise  en œuvre des pratiques de la polyculture du café à travers des champs écoles paysans. Cette approche permet aux bénéficiaires qui ne savent ni lire et écrire de s’imprégner de nouvelles techniques agricoles. Le nombre de plants forestiers et agro forestiers déjà installés jusqu’en décembre 2017 est réparti comme suit : 19 955 rejets de bananier ont été installés et 6 665 rejets de canne à sucre plantés. Pour la promotion de la culture du café d’ombre, 905 374 plants de caféiers ont été installés. A côté de ces caféiers installés, le projet a appuyé l’acquisition des intrants et l’installation des arbres agro-forestiers d’ombrage pour améliorer la productivité de 2 468 818 caféiers déjà existants.

Promotion de la culture du café d’ombre

Dans le cadre de ce volet, le projet vise la  promotion et l’amélioration des plantations de café sous ombrage en finançant les investissements sur le terrain et les activités de formation. Un système durable de la culture du café d’ombre favorise  non seulement la culture du café, mais aussi la polyculture et un système de cultures intercalaires qui combinent les café et divers arbres et plantes (telles que le bananier et le haricot), augmentant ainsi la diversité biologique et les revenus, ainsi que la résilience aux chocs climatiques et économiques. Les sous-projets en rapport avec le café d’ombre ont  suivi le même schéma de mise en œuvre que celui de la gestion durable des terres et de l’eau avec la participation des prestataires de services privés.

Mise en œuvre des sous-projets de café d’ombre

Un système de polyculture avec des plantations de café d’ombre favorise une utilisation plus efficace des ressources (terre, espace vertical, lumière, eau, etc.), tout en améliorant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Il permet également aux agriculteurs d’avoir des revenus même au cours d’une année de faible production du café. Outre la production du café, il peut générer des produits et des services supplémentaires comme, les fruits, le bois de chauffage, les plantes médicinales ainsi que des abris pour animaux tels que les oiseaux et les insectes. De par l’expérience antérieure, les arbres d’ombrage pour le café que le projet commencera par promouvoir dans le cadre des sous-projets comprennent l’Albizia, l’Erythrine, le Cordia et l’Acacia. Toutefois les parcelles de démonstration installées par l’ISABU permettront aux chercheurs d’identifier les espèces d’arbres les plus appropriées pour l’ombrage et la densité optimale, en fonction des circonstances spécifiques de la zone caféicole de la région.

Au cours de l’année 2017, il y a eu financement pour 140 sous projets de promotion de la culture de café d’ombre. Le montant de la 1ère tranche accordé pour ces 140 sous projets de café sous ombre est de 752.061.042  FBu. Il y a eu aussi analyse et signature des conventions de cofinancement pour 21 sous projets FFS de promotion de la culture du café d’ombre dont 14 ont bénéficié de la première tranche pour un montant de  14763000Fbu.

Jusqu’au 31 décembre 2017, le nombre total de sous projets de promotion de café d’ombre déjà financés s’élève à deux cent nonante six (296) sous projets et 14 sous projets Champs Ecole Paysans soit un total de 310 sous projets. La subvention totale pour ces sous projets s’élève à deux milliards quatre cent nonante deux millions quatre-vingt-sept mille deux cent quatre-vingt Francs Burundais (2 .492.087.280 FBu) dont deux milliards trois cent septante et un millions six cent quarante-deux mille neuf cent cinquante Francs Burundais (2.371.642.954 FBu) déjà accordés.Cette subvention accordée a profité à 9661 ménages dont  4.255 sont représentés par des femmes, soit 44.04%.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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