Environnement

Le lac Tanganyika menacé de pollution

Le lac Tanganyika est devenu un dépotoir pour certaines entreprises opérationnelles au Burundi et la population de la capitale Bujumbura. Les eaux usées et les déchets provenant des entreprises tant publiques que privées et des ménages ne cessent de le polluer.

Vue partielle des eaux polluées à l’endroit dénommé« Kumase».

Burundi Eco a effectué vendredi le 2 juin 2017 une visite à l’endroit dénommé «Kumase» situé à côté du lac Tanganyika pour se rendre compte du degré de pollution des eaux du lac. A cet endroit se trouve un tuyau d’évacuation des eaux usées de la société de traitement des peaux dénommée «AFRITAN».  Ces eaux usées qui se déversent dans le lac Tanganyika dégagent une odeur  nauséabonde. Elles forment un cours d’eau se jetant dans ledit lac. Mais diverses activités étaient en train de se dérouler tout autour de ces eaux usées. Certains buvaient, mangeaient tandis que d’autres exerçaient les métiers de vendeur de braise et de boutiquier. De plus, les eaux du lac Tanganyika à ce même endroit sont très sales et on y trouve des déchets de toutes natures. Les habitants de cette localité craignent d’attraper  les maladies des mains sales.

Floribert Kezimana, géographe et représentant légal de l’Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement de la Population (APEDP) fait savoir que les tuyaux  transportant les eaux usées provenant de certains ménages des  zones Buyenzi et Mutanga Sud  raccordés à la rivière Ntahangwa ( affluent du lac Tanganyika) ajoutent le drame au drame. De plus, il indique que la première station de pompage de Buterere n’est pas fonctionnelle actuellement. Les eaux usées qui devraient d’abord être traitées par cette station sont canalisées immédiatement vers la rivière Kinyankonge qui se déverse dans le lac Tanganyika. A cet effet, Kezimana affirme que même les eaux usées provenant de la BRARUDI se jettent dans le lac Tanganyika sans être recyclées. Et de souligner que les poissons mangent les phytoplanctons qui se développent dans  un endroit où il y a la bonne qualité de l’eau,  de la lumière en suffisante et une eau non salée. Chaque fois qu’ils ne trouvent pas de phytoplanctons à manger, Kezimana affirme que les poissons  n’ont d’autres choix que de fuir. Et d’indiquer que ce sont les activités anthropiques (de l’homme) qui sont à l’origine de la pollution.

Selon Epimeny Nibizi, chef d’antenne de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) à la mairie de Bujumbura, la déposition des sédiments sur le littoral du lac Tanganyika a des effets négatifs sur la biodiversité. Elle altère l’habitat et  interrompt la production primaire et les trames alimentaires. Ce qui cause une réduction de la diversité des espèces. Selon Nibizi, on observe parallèlement une eutrophisation des eaux. Et d’indiquer que les apports des métiers organiques nutritifs  ont provoqué la chute des teneurs en oxygène, la prolifération anarchique des plantes flottantes  comme la jacinthe d’eau. Ce qui entrave la navigation. Selon toujours Nibizi, la  réduction de la lumière et de l’oxygène provoque la disparition de certaines espèces. De surcroît, Nibizi affirme que les objets en plastique sont dangereux pour les écosystèmes vivant dans le lac Tanganyika. Et de préciser que le défrichement des broussailles riveraines du lac Tanganyika, l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques facilitent l’érosion et l’écoulement des boues polluées si elles traversent les zones urbaines industrielles ou les cultures intensives.

Le lac Tanganyika, plein de potentialités à protéger

Selon Eric Nkurunziza, professeur à l’Université Lumière de Bujumbura, le lac Tanganyika est le deuxième lac en termes d’eau douce après le lac Baïkal en Russie. Il est aussi le lac le plus long avec 673 Km et le deuxième le plus profond du monde avec  1470 m de profondeur et représente 17% des réserves mondiales d’eau douce. Nkurunziza précise aussi qu’il est très poissonneux, car il est plein d’espèces endémiques (qu’on ne retrouve nulle part ailleurs  sauf dans le lac Tanganyika). Sa superficie est de 32000 km2 dont 2000 km2       au Burundi. Nkurunziza affirme que plus de 10 millions d’habitants  des pays riverains du lac Tanganyika (Tanzanie, RDC, Zambie et Burundi) vivent de la pêche. Et d’indiquer qu’ils doivent pêcher pour avoir de quoi manger. Seulement, il leur conseille de le faire dans le strict respect de la loi. Par ailleurs, le lac Tanganyika est pollué par les activités quotidiennes de l’homme, estime-t-il. Nkurunziza se demande comment on peut  concilier les activités de développement économique avec celui de la protection de l’environnement en général et du lac Tanganyika en particulier ? Et de répondre qu’il faut appliquer  le droit de l’environnement (ensemble des règles juridiques ayant pour objet la protection de l’environnement) pour remédier à ces lacunes.

L’hôtel club du lac Tanganyika, un bon exemple dans la protection du lac Tanganyika

Vue partielle de l’Hôtel Club du Lac Tanganyika

Jackson Majambere, responsable de la qualité à l’hôtel club du lac Tanganyika indique que le lac Tanganyika doit être protégé. A l’hôtel club du lac Tanganyika, Majambere fait remarquer que  les eaux usées provenant des toilettes, des douches ainsi que les eaux de pluie sont devenues un atout au lieu d’un défi. Elles ont été  canalisées vers deux fosses septiques. « Après, elles sont déversées dans deux nappes phréatiques artificielles sur lesquelles sont plantées des espèces aquatiques et tout cela en vue de  traiter ces eaux usées», renchérit Majambere. Selon toujours lui, ces eaux traitées sont réutilisées pour l’irrigation du gazon et pour d’autres activités de propreté.

Signalons que la pollution  est tout ce qui altère l’environnement et la santé, sous forme de substances ou sous forme d’ondes et que la journée mondiale de l’environnement a été célébrée le 5 mai 2017.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 602

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.
  • Journal n° 602

  • Dossiers Pédagogiques