Agriculture

L’apiculture est encore à l’état embryonnaire au Burundi

Alors que les abeilles ont une importance capitale à travers leurs dérivés (miel, cire, propolis, gelée royale) dans la prévention et le traitement de nombreuses maladies, la pratique de lʼapiculture est encore à lʼ état embryonnaire au Burundi. Fabrice Ndihokubwayo, apiculteur rencontré à la foire nationale agricole invite les apiculteurs burundais à passer de lʼapiculture traditionnelle à lʼapiculture moderne pour augmenter sa rentabilité.

Fabrice Ndihokubwayo‚ éleveur des abeilles rencontré à la foire nationale agricole : « Je demande au gouvernement du Burundi de soutenir les apiculteurs afin qu’ils pratiquent lʼapiculture moderne en vue d’augmenter le rendement, car pas d’apiculture moderne, pas de miel ».

« Aujourd’hui  je récolte plus de 40 kg de miel par ruche moderne et par an »‚ indique Fabrice Ndihokubwayo‚ éleveur des abeilles rencontré à la foire nationale agricole. Il fait savoir qu’auparavant il ne dépassait pas 5 ou 8 kg. Selon lui, ce métier lui permet de prendre en charge sa famille. Il demande au gouvernement du Burundi de soutenir les apiculteurs pour qu’ils pratiquent lʼapiculture moderne en vue d’augmenter le rendement, car pas d’apiculture moderne, pas de miel. Selon toujours lui ‚devenir apiculteur c’est dʼabord saisir comment fonctionne lʼélevage des abeilles. Il ajoute que la réussite de lʼélevage des abeilles dépend de la familiarisation de lʼapiculteur avec un certain nombre de techniques  notamment lʼélevage de la reine des abeilles ‚la production des essaims …

Au Burundi, Ndihokubwayo affirme que l’élevage des abeilles est encore à l’état embryonnaire alors que leurs dérivés (miel, cire, propolis, gelée royale) sont réputés pour leurs propriétés préventives et curatives de nombreuses maladies. C’est une richesse inexploitée, s’inquiète-t-il. Pour la population rurale, le produit des ruches est un supplément alimentaire non périssable. Par contre, auparavant, certains considéraient ce métier comme de la sorcellerie. Ce qui n’est pas le cas, éclaircit-il. Pour cela, il note que la promotion de l’élevage de ces insectes est une nécessité au Burundi.

Les techniques de récolte du miel varient

Au Burundi, la plupart des apiculteurs, lors de la récolte du miel, détruisent la colonie par le feu. Ce qui rend  les abeilles allergiques, précise Nahayo. Il fait remarquer que cette pratique violente est très destructrice pour les colonies d’abeilles. Selon lui, les apiculteurs burundais ont besoin de matériel moderne et d’une formation sur l’activité apicole pour augmenter leur rendement, car le miel du Burundi présente des qualités organoleptiques et gustatives exceptionnelles reconnues. Les techniques de récolte varient selon la taille de la ruche. A titre d’exemple, Nahayo indique qu’on peut utiliser un souffleur  à moteur thermique pour chasser les abeilles de la ruche… De plus, il souligne que le miel récolté passe par plusieurs étapes : les alvéoles sont désoperculées, il  est extrait des cadres grâce à un extracteur, le miel est filtré pour le débarrasser de toutes ses impuretés. Le maturateur va ensuite débarrasser le miel des dernières particules de cire et d’air emmagasinés lors du processus. Le miel destiné à la consommation humaine est enfin  cristallisé.

L’organisation des abeilles dans la ruche

Les abeilles s’organisent en colonie pour effectuer plusieurs tâches dans la ruche. L’apiculteur doit veiller à leur sécurité et optimiser son cheptel en faisant de l’élevage. Dans la ruche, on retrouve une colonie d’abeilles qui se subdivisent en trois castes distinctes selon leurs morphologies et leurs rôles. C’est entre autres la reine (seule et unique reine pour chaque ruche), les mâles utilisés pour la reproduction (appelés encore faux bourdons) et les ouvrières (les femelles qui construisent l’habitat et produisent le miel). Et Nahayo d’expliquer que la reine des abeilles mange  la gelée royale produite par les larves (jeunes abeilles). Ces dernières mangent le pollen.

Cette organisation est indispensable pour la survie de la colonie, mais aussi pour la production. Il faut donc savoir élever une  reine des abeilles que ce soit pour créer une nouvelle ruche ou pour remplacer une reine arrivée enfin de cycle (remérage).

Elles contribuent à l’augmentation de la production agricole

Les abeilles ont une autre mission importante : la pollinisation qui permet aux plantes de se reproduire .Cela passe par la fécondation. Les arbres et les plantes fleurissent généralement pendant la saison des pluies .Les fleurs contiennent les cellules femelles (pistil et ovules) ainsi que les cellules mâles (les étamines contenant le pollen). En se promenant de fleur en fleur‚ les abeilles se frottent aux étamines et récoltent le pollen. Sans le vouloir ‚elles vont le transporter vers dʼ autres fleurs et  déposer le pollen sur la cellule femelle‚ le pistil. Cʼ est ce quʼon appelle la pollinisation. Une fois les stigmates recouverts de pollen‚ le processus de la fécondation commence. Des pépins vont être fabriqués au sein de la fleur fécondée. La rencontre des cellules mâles et des cellules femelles va donner naissance à un fruit.

Notons enfin  qu’une abeille vit en moyenne une quarantaine de jours ou deux mois .Il n’en est pas de même pour la reine car sa longévité se limite à 5 ans selon ses qualités.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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