Environnement

Quand l’érosion fait couler beaucoup d’encre et de salive!

Dans l’optique de lutter contre l’érosion et de réduire les risques de catastrophes, les activités de traçage des courbes de niveau et de plantation des herbes fixatrices ont été effectuées samedi le 14 octobre 2017 sur la colline Rutambiro, commune Mugongomanga, province Bujumbura lors de la célébration de la journée internationale de la réduction des risques de catastrophes.

Plantation des herbes fixatrices sur la colline Rutambiro de la commune Mugongomanga lors de la célébration de la journée internationale de réduction des risques des catastrophes.

C’est par l’érosion qu’on enregistre actuellement une perte de terre de 100 tonnes par an et par hectare dans les Mirwa, 18 tonnes dans la région naturelle de Buyogoma et 4 tonnes dans celles de Kirimiro et Buyenzi, fait savoir Sévérin Bagorikunda, secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Il précise que cette situation est alarmante car plus de 90% de la population burundaise vivent de l’agriculture et de l’élevage.

L’engagement du gouvernement

Le gouvernement du Burundi s’est engagé depuis 2016 à lutter contre l’érosion par le biais du traçage des courbes de niveau et la plantation des herbes fixatrices dans tout le pays .Il informe aussi que d’autres mesures ont été prises par le gouvernement pour augmenter la production agricole. Ce sont notamment la disponibilisation des semences sélectionnées et des engrais chimiques à bas prix et la mise en œuvre de la politique de régionalisation des cultures. Il ajoute que la plantation des herbes fixatrices est un atout pour les éleveurs, car bientôt on va commencer la concrétisation de la pratique de la stabulation permanente.

Le rôle des courbes de niveau

Ir Claude Murengerantwari, coordinateur du CIAD (Cercle des Ingénieurs Agronomes pour le Développement) fait remarquer que les courbes de niveau favorisent la rétention et l’infiltration de l’eau entre les billons qui restent cependant ouverts aux extrémités pour diriger l’excès d’eau vers les zones d’écoulement naturel. Cette culture en billons suivant les courbes de niveau permet de mieux valoriser et d’évacuer l’eau en excès et de limiter la dégradation du sol. Selon toujours lui, les courbes de niveau sont des digues qui recueillent l’eau de pluie, freinent l’érosion et permettent l’infiltration de l’eau dans le sol.

Ir Claude Murengerantwari, coordinateur du CIAD (Cercle des Ingénieurs Agronomes pour le Développement) :«Les courbes de niveau sont des digues qui recueillent l’eau de pluie, freinent l’érosion et permettent l’infiltration de l’eau dans le sol»

La distance entre les courbes de niveau varie en fonction de la pente, souligne Murengerantwari. Elle est généralement de 25 m sur la pente moyenne. Si la pente est forte, la distance diminue. Le travail de la terre suivant les courbes de niveau consiste à labourer, semer, cultiver … perpendiculairement au semi de la pente de sorte que les levées de terre le long des lignes soient aussi régulières que possibles. Les risques d’érosion diminuent considérablement lorsque les billons sont cloisonnés ou qu’on sème sur les billons. Préparer le sol et semer suivant les courbes de niveau assure une protection quasi totale contre l’érosion.

L’érosion augmente avec la pente

En général, le risque d’érosion augmente avec la pente. Convenablement pratiquée, la culture selon les courbes de niveau favorise l’emmagasinement uniforme de l’eau dans tout le champ. La culture selon les courbes de niveau ne permet pas directement de combattre l’érosion éolienne à moins que le sol ne soit billonné. Lorsque la force érosive du vent est supérieure à celle de l’eau, les billons doivent être disposés perpendiculairement à la direction du vent dominant sans tenir compte de la pente du terrain.

L’installation des cultures en suivant les courbes de niveau est le meilleur moyen d’entretenir l’aménagement antiérosif, car il limite le ruissellement. Il est aussi possible de semer à plat, en suivant la courbe de niveau, puis d’effectuer le buttage le plus rapidement possible après la levée de la terre, avant la période très pluvieuse. La meilleure conservation de l’eau par les billons de niveau devrait permettre des semis plus précoces et une durée de végétation allongée en fin de saison des pluies, donc potentiellement des rendements plus élevés ou plus réguliers.

Signalons que ces courbes de niveau sont tracées par la population pendant les travaux communautaires dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la réduction des catastrophes sous le thème «Réduire l’exposition aux risques et les déplacements forcés».

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 605

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

  • Dossiers Pédagogiques