Société

Les Avocats encouragés à accomplir leurs obligations conformément à la loi

A l’occasion de la rentrée judiciaire 2020-2021 du Barreau près la Cour d’Appel de Bujumbura, le bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Bujumbura déplore quelques défis rencontrés par les Avocats dans l’exercice de leur fonction

Le non-respect des règles de la loi par les juges lorsqu’ils rendent les décisions, leur sécurité dans l’exercice de leur métier sont entre autres les défis auxquels font face les Avocats. C’est ce qui a été révélé par Me Jean de Dieu Muhuzenge, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Bujumbura vendredi le 11 septembre 2020 lors des cérémonies marquant la rentrée judiciaire 2020-2021

Me Jean de Dieu Muhuzenge, bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Bujumbura : « Ces Avocats indignes qui trempent dans la corruption et qui contournent la loi pour gagner leurs procès, nous leur disons de cesser ces pratiques ».

Jean de Dieu Muhuzenge indique qu’il arrive que les Avocats défendent des causes et qu’à la fin, la décision qui est rendue est non seulement contraire à la loi, mais qu’elle est aussi contraire aux faits qui ont été exposés devant les juges. « En pareille situation, la réponse est que soit le magistrat est incompétent. Ce qui n’est pas une excuse, mais plutôt un manquement grave, soit il est corrompu. Ce qui déshonore la justice ».

En outre, Me Muhuzenge déplore un manque d’indépendance des Avocats dans l’exercice de leur métier. Il confie que la plupart des fois ces derniers se voient souvent refuser l’accès pour aller voir leurs clients dans les prisons et les cachots. Les responsables de ces maisons sont pointés du doigt.  «C’est une méconnaissance de la loi, car normalement on devrait donner accès aux Avocats pour qu’ils s’entretiennent avec leurs clients afin de savoir les faits qui entourent la cause qui leur est soumise».

La sécurité des hommes en toge noire est très importante

Comme exemple, il relate le cas d’une Avocate du nom d’Yvette Niyokindi qui a été enlevée récemment. « Nous nous sommes posés la question de savoir ce qui est en train d’être fait par les responsables des parquets et par la justice pour que justice soit faite à l’endroit de cette avocate ». En outre, poursuit-il, récemment lors d’une décente sur terrain, un incident s’est produit où les magistrats de la Cour d’appel ont été tabassés. « C’est signe qu’il y a une impunité notoire et une justice balbutiante. Si ce n’était pas le cas, le magistrat ou l’Avocat devrait être respecté par toute personne ».

Et de lancer un message à l’endroit des Avocats qui exercent correctement leur profession avec droiture et professionnalisme.  «Courage et remerciements. Ils honorent notre profession et la justice et notre patrie».

« La seule arme dont dispose l’Avocat est la loi »

Me Muhuzenge a également fait un clin d’œil aux Avocats défaillants. «Ces Avocats indignes qui trempent dans la corruption et qui contournent la loi pour gagner leurs procès, nous leur disons de cesser ces pratiques». Il leur rappelle que la seule arme dont dispose l’Avocat est la loi. L’autre arme c’est sa conscience. Ils doivent exécuter correctement leur mission en suivant les règles du droit et en respectant leur conscience. «Dans notre serment professionnel, nous jurons de respecter la constitution et la loi, de respecter les mœurs et de ne rien faire qui soit contraire aux bonnes pratiques, à la loi et à la paix publique. Nous jurons également de ne jamais défendre aucune cause que nous ne croyons pas juste en âme et conscience. Nous leur rappelons leurs obligations et le serment qu’ils ont prêté».

Précisons que cette rentrée judiciaire s’est faite sous le thème général : « L’Avocat Burundais face aux modes alternatifs de résolution pacifique des conflits : défis et opportunités ».

A propos de l'auteur

Chanelle Irabaruta.

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