Santé

Les médicaments non utilisés, un danger sanitaire

La gestion des médicaments non utilisés dans les ménages constitue un danger pour la santé humaine et environnementale. L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO-TI) demande qu’il y ait une politique de collecte de ces médicaments dans des endroits appropriés de même qu’on le fait pour les médicaments périmés en provenance des structures pharmaceutiques en vue d’une destruction professionnelle.

Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO-TI : « Les détenteurs des médicaments non utilisés sont susceptibles d’utiliser les médicaments périmés.»

Les restes des médicaments dans les ménages portent préjudice aussi bien aux consommateurs qu’à l’environnement. Selon Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO-TI, les détenteurs des médicaments non utilisés sont susceptibles d’automédication, d’utilisation des médicaments périmés. On constate un rejet médicamenteux dans la nature, dans les eaux courantes ou usées, sur le sol, dans le feu et dans les ordures ménagères. Ce qui a des effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement. Il a indiqué que le consommateur a droit à la sécurité et doit être protégé contre tout produit, processus de production ou service pouvant menacer sa vie, sa santé ou son équilibre financier.

« Personne ne connait les quantités de médicaments qui sont dans les ménages, où vont ces médicaments et quelle est leur valeur. Il n’y a aucune réglementation en la matière», déplore Pharmacien Serge Harindogo. Il a ajouté que dans le passé, il n’a jamais été question de collecter ces médicaments de même qu’on le faisait pour les médicaments périmés en provenance des structures pharmaceutiques, des pharmacies de gros ou de détail. Selon lui, les médicaments conservés dans les ménages n’ont jamais été collectés, encore moins détruits. Les gens les jettent n’importe où, dans les immondices, dans les poubelles, dans les toilettes, dans les lavabos, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’environnement.

Sécurité sanitaire domestique

Le pharmacien Harindogo explique que les médicaments non utilisés peuvent être à l’origine de beaucoup de dérives. Il évoque l’absorption de médicaments non prescrits avec les conséquences qui peuvent en résulter sur la santé publique, l’absorption de produits dégradés et l’automédication qui peut être source de plusieurs risques d’accidents. Il parle également d’une utilisation selon le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) sans tenir compte des différences interindividuelles en rapport avec le poids, l’âge, les états pathologiques du malade. D’où une survenue possible d’effets indésirables plus ou moins graves. Le Pharmacien Harindogo évoque également le risque d’indications inappropriées, le non-respect des contre-indications et l’erreur de posologie. D’après lui, le médicament est largement banalisé. Il est devenu un produit comme les autres, disponible qui permet de régler rapidement les problèmes liés à la vie moderne comme l’insomnie, le stress, les maux de tête, le mal de dos, les mycoses gastrites, etc.

Répercussions sur l’environnement

Des fois on observe une attitude irresponsable des consommateurs qui trouvent plus facile de jeter les médicaments non utilisés dans les poubelles ou les toilettes. Or les MNU sont des produits à base de substances actives chimiques, des extraits de plantes et des produits biologiques qui peuvent être potentiellement « dangereux » s’ils sont jetés dans le réseau d’évacuation des eaux usées, dans la nature, etc.

Pour limiter les risques liés aux médicaments non utilisés, Harindogo propose qu’il y ait disponibilité du pharmacien pour donner des conseils aux patients sur l’importance de respecter la posologie et d’aller jusqu’au bout du traitement. Il suggère d’attirer l’attention de la population sur les dangers de l’automédication, d’inciter les patients à ramener les médicaments non utilisés et de décourager l’achat d’une grande quantité de médicaments pour les maladies chroniques. Il conseille les patients à respecter les prescriptions du médecin et les conseils du pharmacien, à se débarrasser des restes des médicaments non utilisés par des voies appropriées et surtout à bannir l’automédication. Il recommande au ministère ayant la santé dans ses attributions d’élaborer une politique de gestion des médicaments non utilisés, de sensibiliser la population sur les dangers des restes des médicaments et de l’automédication et d’encourager toute initiative allant dans le sens de retirer ces médicaments des ménages. Il recommande aussi d’inclure cette catégorie de médicaments conservés dans les ménages dans les campagnes de destruction des médicaments périmés. Le ministère ayant l’environnement dans ses attributions, quant à lui, devrait commanditer une étude sur les effets des médicaments périmés sur l’environnement.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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