Exclusivité marché central

Marché Ngagara II-BCM : Deux marchés excentriques, un dynamisme contrasté

Après l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura le 27 janvier 2013, le gouvernement a érigé un marché central provisoire Ngagara II dénommé COTEBU. Cependant, ce marché ne s’est jamais développé. Plus de 70 % des stands sont inoccupées. Par contre, d’autres marchés s’en sont sorti renforcer dont « Bujumbura City Market (BCM) » connu sous le nom de marché chez Sion

Vue partielle de l’intérieur du marché Ngagara II dit COTEBU

Construit après l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura le matin du 27 janvier 2013, le Marché Ngagara II dit COTEBU fut inauguré le 19 février 2015. Cependant, il n’a jamais été dynamique. Il ne le deviendra qu’après la délocalisation de la Gare du Nord et de toutes les agences qui garaient les véhicules de transport à cet endroit, la fermeture du marché dit le « Grenier du Burundi » situé tout près de l’ex-marché central et le déménagement des grossistes des produits vivriers qui, jadis, déchargeaient leurs marchandises au BCM qui sont sommes de les décharger au marché COTEBU. Le jour où cette mesure a été mise en application, le marché était plein de commerçants. Tous les stands étaient pleins de marchandises. Aux alentours de ce marché, il y avait beaucoup de commerçants et d’acheteurs. Les voitures que ce soient de transport en commun ou individuelles étaient nombreuses. Toutefois, ce dynamisme n’a duré que le temps de la rosée.

Actuellement, la majorité des stands sont inoccupés. « Plus de 70 % des places sont inoccupées », témoigne Augustin Nduwayezu ex-commissaire de ce marché. Les commerçants qui font semblant d’exercer passent un bon bout de temps à se tourner les pouces. Certaines jouent au « dame » au moment où d’autres dorment. La cause de tout cela étant le manque de clients.

Dans le but de faire croire qu’ils officient dans ces stands, les commerçants y ont étalé certaines marchandises, en l’occurrence une certaine quantité de sucre, de sel, des casseroles, une douzaine de bouteilles d’eau minérale, etc. Ces marchandises ne sont plus reconnaissables à l’œil nu. Ils sont couverts de poussière. Un des stands visités contenait des pommes de terre qui commençaient à pourrir et dégageaient une odeur nauséabonde que les riverains déploraient.

Une hygiène déplorable

A l’intérieur du marché comme à ses alentours, des ordures de toutes sortes s’y observent. Il s’agit des écorchures d’avocats, de bananes mûres, d’oranges, de citron et des épluchures de patates douces, d’ananas, de manioc, etc. Il s’agit également des restes des marchandises pourries. Les commerçants qui se sont confiés à Burundi Eco ont fait savoir que si rien n’est fait dans l’immédiat, et les commerçants et les clients attraperons les maladies de mains sales. Assis sur un dépotoir et vendant diverses sortes de fruits et légumes, les commerçants indiquent que les ordures viennent de passer un mois sans être enlevées. Une odeur suffocante se dégage dès qu’on s’approche de ce dépotoir. Cependant, certains n’hésitent pas à manger crues les fruits sans même les laver.
« Lorsqu’il pleut, des colonies de vers et d’asticots se sortent de ce dépotoir et trimbalent partout. Dans ce cas nous fuyons », se lamente une commerçante de tomates

BCM plus dynamique que COTEBU

Vue partielle de l’intérieur de Bujumbura City Market (dit chez Sion)

Bujumbura City Market, un marché aussi excentrique que le marché COTEBU est plus dynamique que ce dernier. Pourtant, d’après Joseph Dukundane, commissaire de ce marché, il est difficile de déterminer le nombre de commerçants qui sont venus de l’ex-marché central de Bujumbura qui venait de prendre feu. Toutefois, il admet que le marché s’est renforcé après cet incendie. Il précise qu’en plus de ceux qui exerçaient au marché central, Il y avait ceux qui officiaient ailleurs, mais qui sont venus peupler ce marché. Il ajoute qu’avant l’incendie, il y avait peu de vendeurs et d’acheteurs à BCM. Mais avec le dynamisme de ce marché, beaucoup de gens ont commencé à s’y intéresser.

Pour M. Dukundane, l’atout qui fait que BCM soit plus dynamique c’est la propreté qui s’observe dans ce marché. Des poubelles mobiles sont visibles de part et d’autre du marché. La sécurité y règne en maître est aussi de mise. Les gardiens contrôlent les entrées et les sorties. Ces derniers sont appuyés par des caméras de surveillance installés sur toutes les entrées de ce marché. De plus, le marché abrite une unité de soins, des microfinances et des guichets des compagnies d’assurance auxquels s’ajoute une énorme gare routière. Cette dernière fait de ce marché le carrefour de toutes les agences de voyage .Actuellement, signale M.Dukundane, 29 agences de voyage opèrent à BCM à destination des pays voisins. Tout cela renforce l’activité commerciale de ce marché.

Notons que Bujumbura City Market dit marche « chez Sion » compte 1800 places au moment où le marché Ngagara II dit COTEBU en compte 2303 .

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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