Education

La mesure d’écourter les vacances est-elle justifiée ?

Le ministère de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MEESRS) a pris une décision de diminuer de moitié les périodes de vacances dans l’enseignement primaire et secondaire. Le ministère argumente que cette mesure va permettre d’achever les programmes à temps. Les parents et les syndicalistes ne sont pas du même avis étant donné qu’on augmente le nombre d’heures alors que les contenus restent les mêmes

Prof. Joseph Ndayisaba, expert en éducation : « Le système éducatif est déficitaire en termes d’heures enseignées par an, si l’on compare aux autres pays ».

D’après Mme Jeanine Ihorihoze, directeur général au MEERS, la diminution des périodes de vacances vise l’augmentation de la période d’enseignement pour parachever les programmes. Elle a déclaré au groupe de presse Iwacu que « le constat est que l’année prend fin sans que les écoles ne les aient terminés. Donc cette mesure permettra de gagner 6 semaines ».

Une manière de se conformer aux normes internationales

Pour professeur Joseph Ndayisaba, expert en éducation, la volonté du gouvernement d’écourter les vacances pour maximiser le temps réservé à l’apprentissage est appréciable. Ndayisaba évoque la nécessité de se conformer aux normes internationales. Au Burundi, le système éducatif reste déficitaire en termes d’heures enseignées par an, si l’on compare aux autres pays. Le nombre d’heures enseignées oscillent autour de 700 h alors que la moyenne annuelle pour les autres pays est de 950 h dans la plupart des pays Africains et autour de 1 200 h en Europe, explique-t-il. Il s’inquiète que si on n’augmente pas le nombre d’heures, les lauréats burundais risquent d’obtenir des diplômes non reconnus sur le plan international. D’autres sources indiquent qu’avec la réduction des vacances les heures d’apprentissage toucheront le plafond de 1 050 h.

Une mesure plutôt contraignante

Les parents et les syndicalistes parlent d’une seule voix et qualifient la mesure de contraignante, surtout pour les élèves. Les parents qui se sont exprimés soulèvent des inquiétudes quant à la valeur ajoutée de cette décision. Ils estiment que les apprenants n’auront pas suffisamment de temps pour se détendre. Et de notifier que les vacances n’étaient pas non seulement une période de détente pour les enfants, une période pour les enfants d’échanger avec ses pairs. Et pour les parents de se préparer en cherchant des moyens financiers pour la scolarité de leurs enfants ».
Les syndicalistes doutent de l’efficacité de cette mesure. Ils estiment que l’augmentation des heures de travail ne coïncide pas avec celle des programmes. Or si le volume horaire on devrait réadapter les contenus des programmes à l’emploi du temps. M. Emmanuel Mashandari, président du CONAPES observe que c’est une manière de faire fatiguer les enfants qui passent beaucoup de temps à l’école. Il en est de même chez les enseignants. Comme tout fonctionnaire bénéficie d’un congé de 25 jours ouvrables, ça devrait être le cas pour les enseignants au lieu d’avoir des congés imposés.

Une période de détente, occasion d’échanger

Le président du CONAPES fait savoir que celui qui a conçu l’école a prévu les temps pour les études et les vacances pour les enfants. L’enfant ne devra pas passer tout le temps devant l’enseignant, il a besoin d’un repos pour échanger avec ses pairs, de s’informer sur ce qui se passe au niveau des autres établissements. De même, les enfants ont besoin de rendre visite leurs familles, les grands-pères, les amis, dit-il.

D’autres parents affirment que pendant les vacances, beaucoup d’élèves aident les parents pour chercher le minerval où le matériel scolaire surtout durant les grandes vacances. Donc, si on réduit les vacances surement que certains élèves auront des difficultés pour s’acquitter des frais scolaires. Ça sera le pile pour la plupart des élèves qui s’autofinancer, ils pourront abandonner les études faute de moyens, s’indigent-ils.

Bien que la mise en application de cette mesure n’a pas été communiquée officiellement, elle est en vigueur car les vacances de Noël ont duré une semaine (du 22 décembre 2017 au 1er janvier 2018) au lieu de deux semaines.
Vous saurez que cette mesure fait suite à la décision de revoir les séances de cours par jour à la hausse applicable depuis le début de cette année scolaire. C’était toujours dans le but de pallier aux problèmes des programmes inachevés.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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