Entrepreneuriat

Le métier de soudeur lui assure son autonomie financière.

Sylvie Nimbona fait la soudure depuis 20 ans en commune Kinyinya, Province Ruyigi. Elle est surtout reconnue pour la fabrication des outils agricoles. Elle se réjouit de l’étape franchie aujourd’hui.

Sylvie Nimbona, exhibant un rayonneur.

 Femme de 42 ans, Sylvie Nimbona est mariée et mère de trois enfants. Alors qu’elle termine le cycle de tronc commun en 1997, elle se rend à Gitega (province située au centre du pays) pour visiter ses amis. Là-bas, il trouve un atelier de soudure et se sent inspirée. Elle se familiarise avec les ouvriers et demande un stage, une requête qui n’a pas tardé à être acceptée. Elle constate que cette activité est génératrice d’emplois et de revenus.

A son retour à la colline natale, elle mûrit l’idée d’y établir un atelier de soudure. La motivation à ce métier était que dans sa localité, il n’y avait pas d’ateliers de soudure suite au manque d’électricité et de techniciens. Elle voulût alors réduire la distance que parcourent les habitants de Kinyinya à la recherche d’objets métalliques en y installant un atelier de soudure.

Pour équiper son atelier, Mme Nimbona vend une parcelle que son père lui avait donnée. Elle prospère dans le métier, achète une moto et deux groupes électrogènes. Pour renforcer ses capacités, elle se fait enregistrer dans une ONG dénommée locale « Appui au Développement Intégral et Solidarité sur les Collines » (ADISCO) pour un accompagnement professionnel du point de vue technique et gestionnaire.

Des marchés générateurs d’emplois

 Chez ADISCO, Mme Nimbona gagne un marché de fourniture des égraineuses de la part de l’Union pour la Coopération et le Développement (UCODE). Cet outil est utilisé pour détacher les grains de l’épi. Un agriculteur rencontré à la colline Vumwe, commune Kinyinya témoigne que cet outil est efficace puisqu’il permet d’égrainer 25 kg par heure alors qu’à la main, on égraine 2 kg seulement.

Le marché concerne des égraineuses à distribuer dans les communes Kinyinya, Gisuru (Province Ruyigi) et Cendajuru (Province Cankuzo). Mme Nimbona affirme qu’elle a six employés permanents. Ils ne suffisent pas comme main-d’œuvre pour un marché d’une telle ampleur. Elle augmente son personnel chaque fois que de besoin pour respecter les délais de livraison, une opportunité d’emploi pour les autres travailleurs. Elle fait savoir qu’elle a aussi fourni 30 égraineuses à la province de Makamba sur commande du gouverneur.

Un autre marché concerne la fourniture des rayonneurs à l’UCODE. C’est une pièce d’un semoir mécanique traçant des rayons où viennent se déposer les semences. L’UCODE Ruyigi lance alors un appel d’offre pour la fourniture de 270 rayonneurs à distribuer dans les mêmes communes bénéficiaires des égraineuses. Là aussi,Mme Nimbona a été obligée de renforcer la main d’œuvre.

Un agriculteur manipulant une égraineuse

Sylvie Nimbona a aussi bénéficié d’un marché de fourniture de herses rotatives de la part de PAIOSA. C’est un instrument agricole formé d’un châssis muni de dents métalliques et servant aux façons superficielles appliquées au sol. Selon elle, cet outil est utilisé dans le sarclage des champs de riz avec un espacement de 25 cm. Elle enlève et enfuit les mauvaises herbes situés entre les lignes de plantation du riz. Mme Nimbona déplore que cet outil ne soit acheté que par des associations locales.

Avec les revenus générés par ce métier, Mme Nimbona s’est déjà acheté des propriétés foncières. Elle a un champ de 50 ha de palmiers à huile, 1 ha d’eucalyptus ainsi que d’autres parcelles pour usage agricole. Elle explique que tout cela lui a coûté plus de 50 millions de FBu.Elle précise qu’en plus de la fabrication des outres les outils agricoles, elle fabrique aussi des charpentes métalliques.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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