Développement

Musumba steel : Vers une aciérie

Entreprise industrielle de fabrication des matériaux de construction et de leurs accessoires au Burundi, Musumba steel compte évoluer en aciérie 

Jean Bosco Ndayizeye, assistant de direction de Musumba steel :    « Musumba steel est en train de s’implanter étape par étape jusqu’à en arriver à l’aciérie »

A notre arrivée au bureau de Musumba steel le 26 septembre 2017 à 9 heures 30 minutes, nous avons failli nous perdre. Pourtant, les indications du site web situent l’entreprise à presque 300 mètres de l’Afritexile, à la chaussée de l’Agriculture, dans le quartier industriel, en mairie de Bujumbura. C’était la place où nous étions. La solution était de s’adresser à l’entourage pour solliciter l’orientation. Un agent d’Upax Business Company (UBUCOM) fut notre premier guide. Mieux indiqué, le jeune homme nous donne un planton pour nous accompagner jusqu’au bureau de notre interlocuteur. Finalement, les bureaux de Musumba steel se trouvent dans les enceintes d’UBUCOM. Jean Bosco Ndayizeye, assistant de direction de Musumba steel éclaire : « Musumba steel est une entreprise qui est venue pour compléter la gamme de production d’Upax Business Company (UBUCOM=société unipersonnelle), celle-ci étant une entreprise créée en 2008 pour fabriquer les clous et les tôles ». Il informe que « Musumba » est le nom de la colline natale du principal actionnaire, François Uwiragiye, de l’entreprise Musumba steel et d’UBUCOM. « Steel », lui, est un mot anglais qui signifie acier. Selon M.Ndayizeye, Musumba steel est une entreprise qui fabrique les tubes métalliques et leurs accessoires, notamment les plaques et les barres d’armature de différentes épaisseurs et dimensions, ces dernières répondent aux normes internationales. « Elle prévoit mettre sur le marché les fers à béton en 2018 », souligne-t-il.

Progresser vers l’aciérie

« L’objectif de l’investisseur est de contribuer à la croissance économique du pays, à la création de l’emploi, à la production des produits de qualité et à la protection de l’environnement », fait remarquer M .Ndayizeye. Cependant, il affirme que l’entreprise n’a pas encore commencé à fondre les métaux. M.Ndayizeye souligne que l’entreprise est en train de s’implanter étape par étape jusqu’à en arriver à l’aciérie. Cela à une période qu’il n’a pas précisé. « Normalement, Musumba steel a commencé à bien tourner en novembre 2016. Le capital social de l’entreprise était de 10 milliards de FBu », annonce-t-il. Et de rappeler : « Les produits de l’entreprise ne sont pas le résultat du recyclage, mais plutôt de la fabrication de l’acier par des machines appropriées ».

Lors de la fabrication des tubes à Musumba steel

Musumba steel considère le transport lacustre comme plus économique

Selon Jean Bosco Ndayizeye, pour transporter les matières premières, Musumba steel utilise la voie maritime, la voie ferroviaire, la voie routière et très rarement la voie aérienne. Cependant, il explique que la voie maritime est très économique pour importer les matières premières. « Celles-ci sont importées de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud et des pays de la Communauté Est Africaine », précise-t-il. Cependant, il certifie que Musumba steel préférerait le transport maritime des matières premières, car il est plus économique. Toutefois, M. Ndayizeye reconnait que son entreprise n’utilise pas souvent ce moyen, car il nécessite de gros tonnages.

Contribution à la vie du pays et des familles

L’assistant de direction de Musumba steel témoigne que l’entreprise paie les impôts et taxes sur les produits fabriqués et quelques produits importés. « A part cela, l’entreprise a embauché 40 employés permanents et a opté pour la fabrication des tubes métalliques dans le but de protéger l’environnement. Ces tubes constituent une alternative aux arbres dans pas mal d’activités. L’entreprise crée également des emplois indirects via nos distributeurs. Ce qui constitue non seulement un plus pour le pays, mais aussi pour les familles », certifie-t-il.

Les problèmes généraux affectent Musumba steel

Comme d’autres entreprises, Musumba steel souffre du manque de devises pour importer les matières premières. « Ce qui fait que notre production oscille entre 20 % et 30 % des prévisions », déplore Jean Bosco Ndayizeye. Il ajoute que le délestage est aussi l’une des causes de la faible productivité de l’entreprise. « Pour faire face aux délestages répétitives, Musumba steel dispose d’un groupe électrogène de 600 kVA (kVA ou kilovoltampère mesure la puissance électrique apparente d’une installation) qui, pour produire du courant électrique, nécessite l’alimentation en carburant. Ce qui occasionne un coût supplémentaire pour l’entreprise », martèle-t-il.

Valorisation des produits étrangers

D’après Jean Bosco Ndayizeye, les Burundais doivent changer de mentalités. Il indique que ceux-ci préfèrent les produits fabriqués à l’étranger aux produits fabriqués localement. Il donne l’exemple des tubes métalliques. Pour lui, les tubes fabriqués à Musumba steel ont une longueur ordinaire de 6 mètres. « Certains Burundais préfèrent acheter des tubes importés. Ils estiment que ces tubes ont une longueur ordinaire. Pourtant, ils sont transportés dans des containers longs de 6 mètres. Ceci pour dire que ces tubes ne remplissent pas les normes », lâche-t-il.

Pour atteindre le niveau d’investissement souhaité, M.Ndayizeye propose que tous les produits importés par l’entreprise soient exonérés d’impôts et taxes. Et de conclure : « La population est invitée à valoriser les produits made in Burundi ».

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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