Elevage

PAIVA-B repeuple le cheptel bovin à Muramvya

Le Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B, un des projets financés par le FIDA au Burundi), a distribué 359 vaches dans les communes de Bukeye et Rutegama de la province Muramvya. C’était vendredi le 15 décembre 2017. Cette journée reste gravée dans la mémoire non seulement de l’administration, mais aussi des bénéficiaires.

Herménégilde Rufyikiri, coordonnateur du PAIVA-B : « L’objectif du PAIVA-B est de promouvoir l’agriculture familiale, organisée et valorisée. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il vient de distribuer 359 vaches dans les communes de Bukeye et Rutegama de la province Muramvya »

« PAIVA-B m’offre une vache laitière. Il est sans égal. Ses projets sont inoubliables dans notre développement. Même celui qui te donne un cobaye est acclamé. Imaginez PAIVA-B qui distribue plus de 100 vaches» ; tels sont les propos contenus dans les chansons scandées par les bénéficiaires de cette distribution de vaches en commune Rutegama. Au beuglement de plus de 150 vaches attendant d’être distribuées dans la commune Rutegama, Herménégilde Rufyikiri, coordonnateur du PAIVA-B éclaire: « L’objectif du PAIVA-B est de promouvoir l’agriculture familiale, organisée et valorisée. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il vient de distribuer 359 vaches dans les communes de Bukeye et Rutegama de la province Muramvya ». Pour M. Rufyikiri, ces vaches vont fournir du fumier, lequel fumier va contribuer à l’augmentation de la productivité du sol.

Par ailleurs, informe-t-il, ces vaches sont de race améliorée (frisonne). « Ils produisent donc mieux que la race locale. Ce qui va augmenter la production laitière. Celle-ci servira à la fois non seulement à l’alimentation du ménage et à la diminution de la malnutrition infantile, mais aussi à la vente du lait à partir des centres de collecte organisés au niveau des communes et des zones afin de satisfaire d’autres besoins », renchérit-il.

Le bétail, un bien communautaire

M. Rufyikiri indique que les vaches constituent un don du gouvernement à la population via le projet PAIVA-B et sur financement du Fonds International de Développement Agricole (FIDA).
Cependant, il rappelle que ces vaches n’appartiennent pas au PAIVA-B comme certains le pensent. « Plutôt c’est le bien de la communauté », explique-t-il. M. Rufyikiri conseille alors de consolider la chaîne de solidarité communautaire afin de ne perdre aucun élément du bétail. Cela pour que même les petits enfants puissent bénéficier du fruit de ce bétail.

Les vaches en attente d’être distribuées

Et d’avertir : « Dans certaines zones d’intervention du PAIVA-B, certains bénéficiaires ont vendu les vaches. D’autres les ont mal entretenues. Celui ou celle qui entretiendra mal la vache lui donné va céder celle-ci à la chaîne de solidarité communautaire au lieu de la génisse qu’elle engendrera ».M. Rufyikiri annonce cela car, d’après lui, 60 % des vaches octroyées sont en gestation. « D’ici 3 à 5 mois, ils peuvent mettre bas. D’où leur bon entretien s’impose», poursuit-il.

Poursuite des activités régulièrement menées

M. Rufyikiri précise que PAIVA-B a été sur terrain d’une manière progressive au niveau spatial. «Au début, le PAIVA-B avait un financement de l’ordre de 31, 5 millions USD. Toutefois, le fonds de réplication n’a pas été aisément fourni. Le projet a débuté ses activités dans les provinces de Gitega et Karusi dans un premier temps en 2009. Ensuite dans les provinces de Cibitoke et Kayanza en 2013 », signale-t-il.

C’est à ce moment, selon le coordonnateur du PAIVA-B, qu’il y a eu la revue à mi-parcours. Une occasion pour le FIDA et le gouvernement du Burundi d’accepter de disponibiliser un fonds additionnel en juin 2016 alimenté à hauteur de 20 millions USD. « Ce fonds a permis à PAIVA-B de continuer ses activités dans les provinces de Bubanza et Muramvya. Lesdites activités ressemblent presqu’ à celles exercées antérieurement dans les quatre autres provinces, sauf que Bubanza et Muramvya n’ont pas de marais rizicoles financés par PAIVA-B », martèle-t-il.
M. Rufyikiri dit que dans les provinces de Bubanza et de Muramvya, PAIVA-B protège les bassins versants, distribue le bétail, valorise les produits laitiers, construit les centres de collecte de lait, réhabilite les pistes d’accès aux centres de collecte de lait et aux différents magasins de stockage. Il améliore également l’accès des bénéficiaires au crédit à travers les institutions de microfinance.

L’administration n’y va pas par quatre chemins

Serge Nkurunziza, directeur général au ministère de l’Agriculture et de l’Elevage se réjouit de l’intervention du FIDA à travers les activités du PAIVA-B. De surcroît, il reconnait que le fonds finance d’autres projets comme le Programme de Développement des Filières (PRODEFI), le Programme national pour la sécurité alimentaire et le développement rural de l’Imbo et du Moso (PNSADR-IM), etc… Ce qui contribue énormément à la valorisation de l’agriculture et de l’élevage dans le pays. Revenant sur l’activité de distribution des vaches dans les communes de Bukeye et Rutegama, il témoigne que dans moins d’une année, il y aura un bon rendement en agri-élevage.
« Je profite de cette occasion pour mettre au courant des bénéficiaires des vaches que le gouvernement promeut l’adoption d’un élevage en stabulation permanente afin d’améliorer la santé animale, d’accroître la production des revenus et de protéger l’environnement. Le projet de loi réglementant cette activité est au niveau de l’Assemblée Nationale pour adoption. Il existe aussi une nouvelle ordonnance ministérielle relative aux conditions de production, de collecte et de transport du lait et des produits laitiers destinés à la consommation humaine au Burundi. Approchez les responsables de l’agriculture et de l’élevage dans la province qui pourront vous l’expliquer », déclare-t-il.

Les bénéficiaires des vaches distribuées par PAIVA-B en train de les tirer à la corde

Vivine Ndayambaje, administrateur de la commune Rutegama ne cache pas sa satisfaction. Elle affirme que ce n’est pas la première fois que PAIVA-B distribue des vaches dans sa commune. « Mon souhait est que PAIVA-B accorde aux bénéficiaires les médicaments et les aliments du bétail, ne fût-ce que les premiers jours pour aider le bétail à s’adapter au milieu », convie-t-elle.

Vers l’amélioration des conditions de vie

Emelyne Ndayizeye est bénéficiaire d’une vache. Habitant la colline Cumba dans la commune Rutegama, elle avoue que la situation dans le ménage s’améliorera suite aux nouvelles acquisitions. Elle rassure qu’elle va gagner du fumier, du lait pour son enfant ainsi que de l’argent provenant de la vente du surplus de lait. C’est le même son de cloche chez la veuve Emilienne Manirakiza, cinquantenaire, habitant la même colline et mère de trois enfants.
Avec un ton bégayeur, Célestin Ngendakubwayo, un autre cinquantenaire de la colline Cumba révèle qu’il n’a rien à exposer sauf les sentiments de joie. « Toutes mes vaches ont été emportées par la crise qu’a traversée notre pays. PAIVA-B fait renaître encore une fois l’honneur chez moi en me donnant une vache. Je vais rafraîchir ma gorge et celles des membres de ma famille grâce au lait, un produit qui me manquait depuis longtemps. Je vais gagner du fumier et de l’argent », lâche-t-il avec un visage souriant.

PAIVA-B renferme trois composantes, à savoir: Le renforcement et la protection du capital productif, l’appui à la valorisation de la production agricole et le développement des infrastructures ainsi que la facilitation de la mise en œuvre et la coordination. Il prétend s’étendre sur deux ans dans les provinces de Bubanza et Muramvya. Un centre de collecte de lait a déjà été construit dans la commune de Muramvya. En 2018, PAIVA-B va débuter le soutien aux cultivateurs de légumes dans la commune de Muramvya.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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