Gouvernance

PARCEM : Le Burundi regorge de potentialités pour se développer

Au moment où le monde vient de célébrer la journée internationale dédiée à la lutte contre la pauvreté, PARCEM a mis en branlé une dynamique de proposition de solutions pour lutter contre ce fléau. Il faut un cadre institutionnel spécifique; d’où cette ONG propose qu’il y ait un centre de recherche, d’orientation qui éclaire et qui propose des réformes pertinentes pour bien exploiter les potentialités du Burundi

Le président de PARCEM, M. Faustin Ndikumana : «Quelle vision a-t-on? Vers quelle direction allons-nous ?»

Selon M. Faustin Ndikumana, président de PARCEM (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et le Changement des mentalités), la pauvreté n’est pas une fatalité. Il y a des pays qui furent plus pauvres que le Burundi, mais qui ont enregistré des avancées significatives. Les exemples sont légion, notamment l’île Maurice, le Lesotho… Après l’intériorisation de tout cela, il faut voir les potentialités dont on dispose. « Est-ce que nous sommes conscients des potentialités dont disposent le Burundi au niveau agricole ,la capacité d’avoir plus de deux saisons culturales, l’ irrigation ou l’aménagement des marais qui peut nous donner la capacité de cultiver durant toute l’année, la fertilité des plaines comme l’Imbo, le Kumoso et le Buragane ?», se demande Faustin Ndikumana lors de la conférence de presse tenue ce vendredi 20 octobre 2017. Il précise que la diversité climatique avec cinq régions naturelles peut donner une spécialisation des cultures et il indique que la biodiversité du lac Tanganyika constitue un potentiel extraordinaire que ce soit dans la production des poissons ou dans le domaine touristique.

Il ajoute que le Burundi possède un potentiel hydroélectrique énorme tout en précisant que même les experts prouvent que ce pays peut disposer de 1700 MW alors qu’on en a moins de 50 actuellement. Parmi les potentiels dont regorge le Burundi, Ndikumana n’a pas oublié de mentionner le secteur minier (or, nickel, coltan, terres rares…) ainsi que les produits d’exportation (café, coton, poissons, huile, textile, peau, fruits, sucre …) pouvant générer des devises.

Il présente aussi la position géographique du Burundi comme un atout par rapport à d’autres pays de la sous-région. « La position de notre pays dans la sous-région est stratégique. Par exemple nous sommes à l’Ouest de la Tanzanie et à l’Est de la RD Congo», précise-t-il.

Quelle est la vision du Burundi?

Faustin Ndikumana se demande si on est conscient de toutes les ressources existant au Burundi. « Quelle vision a-t-on? Vers quelle direction allons-nous ? », parce que selon lui, c’est la vision tracée qui fait avancer les choses. La vision crée la transformation même des individus qui ont la citoyenneté et celle des mentalités avec des chiffres à l’appui. « Si par exemple la vision 2025 dit qu’on devrait avoir abouti à un taux de croissance de plus de 10% en 2025, on devrait savoir où on en est avec le taux de croissance aujourd’hui ? Si on veut avoir un PIB par habitant de 700 dollars en 2025, on devrait savoir où on en est aujourd’hui ? Pourquoi on est à un niveau très bas ? », s’interroge Ndikumana car, selon toujours lui, le Burundi est à moins de 300 dollars de PIB par habitant. Il explique que c’est la vision qui indique les ressources tant humaines que matérielles dont l’Etat a besoin pour mieux se développer.

Cependant, Ndikumana indique que pour atteindre la vision d’une façon effective, il faut automatiquement penser à un leadership fort à tous les niveaux de l’appareil de l’Etat car c‘est bien lui qui traduit ce qui est écrit dans les faits. « Aujourd’hui, on se demande quelle vision éclaire le pays au niveau du développement, serait-elle la vision 2025 ? On vient d’annoncer une autre vision de 10 ans. Alors peut-on savoir comment les deux vont cohabiter ? On a élaboré une vision, mais on ne l’a pas encore évaluée. Comment est organisé le cahier des charges des fonctionnaires ? », s’inquiète-t-il.

En Afrique, il y a un problème de produire des documents, de proposer des orientations de formuler des recommandations, mais la mise en application se fait toujours attendre. Elle est toujours reléguée aux calendes grecques, indique Ndikumana.

Un centre de recherche est nécessaire pour atteindre la vision

Il faut un cadre institutionnel spécifique. Raison pour laquelle M. Ndikumana propose qu’il y ait un centre de recherche et d’orientation qui éclaire, évalue et propose des réformes pertinentes. Il ajoute aussi que ce centre pourra recruter des experts étrangers pour aider dans l’atteinte des résultats et, le gouvernement dans sa gestion quotidienne se réfèrerait aux orientations de ce centre qui regorgerait de gens très expérimentés par rapport aux objectifs de la vision élaborée à partir des ressources potentielles dont on dispose et des résultats clairs et concrets.

Il rappelle qu’on doit avoir un leadership fort au niveau de l’administration qui aiderait à mettre en application ce qui est écrit. « On ne peut jamais lutter contre la pauvreté à un stade où même ce qui est écrit n’est jamais mis en application. C’est impossible parce qu’on doit réformer la société, on doit l’orienter et si les gens restent comme ils sont c’est un problème », insiste Ndikumana. Il y a des pays qui l’ont fait. Le Lesotho et l’île Maurice ont enregistré des résultats spectaculaires alors qu’ils avaient des potentialités moins reluisantes que le Burundi.

Les inégalités sociales, signe de pauvreté d’un pays

L’inégalité vient enfoncer la pauvreté car, avec ce phénomène, il y a peu d’opportunités. L’inégalité c’est l’une des manifestations de la pauvreté. Quand on se lance dans des activités de développement avec une certaine croissance économique et une création de l’emploi, les inégalités disparaissent progressivement .Mais avec le gâteau qui s’amenuise et la productivité est réduite à sa simple expression, il y a risque d’exclusion car les gens se bousculent sur un petit cercle d’opportunités qui constitue un risque, conclut Ndikumana.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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