Editorial

Pénurie ou spéculation !

La pénurie du sucre refait surface. Sur les rayons des magasins ce produit se raréfie.  Le prix varie entre 2 500 FBu et 3 000 FBu par kg. Les boutiquiers exigent aux clients d’acheter un autre article pour avoir du sucre. Le spectre d’une pénurie rampante se dessine. Etant donné que le sucre est parmi les produits dits stratégiques, le prix de cette denrée risque d’influer sur le coût des autres produits, surtout au niveau des pâtisseries.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Les responsables de la Société Sucrière du Moso (Sosumo), la seule sucrerie fonctionnelle au Burundi font savoir que la livraison du sucre se fait comme à l’accoutumée. Ils réfutent toute forme de pénurie. Ils invitent par ailleurs les administratifs à suivre de près la commercialisation du sucre, surtout le respect des prix.

La production du sucre évolue en dents de scie. La production annuelle du sucre oscille entre 20000 et 23 000 tonnes. Par ailleurs, la Brarudi à elle seule utilise autour de 4 000 tonnes par an. D’après les données compilées par la Banque centrale, la production du sucre affiche une courbe sinusoïdale. Ainsi, la production reste instable. Elle est passée de 21 713 tonnes en 1998 à 14 314 tonnes en 2009.

Depuis 2016, la production est en chute libre. Elle est passée de 23 656 tonnes en 2016 à 18 574 tonnes en 2019. Or, les consommateurs de sucre ne cessent d’augmenter avec l’extension des centres urbains et péri-urbains, l’implantation des unités de transformation des fruits en jus, les boulangeries, les pâtisseries, les fabricants de beignets, etc. la Sosumo ne peut pas satisfaire toute la demande en sucre. Pour satisfaire la demande, le gouvernement a autorisé les opérateurs économiques à importer le sucre.

L’importation du sucre connait une courbe ascendante. A titre d’exemple, la Sosumo a vendu 26.155,35 tonnes de sucre dont 23 117,25 tonnes de sucre produit localement et 3 038,100 tonnes de sucre importés au cours de l’exercice 2016-2017. En 2019, la quantité de sucre importée a atteint 16 648,9 tonnes alors que la production était estimée à 18 574 tonnes.

Le gouvernement est conscient que la production reste faible pour satisfaire à la demande. Pour ce faire, un projet de réhabilitation, modernisation-extension de la Sosumo est sous étude.  Il vise à réhabiliter les équipements de l’usine devenus obsolètes. A terme, la production annuelle du sucre atteindra 35 mille tonnes. Le coût de l’investissement s’élève à plus de 132 milliards de FBu.

Au moment où le Burundi cible le marché régional et international pour écouler la production du sucre de la Sosumo, les autres pays sont à pied d’œuvre pour redynamiser leurs usines.  En République Démocratique du Congo (RDC) la sucrerie du Kivu entre en activité. Après près de 25 ans d’inactivité, la Sucrerie du Kivu, ex-Sucrerie de Kiliba, rouvre ses portes. En mars dernier, l’usine a produit son premier sac de sucre issu de ses propres cannes à sucre. Cette usine est située dans la plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira au Sud-Kivu.

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Benjamin Kuriyo.

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