Agriculture

Pisciculture, un plus pour les consommateurs

Les pêcheurs et les pisciculteurs estiment que leur métier contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire et économique ainsi qu’à la protection de l’environnement. Ils demandent l’intervention de tout un chacun pour rendre plus dynamique ce secteur

Ildéphonse Habumugisha, secrétaire exécutif de la Fédération Burundaise des Pêcheurs (FBP):
« Une grande partie du poisson frais est consommée sur place »

« La consommation régulière du poisson permet de corriger le déséquilibre alimentaire et de garder le corps des personnes en bonne santé », indique Ildéphonse Habumugisha, secrétaire exécutif de la Fédération Burundaise des Pêcheurs (FBP). Il informe que le niveau d’eau du Lac Tanganyika a diminué en 2006. Ce qui a fait baisser la production de poisson du lac Tanganyika qui regorge de plus de 300 espèces de poissons. M. Habumugisha précise que pour garder une bonne production de poisson tant au niveau du lac que dans les autres localités du pays, ils ont fondé la fédération burundaise des pêcheurs. Selon toujours lui, 4450 associations totalisant 12 500 membres forment la fédération. L’objectif de celle-ci étant d’augmenter la production des poissons en protégeant le littoral du lac Tanganyika et de promouvoir la pratique des activités alternatives de la pêche (pisciculture, culture des tomates et des champignons), la transformation et la commercialisation du poisson et de mettre en place des étangs piscicoles.

Le poisson, un aliment à haute valeur nutritive

Ildéphonse Habumugisha témoigne que le poisson est riche en protéines, en vitamines A, B et D utiles pour la vue, la résistance aux maladies et la solidification des os et en sels minéraux.

La conservation et le transport des poissons posent problème

Le secrétaire exécutif de la FBP précise que les membres de la fédération se servent des poissons pêchés dans le lac Tanganyika et dans 284 étangs piscicoles éparpillés dans tout le pays. « Les poissons élevés dans les étangs piscicoles sont le tilapia et le clarias », informe-t-il. Il ajoute que la production du poisson est bonne dans les étangs qui remplissent les normes. « On récolte entre une tonne et une tonne et demie dans un étang de 60 mètres sur 35 mètres. Cela sur une période de six mois », ajoute-t-il. Cependant, Ildéphonse Habumugisha regrette que la conservation et le transport des poissons constitue un problème majeur dans leur métier. Pour la conservation, il rappelle que suite à la coupure du courant électrique, le peu de chambres froides, de congélateurs et de réfrigérateurs disponibles ne fonctionnent pas normalement. Pour cela, certifie-t-il, nous sommes obligés de recourir au fumage et au séchage du poisson. Et de poursuivre : « Parfois, une grande partie du poisson frais est consommé sur place. Ce qui diminue les recettes ». Quand au transport, M. Habumugisha déplore le manque de camions frigorifiques et des panèges pour y mettre des glaçons afin de mieux transporter le poisson frais. D’autres problèmes évoqués par lui c’est le manque de fonds de garantie afin d’accéder facilement aux crédits. Il s’exclame par ailleurs que les aliments des poissons soient seulement à Bujumbura. Ce qui fait même que les pisciculteurs de l’intérieur du pays sont obligés d’aller dans la capitale pour s’approvisionner en ces aliments.

M.Habumugisha annonce enfin que la Fédération Burundaise des Pêcheurs (FBP) bénéficie parfois des aides de la part des organisations internationales. En 2010 par exemple, le Programme d’Appui Institutionnel et Opérationnel au Secteur Agricole du Burundi (PAIOSA : financé par la Belgique) a octroyé des crédits pour appuyer les membres de la fédération dans la protection des lacs Cohoha et Rweru situés à Kirundo, au nord du pays. Ces crédits étaient destinés à l’achat de 1 000  filets utilisés dans la pêche dans les lacs du nord également. M.Habumugisha rappelle également qu’en 2016,  le Programme Post-Conflit de Développement Rural (PPCDR : financé par l’Union Européenne) est intervenu dans l’organisation de l’administration de la fédération ainsi que dans l’octroi de 20 pirogues et 10 moteurs de surveillance à la fédération.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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