Dossier Covid-19

Plus de 26 millions USD pour faire face au Covid-19

Le Burundi a été touché par le Coronavirus 2019 (Covid-19) comme pas mal d’autres pays du monde entier. Pour y faire face, le gouvernement a mis en place un plan de contingence. Le budget pour sa mise en œuvre est estimé à plus de 26 millions USD.  Les composantes priorisées sont la prévention et le contrôle de l’infection avec un budget de plus de 10 millions USD, la prise en charge avec plus de 6 millions USD ainsi que la surveillance, Equipe d’Intervention Rapide (EIR) et investigation des cas avec plus de 2 millions USD

L’objectif général du plan de contingence est de renforcer les capacités du gouvernement à se préparer et, le cas échéant, à mettre en place la réponse pour éviter la propagation du virus.

Les facteurs catalyseurs

La possibilité que le Burundi soit atteint, selon le plan de contingence, par cette maladie au Coronavirus 2019 (Covid-19) est très élevée en raison de la grande mobilité de la population mondiale, des vols internationaux quotidiens et de la notification des cas de Covid-19 deux pays qui entourent le Burundi (RDC, Rwanda, Tanzanie et Kenya).

La circulation des biens et des personnes (commerçants, voyageurs, étudiants burundais en international, les fonctionnaires burundais qui effectuent des missions à l’étranger, les expatriés travaillant au Burundi) entre le Burundi et le monde est très élevée.

Deux autres laboratoires seront équipés pour le diagnostic du Covid-19 en vue de désengorger les laboratoires nationaux ci-haut mentionnés (le centre de traitement de Mudubugu et l’Hôpital Militaire de Kamenge)

Des mesures ne cessent d’être prises pour prévenir le Covid-19. C’est par exemple la mise en quarantaine des personnes en provenance des autres pays sur une période de 14 jours. Le ministère des Transports, des Travaux Publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire a prorogé d’une période de quatorze jours à partir du 4 avril 2020 à 23 heures 59 minutes, heure de Bujumbura la mesure de suspension des vols internationaux au Burundi.

Ladite mesure ne concerne pas les vols cargo, les vols ambulances (évacuation sanitaire), les vols pour actions humanitaires et les vols diplomatiques. La mesure pourra être revue en fonction de l’évolution de la situation.

Aussi, pour éviter la contamination au Covid-19, les frontières entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) sont temporairement fermées depuis le 27 mars 2020.

« Un système de santé vulnérable »

Le plan de contingence stipule que le système de santé du Burundi est fragilisé par plusieurs épidémies (paludisme, choléra, rougeole, …)  qui le rend plus vulnérable.

« Les évaluations menées dans les formations sanitaires ont montré une insuffisance de la mise en œuvre des mesures de prévention et de contrôle de l’infection malgré les activités réalisées dans ce domaine ces dernières années. De ce fait, l’impact d’une éventuelle épidémie de Covid-19 serait grave », selon le plan.

Aussi le retard de la détection et de la notification des cas communautaires de maladie ou d’événements pour plusieurs raisons font que le risque est très élevé.

Tous les 47 districts sanitaires que compte le Burundi ont été jugés à risque.

Un pays préparé à la lutte contre les virus

Le Burundi a entamé la préparation à la lutte contre la Maladie à Virus Ebola (MVE) depuis 2018. Ce qui  a permis de renforcer les capacités du pays dans plusieurs domaines comme le laboratoire national de l’Institut National de Santé Publique (INSP) qui a été mis à niveau avec les mécanismes de détection de certains virus à la PCR, le Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique qui est en cours de finalisation, les équipes d’intervention rapide disponibles au niveau national et, dans certains districts, le renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections et de surveillance épidémiologique….

Toutes ces ressources seront mises à contribution pour se préparer à la riposte contre le Covid-19.

Les activités de préparation du pays à une éventuelle épidémie de la MVE n’ont concerné que 21 districts sanitaires. Cependant, le reste des districts du pays doivent bénéficier dans le cadre de la préparation au Covid-19 d’un appui consistant pour les doter des capacités requises pour gérer un éventuel cas de Covid-19 qui surviendrait dans leurs districts.

Le pays devrait donc renforcer la capacité d’analyse du Covid-19 de deux laboratoires nationaux de référence (l’Institut National de Santé Publique et le Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge). Deux autres laboratoires seront équipés pour le diagnostic du Covid-19 en vue de désengorger les laboratoires nationaux ci-haut mentionnés (le centre de traitement de Mudubugu et l’Hôpital Militaire de Kamenge).  Pour le contrôle de la qualité, les échantillons seront envoyés à un laboratoire de référence régional disposant des capacités appropriées.

En cas de transmission communautaire généralisée, des plans d’urgence doivent être activés pour gérer le volume accru d’échantillons provenant des cas suspects.

Le plan de préparation et de réponse est élaboré initialement pour une période de 6 mois. Il pourra être revu et modifié pour s’adapter à la situation.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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