Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a soutenu techniquement et financièrement les formations à la localisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), afin de mieux les insérer dans les Plans Communaux de Développement Communautaire (PCDC). Les hauts cadres du ministère de la décentralisation, les administrateurs et les planificateurs locaux saluent cette initiative. Ils promettent d’insérer les matières acquises dans les plans en cours d’élaboration
La formation a duré 20 jours à partir du 10 octobre jusqu’au 31 octobre 2019. Elle concernait les communes pilotes de Buyengero et Burambi, en province Rumonge.
Nicole Flora Kouassi, représentante résidente du PNUD au Burundi : « Les communes, au-delà d’être appelées à participer à la mise en œuvre de l’agenda sont responsables, principaux fournisseurs de services publics et vecteurs de changement »
Selon Nicole Flora Kouassi, Représentante résidente du PNUD au Burundi, depuis le 25 septembre 2015, les Etats membres des Nations Unies ont adopté un nouveau programme global des Objectifs de Développement Durable. Celui-ci décline 17 objectifs et 169 cibles connexes qui définissent les enjeux prioritaires pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l’injustice, et faire face aux changements climatiques durant les quinze prochaines années.
L’interface comme rôle des communes
« L’objectif de l’adoption des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 a été surtout marqué par une forte prise de conscience de l’importance de la décentralisation locale dans la conception et la mise en œuvre des agendas internationaux et nationaux de développement », déclare Nicole Flora Kouassi.
Elle précise que cette importance se justifie par le positionnement des communes comme interface entre les objectifs globaux adoptés et la traduction en actes concrets auprès des populations locales.
La légitimité des communes dans la mise en œuvre des ODD, informe-t-elle, se trouve encore plus renforcée par le principe de subsidiarité qui consiste à qualifier ou apporter des réponses aux préoccupations liées aux services de base tels que l’eau, l’assainissement, l’éducation, la santé et d’autres services administratifs de gouvernance locale.
La représentante résidente du PNUD rappelle que l’engagement à associer les couches de la population dans le combat pour l’élimination de l’extrême pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations est préconisé dans le Plan National de Développement (PND 2018-2027).
70 % de la mise en œuvre de l’agenda doit être localisé
Nicole Flora Kouassi se réjouit de l’importance attachée par tous à la nécessité pour le pays de disposer d’un instrument de planification et de programmation de la gestion des finances publiques et de suivi-évaluation des programmes et des projets élaborés de manière participative et inclusive. Cela pour maximiser les chances du Burundi de progresser vers la réalisation des ODD à l’horizon 2030.
«Les communes, au-delà d’être appelées à participer à la mise en œuvre de l’agenda sont responsables, principaux fournisseurs de services publics et vecteurs de changement. Le niveau communal est d’ailleurs le mieux indiqué pour relier les objectifs mondiaux aux communautés locales étant donné que 70 % au moins de la mise en œuvre de l’agenda doit être localisé pour espérer atteindre les objectifs de développement durable», rappelle-t-elle.
Si les ODD sont un rappel universel, explique Mme Nicole Flora Kouassi, au regard de la spécificité de la trajectoire de développement de plusieurs pays, de la diversité des défis auxquels font face ces pays, l’urgence dans la plupart de ces défis est que les communes peuvent travailler sur l’ensemble des 166 cibles des ODD et l’exercice de priorisation devient pertinent.
«Pour assurer une mise en œuvre réussie et avoir un effet transformationnel sur les économies, les pays sont invités à adopter et à proposer une stratégie de protection de localisation et de définition des priorités en tenant compte du contexte national et local», explique-t-elle.
La localisation a pour objectif d’amener les collectivités locales à s’approprier la mise en œuvre des ODD
La Réprésentante du PNUD au Burundi témoigne que le Burundi est au nombre des pays qui ont considéré les ODD comme un instrument d’opportunités. Il s’est lancé très tôt dans le processus d’appropriation. « Cet engagement du gouvernement par la mise œuvre des ODD a été marqué d’une part par la priorisation nationale des ODD à Kayanza le 1er février et, d’autre part, par l’intégration globale des ODD dans le Plan National de Développement (PND 2018-2027).
Nécessité d’une compréhension commune
La bonne compréhension des agendas, indique Nicole Flora Kouassi, est la seule façon d’obtenir des impacts concrets et positifs sur les personnes en général, sur les jeunes, les femmes et les laissés pour compte en particulier. Les ODD doivent être ancrés dans toutes les pratiques de développement au niveau local et le leadership local doit être reconnu et valorisé pour accompagner l’action participative, inclusive, nécessaire et indispensable pour le développement durable.
Et de renchérir : « La mise en œuvre et l’atteinte des ODD doivent être soutenues pour tous les pays en accélération de la croissance économique et de la transformation structurelle de l’économie ».
Chaque pays, signale-t-elle, est appelé à définir ses priorités nationales à prendre le soin d’identifier les canaux de partenariat pour mobiliser les ressources financières compatibles avec ses propres besoins. Ce qui nécessite une compréhension commune et une entière collaboration entre le gouvernement central, les administrateurs des territoires, la société civile, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers dont les Nations Unies et la population bénéficiaire.
« Nous réitérons la solidarité et la mobilisation du PNUD à continuer à accompagner non seulement le processus engagé, mais aussi tout le pays dans ses efforts vers l’atteinte des ODD pour améliorer les conditions de vie de la population burundaise », rassure la représentante résidente du PNUD.
Un programme qui intéresse le ministère
Le Burundi s’est associé à la communauté internationale pour adopter le programme des ODD défini sur la période 2016-2030, d’après Jean Bosco Hitimana, Ministre de la Décentralisation et de la réforme institutionnelle.
Il recommande à toutes les communes de se positionner comme interface entre les objectifs globaux adoptés au niveau international et sur lesquels les pays ont pris des engagements. Car le pays a déjà fait la localisation et la priorisation des ODD au niveau national avec pour objectif de renforcer les capacités de toutes les parties prenantes.
En ce qui concerne le ministère, martèle-t-il, avec l’appui de PNUD, nous avons opté pour l’expérimentation d’abord l’intégration de l’outil RIA (Rapid Integrated Assessment) ou Evaluation Rapide Intégré développé et adopté par le groupe du PNUD qui a été utilisé pour prioriser les cibles et indicateurs des ODD pour le Burundi. Cet outil permet au premier niveau d’analyse de reprendre les domaines prioritaires contenus dans les documents de planification nationale et propose une matrice d’évaluation du niveau d’intégration des cibles dans la planification et la localisation des ODD au niveau des 4 communes pilotes avant de l’intégrer dans le guide national pratique de planification communale.
Jean Bosco Hitimana, ministre de la Décentralisation et de la Réforme Institutionnelle : « Que toutes les communes se positionnent comme interface entre les objectifs globaux adoptés au niveau international et sur lesquels les pays ont pris des engagements »
« A partir d’aujourd’hui, les communes de Buyengero et Burambi sont dotés d’un bagage communal de cibles prioritaires accompagnés de leurs indicateurs et au-delà des cibles priorisées au niveau national, nous ne doutons pas que les cibles priorisées au niveau des communes vont alimenter la rédaction des plans communaux de développement communautaire de troisième génération en cours d’élaboration », s’émerveille-t-il.
Le ministre lance un message spécial de remerciement à l’endroit du PNUD pour avoir accepté de financer les travaux des ateliers de formation. « Nous apprécions à sa juste valeur tout appui dont vous faites bénéficier les communes », applaudit-il.
Approbation des communes
Les administratifs de la commune Buyengero et Burambi se disent satisfaits des formations reçues.
Pour Laurent Nduwayo, conseiller technique chargé du développement dans la commune Buyengero, la matière acquise interviendra dans la planification du développement communal.
« Ainsi, comme nous étions à la phase de réflexion thématique au niveau des PCDC, le paquetage nous servira donc à intégrer 16 objectifs des ODD qui cadrent avec les cibles priorisées au niveau local », certifie-t-il.
Abondant dans le même sens, Adelaïde Nduwimana, administrateur de la commune Burambi estime que les cibles oubliées seront identifiées immédiatement et introduites dans les PCDC en cours d’élaboration. Toutefois, elle regrette que les ressources financières restent toujours un grand défi.
Le mot localisation vient dans le sens d’amener les ODD jusqu’aux collectivités locales, d’après Salomon Nsabimana, consultant et professeur d’université. Il informe que les ressources financières proviendront des facteurs actuels (les ressources utilisées par les communes), des partenaires moteurs (UNESCO en éducation…), des acteurs dominants (Etat, secteur privé) et des acteurs de relais (médias).
Les plans de développement des communes s’inspirent des grands documents d’orientation de politique (PND) qui, à leur tour, s’inspirent des grands documents d’orientation des politiques de développement au niveau mondial avec l’agenda 2030 (ODD), au niveau continental avec l’agenda 2063 et au niveau de la sous-région avec l’agenda 2050.
En plus des certificats de participation à la formation, les communes de Buyengero et Burambi ont bénéficié d’un don de deux ordinateurs. Cela dans le cadre de l’intégration et de la localisation des ODD.
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