Environnement

La Politique Nationale d’Assainissement au point mort

Aujourd’hui, dans notre pays, la situation de l’assainissement est préoccupante et l’absence de progrès dans ce domaine est alarmante. Le manque d’un assainissement adéquat et les mauvaises conditions d’hygiène constituent une catastrophe à la fois sanitaire, écologique et économique

Pour apporter une réponse à la mesure des défis que doit relever le secteur assainissement, le ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, avec l’appui de l’ensemble des partenaires du secteur, a élaboré une Politique Nationale d’Assainissement (PNA) et des Plans d’action permettant sa mise en œuvre. La PNA définit une vision claire susceptible de mobiliser tous les acteurs, de mettre en cohérence des actions jusqu’à présent limitées ou disparates et d’augmenter le niveau de priorité politique accordée à l’assainissement.

« Le document sur la politique nationale d’assainissement qui a été élaboré en mai 2013 est le premier depuis que le Burundi existe », nous fait savoir Prosper Muyuku, Chef du Service National d’Hygiène et Assainissement avant d’ajouter «par rapport à sa mise en œuvre, le gouvernement a adopté l’approche assainissement total portée par la communauté qu’il est en train d’intégrer sur tout le territoire national.»

M. Prosper Muyuku,Chef du Service National d’Hygiène et Assainissement: « […] les communautés eux-mêmes doivent s’organiser et s’engager pour atteindre les résultats escomptés ».

Priorité donnée à l’assainissement de base

Il est nécessaire de considérer l’assainissement comme une priorité au niveau national et de mobiliser des financements publics et privés à des niveaux significatifs dans les années à venir pour l’appuyer. Comme l’indique M, Muyuku «il est nécessaire de définir une vision qui puisse mobiliser tous les acteurs tant publics que privés. Pour ce qui est de l’assainissement de base,les communautés eux-mêmes doivent s’organiser et s’engager pour atteindre les résultats escomptés».

Puisque les ménages n’ont pas de moyens suffisants pour financer le statut de l’assainissement amélioré,cette tâche revient à l’État et aux bailleurs.

Quid du financement de la PNA ?

Le secteur de l’assainissement est reparti en trois ministères, à savoir :

Le ministère de la Santé Publique qui a dans ses attributions la sensibilisation des communautés pour qu’elles aient accès aux installations sanitaires décentes et aux bonnes pratiques pour prévenir les maladies ; le ministère de l’Énergie et des Mines qui a dans ses attributions la construction des ouvrages d’assainissement de base, le ministère de l’Environnement chargé du contrôle de la qualité des eaux de rejet et contribuant éventuellement à la définition des politiques d’assainissement.

« Seul le ministère des Finances est habilité à indiquer clairement ce qui est du budget vu que jusqu’ici il n’y a pas de loi en rapport avec le budget de l’assainissement. Dans le but de mettre en œuvre les politiques d’assainissement, l’engagement international s’était accordé pour financer à la hauteur de 0,5% du PIB en vertu de la Déclaration de Thekwini. », précise M. Muyuku.

D’après la Stratégie Nationale de l’Eau (SNEau 2012), les financements nécessaires à l’assainissement de base pour la période 2016-2020 s’élèvent à 34,77 millions de dollars (uniquement pour les champs de l’assainissement couverts par la SNEau).

A noter que la plupart de ces fonds s’adresseraient à l’assainissement en milieu urbain. Pour le milieu rural, les investissements familiaux dans les latrines individuelles ne sont pas inclus dans le calcul.

A l’heure actuelle, cette somme n’est pas réunie au niveau des partenaires financiers, et l’effort consenti par le budget national est notoirement insuffisant.

En attendant la mise en œuvre effective du document sur la Politique Nationale d’Assainissement, la contribution de tout un chacun est plus que nécessaire au regard de l’état actuel de l’hygiène sur tout le territoire national en général et dans les centres urbains en particulier.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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