Education

Pour une amélioration de l’apprentissage et une intégration scolaire effective

Les enfants rentrés au pays éprouvent des problèmes d’expression orale et écrite en français et en Kirundi en classe. Pour lever ce défi, HOPE’87 en collaboration avec l’UNICEF et le ministère de l’Education de la Formation Technique et Professionnelle a organisé du 24 au 27 juillet 2018 un atelier de formation en éducation en situation d’urgence pour une amélioration de l’apprentissage dans un environnement scolaire sain afin de favoriser l’intégration effective des élèves retournés, rapatriés et déplacés en province de Muyinga

Les enseignants invités à l’atelier de formation

Eugénie Nibigira est enseignant à l’ECOFO Vyondo, DCE Buhinyuza en 2ème année primaire. Ses enfants ont des difficultés à écrire et à lire le français. Ils essaient d’écrire en français, mais ne parviennent pas à bien déterminer le son correspondant au mot voulu. Ils confondent les sons en Kirundi à ceux en Français. A titre d’exemple, si tu leur demandes d’écrire une « clôture », ils écrivent « Kloture ». Selon elle,  la formation va l’aider à renforcer la capacité des enfants à la compréhension orale et écrite des deux langues. En kirundi pas de problème majeur, rassure t-elle.

Consolate Kamagajo, enseigne à l’ECOFO Kobero, DCE Butihinda. Elle affirme que les élèves ont un grand problème en Français parce qu’un enfant peut arriver en 9è année sans savoir comment formuler une phrase. Le niveau en Français et en Kirundi est très bas. En Kirundi, les élèves ont du mal à formuler une phrase. Ils réussissent parce qu’on fait la combinaison des deux langues avec le Kiswahili et l’Anglais dans ce qu’on appelle « groupe langues ». D’après lui, si on considérait la moyenne dans chaque cours, le taux de réussite serait petit.

Blaise Pascal Misago, Directeur Provincial de l’Enseignement à Muyinga salue l’action de HOPE’87 et propose d’identifier d’abord où sont localisés les enfants rapatriés. Comme la langue de formation des pays hôtes est autre que le Français et le  Kirundi, ces enfants commencent alors par apprendre ces langues, car il leur sera difficile de comprendre la matière dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas. Il demande à HOPE 87 de regrouper ces enfants rapatriés  afin de leur faire subir une formation dans ces deux langues et de pourvoir des aides en kit scolaire. Il recommande aux enseignants de bien suivre les enfants en question dans les différentes matières d’enseignement.

Les langues comme racine d’apprentissage

Platin Havyarimana, coordinateur du projet au sein de Hope’87 (à droite) : « Nous voulons capitaliser l’expérience de Makamba pour qu’on puisse faire de même à Muyinga ».

Platin Havyarimana, coordinateur de ce projet au sein de Hope’87 a indiqué que le problème identifié est lié à l’accès à l’enseignement de qualité pour un plus grand nombre d’enfants. « Nous avions identifié comme barrière d’accessibilité à l’enseignement les difficultés d’apprentissage en langues spécialement en Français ou en Kirundi », explique t-il. Selon lui, les langues sont la porte d’entrée à la connaissance pour toutes les disciplines que ce soit scientifique ou littéraire. C’est dans cette optique que HOPE’87 a mis en place ce projet en vue de doter les enfants des compétences linguistique pour pouvoir accéder de la connaissance. Les enfants identifiés sont les enfants vulnérables et les enfants ayant des difficultés scolaires (les rapatriés, les déplacés, les retournés et les enfants en situation d’handicap) puisqu’on vise une éducation inclusive.

Au premier cycle de l’enseignement fondamental, les enfants du premier et du deuxième cycle ont des difficultés au niveau de l’écriture. Alors on a décidé d’outiller les enseignants d’une méthodologie spécifique pour qu’ils puissent remédier à ces lacunes en écriture et en lecture pour que les enfants puissent terminer le cycle fondamental en ayant une expression orale et écrite correcte en Kirundi. Le Français étant une langue étrangère, les difficultés y afférentes sont énormes. En deuxième année, on constate des problèmes liés à la reconnaissance des lettres et des sons. Et HOPE’87 voudrait qu’au niveau du deuxième cycle de l’enseignement fondamental les enfants puissent commencer à écrire des mots et de courtes phrases quitte à ce qu’au niveau du 3ème cycle de l’enseignement fondamental les enfants puissent produire des messages oraux et écrits qui ont un sens.

Les succès du cours de rattrapage

A Makamba, respectivement dans les communes de Kayogoro et Nyanza-lac, un atelier pareil a été organisé en vue de la mise en place des cours de rattrapage pour les trois cycles de l’enseignement fondamental et les enfants bénéficiaires ont enregistré des progrès par rapport au premier trimestre à la fois dans les langues et les disciplines scientifiques. « Nous voulons capitaliser l’expérience de Makamba pour qu’on puisse faire de même à Muyinga et nous escomptons avoir les mêmes résultats ». Ce programme est prévu pour cinq provinces, à savoir : Makamba, Muyinga, Gitega, Ruyigi et Kirundo puisque c’est là où on a le plus de familles rapatriées et où le problème se pose avec acuité. Nous visons une éducation inclusive. Il a informé que des disciplines de rattrapage dans les cours scientifiques et l’Anglais seront aussi si le besoin se fait sentir.

Signalons que cette formation a vu la participation de Jean Marie Rurankiriza, conseiller au ministère ayant l’éducation dans ses attributions et Daniel Nijimbere, attaché de cabinet du gouverneur en province de Muyinga.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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