Transport

Projet de développement intégré du corridor central : Plus de 2 milliards USD à mobiliser d’urgence

A l’issue de l’atelier de deux jours sur le développement du transport intégré dans le lac Tanganyika, les délégations des Etats membres du corridor central ont validé les projets transnationaux prioritaires. Ceux-ci concernent essentiellement la construction et la réhabilitation des réseaux routiers, la modernisation de quatre principaux ports érigés le long du lac Tanganyika, à savoir: Mpulungu, Kalémie, Kigoma et Bujumbura

Capt. Dieudonné Dukundane, secrétaire exécutif de l’Agence de Facilitation de Transport de Transit du Corridor Central (AFTT-CC) : « La sous-région nécessite des infrastructures de transport comme les routes, les ports, les aéroports et les chemins de fer. Et, pour y arriver, il faut développer une vision commune et une approche cohérente ».

« Les études ont montré que l’usage du réseau multimodal de transport va réduire significativement le coût élevé des transports dans la sous-région. Le coût pour déplacer un conteneur de Dar-es-Salaam à Bujumbura en utilisant les voies multimodales vaut la moitié du coût pour un conteneur qui quitte Dar-es-Salaam vers Bujumbura en empruntant la voie routière », indique M. Nestor Coffi, Directeur Pays de la Banque Mondiale au Burundi. C’est dans le cadre du développement du corridor central qu’une somme de 600 millions USD a été mise à disposition par la Banque Mondiale pour la construction des infrastructures multimodales du corridor central. De ce montant, 500 millions USD seront consacrés à la réhabilitation et la construction des ports, des routes, etc… de ce corridor tandis que le reste sera consacré à la protection du lac Tanganyika. Cela a été dit dans une réunion d’échange regroupant toutes les parties prenantes entre autres les intervenants dans les domaines du transport et de l’environnement ainsi que les bailleurs des fonds.

Coût de transport très élevé

Le corridor central constitue un marché de plus de 60 millions d’habitants (de l’ouest de la Tanzanie jusqu’en Ouganda en passant par l’Est de la RDC, tout le Burundi inclus et une partie du Rwanda). « Malheureusement les coûts du transport sont encore élevés : le coût des importations ou exportations est estimé entre 30 et 40 % de la valeur des biens transportés. Cela a un impact sur les affaires », indique Capt. Dieudonné Dukundane, secrétaire exécutif de l’Agence de Facilitation du Transport de Transit du Corridor Central (AFTT-CC). Or, le programme de développement du transport sur le lac Tanganyika qui implique la connexion multimodale (voie ferrée-voie, lacustre-réseaux routiers) a déjà démontré qu’on peut réduire les coûts de transport de 30%.

Une vision commune et une approche cohérente

La sous-région nécessite des infrastructures de transport comme les routes, les ports, les aéroports, et les chemins de fers. Et pour y arriver, il faut développer une vision commune et une approche cohérente pour tirer profit des potentialités économiques des pays concernés. Capt. Dukundane note que la région du corridor central a des besoins à court terme de 2 milliards USD en termes d’investissement en infrastructures multimodales, mais les besoins exprimés dépassent de loin cette somme. Pour la RDC, les besoins sont estimés à 10 milliards USD, pour le Burundi à 3 milliards USD et pour la Tanzanie 20 milliards USD.

Projets de développement priorisés

Les délégations des différents pays membres du corridor ont présenté les projets prioritaires dans le cadre du développement intégré du corridor central. Ces projets concernent surtout la construction, la réhabilitation des infrastructures routières et ferroviaires, la réhabilitation de principaux ports sur le lac Tanganyika que sont Mpulungu, Kalémie, Kigoma et Bujumbura.

Pour le Burundi, les projets sélectionnés sont l’extension et la modernisation du port de Bujumbura, ainsi que la construction du port Rumonge. La réhabilitation des routes multinationales comme la route Bujumbura-Rumonge (78 km), Bujumbura-Mugere (20 Km) et Rumonge-Nyanza-Lac (45 km), la construction du pont sur la petite Rusizi, la construction de la route reliant la Tanzanie au Burundi (tronçon Cankuzo-Gahumo), la réhabilitation de la route Mugina-Manyovu, la mise en place des postes transfrontaliers à arrêt unique à Gatumba et Mugina. En outre, il y aura la construction d’une gare routière au sud de la ville de Bujumbura. Il y a aussi des projets sur la protection de l’environnement, notamment la gestion des déchets en mairie de Bujumbura.

Carte montrant la délimitation du corridor central

Facilités pour les opérateurs économiques burundais

Des stratégies pour faciliter les échanges commerciaux entre le Burundi et la Tanzanie ont été adoptées. Ce sont notamment l’ouverture d’un bureau de liaison à Bujumbura pour tous les ports de la Tanzanie. Le temps de séjour pour les cargaisons qui passe de 14 à 30 jours gratuits. De plus, dans le port de Kigoma, les frais d’embarcation des marchandises seront de 10 USD par tonne au lieu de 12, 5 USD par tonne. Et un espace pour stocker les marchandises à destination du Burundi a été aménagé à 100 Km du port de Dar-es-Salaam à l’endroit dit Kibaha. Il a été demandé au gouvernement du Burundi de fournir des efforts dans ce domaine en disponibilisant des bateaux qui vont assurer le transport lacustre.

Notons que du côté burundais, le corridor central avait cessé de fonctionner suite au chemin de fer Dar-es-Salaam-Kigoma qui n’était plus fonctionnel. C’est finalement en avril 2017 que le Burundi s’est reconnecté au corridor central via le port de Kigoma après la réhabilitation du chemin de fer.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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