Environnement

La prise en compte de l’impact environnemental s’avère nécessaire

L’homme est le principal destructeur de l’environnement. L’érosion des sols et la désertification  sont les conséquences de ses actions. « L’exploitation illicite des carrières et le surpâturage ont des répercussions sur l’environnement, liées aux changements climatiques », estime Samuel Ndayiragije, D.G de l’OBPE

Samuel Ndayiragije, directeur général de l’OBPE : « Il faut sauver ce qui est à sauver, car le mal est déjà là »

« L’homme est au centre de l’environnement, mais ses actions constituent les principales causes de sa destruction. Il est l’auteur de la dégradation de l’environnement. Il faut que l’homme prenne conscience de son environnement dès maintenant», indique Dr Samuel Ndayiragije, directeur général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) avant d’ajouter qu’à l’indépendance de notre pays, la population burundaise se chiffrait autour de trois millions, mais qu’aujourd’hui elle s’estime à 11 millions, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 3,27 %.  Elle pourrait atteindre les 15 millions d’habitants en 2035. En outre, bien que densément peuplé, le Burundi a un taux d’urbanisation de 12 %. Il en résulte une forte pression foncière qui met en péril les équilibres environnementaux. Cette population a besoin de l’eau, de la nourriture, de respirer, de terres à cultiver… Les besoins vitaux de la population augmentent proportionnellement à l’accroissement démographique.

« L’exploitation illicite des carrières, des moellons, des sables et le surpâturage ont des conséquences énormes sur l’environnement, liées aux changements climatiques. Des terres à cultiver, des rivières, des infrastructures et la biodiversité  sont menacés par l’érosion des sols », fait savoir M. Samuel Ndayiragije.

Plus de 90 % de la population burundaise vivent de l’agriculture, mais ce secteur est très menacé par la sécheresse. Ce qui engendre la malnutrition chez la population.  « Les études montrent que chaque année, à l’Est du pays, 4 tonnes de sol par ha sont ravagés par l’érosion, au centre du pays dans les provinces de Gitega et Mwaro, 40 tonnes de sol par ha sont aussi ravagés par l’érosion et dans les régions de Mirwa, 100 tonnes de sol par ha sont emportés par l’érosion », fait savoir  M. Ndayiragije. Si rien n’est fait, dans la seule région de Mirwa pendant 40 ans, il n’y aura plus de terres à cultiver. La population ne sera plus capable de cultiver car il n’y aura plus de terres cultivables.

Les signes de la désertification se manifestent dans certaines provinces du pays

Pour Jean-Marie Sabushimike,  professeur à l’Université du Burundi (UB), les effets du changement climatique sont déjà visibles au Burundi.
Il évoque la sécheresse dans le Bugesera, notamment  les famines répétitives dans la province de Kirundo ( communes Busoni et Bwambarangwe) causant des pertes en vies humaines et des déplacements massifs de populations, les inondations dues  au phénomène de changement climatique et les glissements de terrain dans les régions de l’Imbo en provinces Bujumbura-Mairie et Rumonge et des Mirwa dans les provinces Bujumbura, Bubanza et Cibitoke.

La désertification se produit à cause des facteurs indirects menant à une utilisation non durable des ressources naturelles rares par les exploitants locaux des terres. Cette situation pourrait encore être aggravée par le réchauffement de la planète. La désertification est considérée comme étant le résultat de certains types de gestion des terres adoptés par les exploitants qui ne sont pas en mesure de répondre de façon appropriée à des facteurs indirects comme la pression démographique et la mondialisation et qui augmentent dès lors la pression sur les terres par des pratiques non durables. Cela entraîne une productivité moindre des terres, une dégradation de plus en plus grave des sols et la pauvreté.

De la parole à l’action

Pour faire face à ces défis, M. Sabushimike indique qu’il faut d’abord connaître les causes profondes et faire un plan. Il faut que les paroles s’accompagnent des actes. Des sensibilisations à tous les niveaux sont nécessaires. Il propose diverses solutions comme le reboisement et la maîtrise de la fécondité jusqu’à trois enfants par famille.

Il demande à l’Etat d’appliquer les textes régissant le domaine de l’environnement à tous les niveaux, la restauration de la fertilité des sols en y amenant des matières organiques et de sensibiliser tout le  monde afin qu’il n’y ait plus d’exploitation illicite des carrières, des moellons et des sables.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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Une riposte à la hauteur des enjeux ?

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Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

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