Développement

Quand la pénurie d’eau impose la ronde

Une pénurie d’eau menace les habitants de certains quartiers en mairie de Bujumbura depuis plus d’un mois. Pour éviter de louper les courts moments où les robinets coulent, certains sont obligés de veiller. La Regideso fait savoir que ces pénuries sont liées en grande partie à l’agrandissement de la ville. Elle tranquillise cependant les citadins, qu’elle met en valeur différents chantiers qui pourront satisfaire la demande en eau potable jusqu’en 2060    

L’eau de la Regideso est devenue de l’or dans certains quartiers de la capitale économique Bujumbura ces derniers temps. Dans certains quartiers, ces pénuries ne sont pas alarmantes. Mais dans d’autres, surtout les quartiers périphériques de la ville de Bujumbura, la situation devient de plus en plus intenable. Ils peuvent passer même 2 jours sans voir une goutte d’eau dans les robinets. 

Suite à un communiqué de la Regideso sur son compte Twitter du 12 juillet 2022 informant sa clientèle que l’approvisionnement en eau potable dans la ville de Bujumbura sera perturbé du 13 au 14 Juillet 2022, les différents commentaires des internautes prouvaient le désespoir dans lequel vivent la population des différents quartiers de la ville de Bujumbura par rapport aux pénuries d’eau. Pour certains, ce communiqué ne disait rien, car ils attendent depuis longtemps le raccordement au réseau de la Regideso, mais en vain. Pour d’autres, les perturbations dans l’approvisionnement en eau potable sont quotidiennes depuis plusieurs mois. «Plutôt qu’on nous donne un calendrier indiquant les jours où la distribution d’eau est assurée à 100% au moins 24h d’affilées. Sinon les perturbations, sont devenues une habitude », répond un internaute.

Une pénurie d’eau menace les habitants de certains quartiers en mairie de Bujumbura depuis plus d’un mois.

Certains quartiers en souffrent plus que les autres

Dans les quartiers comme carama et Gahahe, l’eau est comme de l’or. Pour pouvoir puiser de l’eau de la Regideso, il faut veiller.Comme nous l’a fait savoir Dieudonné Niyomwungere, habitant le quartier Gahahe, pour avoir de l’eau, ils doivent passer des nuits blanches de peur de louper l’arrivée de l’eau car, dit-il, l’eau commence à couler vers 3 heures du matin et à 6 heures du matin, il n’y en a plus.

La situation est identique dans les quartiers du Sud de la capitale économique comme Nyabugete et Ruziba. Depuis des mois, l’eau coulait un jour sur deux pendant la journée. «On commençait à s’y habituer même si ce n’était pas l’option le plus pratique. Mais, aujourd’hui, presque tous les jours pour pouvoir puiser de l’eau, il faut se lever très tôt. Les robinets se s’assèchent avant 8 heures du matin», se lamente un habitant de Nyabugete. 

Pas mal d’activités perturbées

L’été bat son plein. C’est une bonne période pour ceux qui veulent construire des maisons. Cette pénurie d’eau rend difficile les projets de construction en cours comme le fait savoir un chef d’un chantier rencontré dans le quartier Ruziba. «L’eau est indispensable dans la construction. Cette situation nous met dans l’obligation de chercher les personnes qui la puisent pour nous moyennant de l’argent. Un bidon d’eau s’achète à 500 FBu. Et tout cela constitue des dépenses supplémentaires », fait-il savoir.

Jules Irakoze travaille dans un restaurant à Kanyosha . Il nous a expliqué que cette pénurie d’eau ne l’arrange pas. « Nous sommes obligés d’utiliser l’eau achetée à 100 FBu le bidon. Il avoue qu’en essayant de ne pas gaspiller cette denrée rare, il est fort probable qu’il y ait l’un ou l’autre matériel qui ne soit pas bien lavé. Cela peut donc nuire à la santé de la population. Cette pénurie d’eau constitue également une un frein au respect des mesures barrières permettant de lutter contre la Covid-19. Cela au moment où le comité national chargé de la lutte contre la Covid-19 vient de constater qu’il y a recrudescence des cas positifs.

La Regideso rassure

Selon Dr Ir Major Jean Albert Manigomba, directeur général de la Regideso, depuis 1985, la grande source d’eau dont dispose la ville de Bujumbura est le lac Tanganyika. L’eau produite par la Regideso suffisait pour alimenter les quartiers qui existaient à cette époque. D’ailleurs, les projections allaient jusqu’en 2005 seulement. Entretemps, après 2005, plusieurs nouveaux quartiers ont vu le jour.  « Toute la ville est alors obligée de partager l’eau destinée uniquement aux quartiers qui existaient avant 2005 », explique-t-il.

Pour faire face à ce défi, la Regideso met en valeur plusieurs chantiers. Lorsque ils seront clôturés, la Regideso pourra satisfaire sa clientèle de la ville de Bujumbura en eau potable et les projections vont jusqu’en 2060. La Regideso travaille sur 2 sources d’eau. La première est celle de Matyazo qui alimentera les quartiers de Mirango 1 et 2, Tenga et Gatunguru. L’autre source est celle d’Isale. Son directeur général fait savoir que l’eau en provenance de ces deux sources sera disponible avant la fin de l’année. Un autre projet sur le lac Tanganyika sera exécuté à Nyabugete. Ce projet exécuté en partenariat avec la Hollande a été perturbé par les sanctions imposées au Burundi. Le Directeur général de la Regideso a fait savoir que la Regideso travaille de nouveau sur ce projet. Il n’a pas manqué de rappeler qu’il y a d’autres projets sur la rivière Ntahangwa et sur d’autres rivières à Bubanza. 

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Florence Inyabuntu.

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