Economie

Quand l’AIB s’active pour la promotion du secteur industriel

Sous le haut patronage de Joseph Butore, Deuxième Vice-président de la République du Burundi, l’Association des Industriels du Burundi (AIB) a procédé au lancement officiel du Salon Industriel, édition 2018.  C’était jeudi le 14 juin 2018  à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika sous le thème « L’industrie, pilier et moteur de la croissance économique dans la Communauté Est Africaine».

Olivier Suguru, président de l’AIB (au micro) : «L’objectif est de promouvoir le secteur Industriel en général et les entreprises industrielles du Burundi et de la sous région en particulier en offrant une visibilité des activités des industries et de leurs produits auprès des différents partenaires porteurs de développement; lequel secteur est créateur d’emplois et de prospérité».

L’Association des Industriels du Burundi a lancé officiellement le 14 juin 2018 dans les enceintes de l’Hôtel Club du Lac Tanganyika  le  « Salon Industriel, édition 2018 ». Selon Olivier Suguru, président de cette association, c’est le premier salon industriel organisé au Burundi qui réunit sous le même thème les acteurs du secteur industriel du Burundi et ceux du secteur industriel de la Communauté Est Africaine.

Son objectif

Selon toujours lui, c’est dans l’optique de promouvoir le secteur Industriel en général et les entreprises industrielles du Burundi et de la sous région en particulier en offrant une visibilité des activités des industries et de leurs produits auprès des différents partenaires porteurs de développement, lequel secteur est créateur d’emplois et de prospérité. Le thème choisi pour le Salon Industriel, édition 2018 est : « L’industrie, pilier et moteur de la croissance économique dans la Communauté Est Africaine » et le public cible de l’événement est constitue par les professionnels du domaine industriel au niveau national et régional.

Ses attentes

Cet événement permettra aux industriels de la sous région d’améliorer la visibilité de l’AIB afin de la faire connaître ainsi que ses activités à tous les partenaires potentiels nationaux, régionaux et internationaux. Les relations d’affaires entre les Industriels Burundais et ceux de la sous région seront renforcées. L’effectif des membres de l’AIB va augmenter. C’est aussi pour promouvoir les biens et services produits par les membres de l’AIB d’une part et ceux qui sont produits par les industriels de la sous région d’autre part, améliorer la capacité de plaidoirie et de représentativité de l’AIB afin qu’elle puisse être plus performante pour initier des activités de visibilité de l’Association au quotidien. De plus c’est pour contribuer à la réduction des activités qui s’exercent dans l’informel par des unités de transformation à vocation industrielle, renforcer le Partenariat Public-Privé au niveau du secteur industriel d’une part  et la politique de développement industriel d’autre part. Le développement et le renforcement des relations d’affaires entre les professionnels du secteur industriel de la sous région ne sont pas épargnés.

L’Association des Industriels du Burundi (AIB) a été créée le 26 août 1999 par un groupe de représentants d’entreprises à caractère industriel en vue de constituer un cadre approprié pour la défense et le développement des intérêts professionnels des industries du Burundi en général et des membres en particulier. Il importe de souligner que l’Association des Industriels du Burundi, aujourd’hui

Chambre sectorielle des industriels du Burundi (depuis le 22 janvier 2010) est membre fondateur de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB). Les membres de l’AIB font partie, notamment, des secteurs d’activités suivants : la transformation agro-alimentaire; le Papier et objets en papiers (imprimeries); le textile et cuir; les produits pharmaceutiques et chimiques; le bois et produits en bois; les matériaux de construction; le métal et les produits métalliques  ainsi que d’autres industries.

L’importance du secteur industriel

Le secteur de l’industrie est d’une grande importance suite à sa participation active dans les économies des pays, à sa contribution dans la production intérieure, la création d’emplois, l’accroissement des revenus de la population et participe ainsi à la réduction de la pauvreté. L’industrie améliore la valeur des produits après leur transformation et permet aussi de diversifier les exportations et d’accroître le niveau des échanges et le transfert technologique utile pour améliorer le niveau de production des pays en voie de développement comme le Burundi. Le secteur privé du Burundi et surtout les industriels reconnaissent qu’ils doivent s’adapter au contexte actuel, surtout en ce qui concerne la compétitivité et l’accès au marché régional et international.

Les doléances de l’AIB

A cette occasion, le président de l’AIB a lancé un vibrant appel aux autorités nationales. Au niveau du cadre légal, il a demandé aux autorités burundaises de faire voter des lois  sur la contrefaçon et le piratage comme certains pays de l’EAC  l’ont déjà fait (le Kenya et le Rwanda). Pour avoir un développement industriel capable de créer des emplois et des richesses au Burundi, il est impératif d’avoir une politique nationale de l’industrialisation retraçant les principaux engagements du pays dans le domaine de l’industrie. Ceci va de pair avec l’élimination des barrières non tarifaires qui constituent encore un frein au développement global du pays .Il propose qu’il soit créé un cadre permanent de dialogue et d’échange entre le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme et l’AIB.

Photo de famille des participants

Il y a à faire pour booster la rentabilité du secteur industriel

Selon Mme Alice Nibitanga, représentante pays de Trademark East Africa, le secteur de l’industrie est d’une grande importance. Elle s’inquiète du fait qu’il reste encore peu développé si on se réfère au rapport sur la compétitivité industrielle du Burundi élaboré en 2017 sous la direction du ministère de Commerce, de Tourisme et de l’Industrie. Il a montré que l’apport de la valeur ajoutée manufacturée est allé en diminuant de 2017 à ce jour pour stagner au plus bas en 2015 à 2%. Il y a beaucoup de travail à faire pour booster la rentabilité de ce secteur  qui est le pilier de la croissance économique du pays.

Quand le gouvernement s’active

Selon Joseph Butore, le gouvernement a le souci majeur de voir l’image du pays redoré par une visibilité industrielle galopante et prometteuse en matière de création d’emplois et de prospérité. C’est pour cette raison que le gouvernement apporte son soutien à cette activité et ne cesse de fournir des efforts pour appuyer le secteur industriel. Il a entrepris depuis un certain temps une série de reformes pour améliorer la réglementation en matière de climat des affaires dans le cadre du programme de doing business. Ces reformes visent la réduction des procédures, des délais et des coûts. C’est ainsi que des guichets uniques pour la création des sociétés, le transfert de propriétés et l’octroi du permis de construire ont été créés. L’impôt sur le revenu a été ramené de 35% a 30%.L ‘impôt minimum de 1% du chiffre d’affaires a été supprimé… Le gouvernement a en outre mis en place un code des investissements le plus attractif à l’endroit du secteur industriel. La loi nº 1/23 du 24 septembre 2009 déterminant les avantages fiscaux prévus par la loi nº1/24 du 10 septembre 2008 portant code des investissements du Burundi a été promulgué dans ce sens.

Cette loi indique les investissements éligibles aux avantages du code y relatif notamment ceux qui contribuent à la création d’emplois nationaux et à la formation d’une main d’œuvre locale qualifiée, à la création, l’extension, la diversification et la modernisation des infrastructures industrielles et agro-sylvo-pastorale et des services. Elle contribue aussi à l’encouragement de l’investissement dans les industries exportatrices et dans les secteurs économiques illustrant les matières premières locales et autres produits locaux, à la création des petites et moyennes entreprises, au transfert de technologies nécessaires et adaptées, à la diversification des secteurs d’exportation, à l’utilisation des matières premières produites localement en stimulant la production des biens et des services destinés au marché intérieur, à la création des mouvements en amont et en aval.

Qu’en est-il de la politique nationale d’industrialisation ?

Toujours dans cette même optique de promouvoir le secteur industriel, le pays va bientôt se doter du document de  politique nationale d’industrialisation. Et Butore de rassurer avec insistance le président de l’AIB.  Comme résultat, il précise que le pays compte plus de soixante industries qui sont reparties dans différents secteurs d’activités. Ce sont entre autres la transformation agro-alimentaire, le papier et les objets en papiers, le textile et le cuir, les produits pharmaceutiques et chimiques, le bois et les produits en bois, les matériaux de construction, la cimenterie, le métal et les produits métalliques.

Sa contribution au PIB reste très faible

Grâce au secteur industriel, Butore affirme que le nombre d’emplois créés se compte par millier. De surcroît, sa contribution au PIB était de 9,71% en 2017.

Signalons qu’il s’inquiète que la compétitivité du secteur industriel reste la plus faible. Mais il reste optimiste que celui-ci va se redynamiser.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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