Agriculture

Recherche sur la culture du manioc : Pour une augmentation de la productivité

Alors que pour la culture traditionnelle en buttes, la production  moyenne était de 10 racines tubérisées (ou les tubercules de manioc) par pied, avec les nouvelles recherches la production est de 49 racines tubérisées par pied. Dr Jacques Nkengurutse, enseignant à  la faculté des Sciences, département de Biologie de  l’Université du Burundi nous amène  au cœur de sa recherche

La croissance du manioc en hauteur est très importante. Les organisations qui voudraient multiplier les boutures pourraient exploiter cette technique.

D’après une étude récemment entreprise sur la production par pied de manioc, les résultats obtenus grâce à la nouvelle technique donnent 24,5 kg par bouture au lieu de 8,5 kg par pied avec la méthode traditionnelle. Dr Jacques Nkengurutse précise cependant que ces résultats pourraient être améliorés.  Par ailleurs à Kirundo, dans la commune de Bwambarangwe où la communauté religieuse « Vie Nouvelle pour la Réconciliation » (VNR) a utilisé la nouvelle technique, une production de 100 kg par bouture a été atteinte cette année.

La technique est simple

Le dispositif expérimental  consistait à planter des boutures de 1,20 m de longueur dans des trous de 1 m3  en y incorporant 3 niveaux différents  de mélange de sol et de matières organiques. Habituellement, les paysans plantent le manioc en buttes, c’est-à-dire à une courte profondeur. Au lieu de faire une butte, Dr Nkengurutse a donc augmenté la longueur des tiges qu’il a plantées dans des trous d’1 m de profondeur.

Des recherches prometteuses, mais pas totalement au point

Même si les résultats sont très encourageants, Dr Nkengurutse voudrait améliorer davantage le poids de la production par pied de manioc. Selon lui, la date de semis (28 septembre 2017 où les précipitations étaient encore suffisantes) et  le type de matière organique utilisée auraient influencé négativement ces résultats.

Les résultats sont intéressants sous d’autres aspects

N’eût été l’amélioration de la productivité, les résultats de ces recherches seraient intéressantes sous d’autres aspects. Par exemple, il a été constaté qu’en utilisant cette technique, la croissance du manioc en hauteur est très importante. Il pense que les organisations qui voudraient multiplier les boutures pourraient  exploiter cette technique.

La vulgarisation envisageable dans 3 ans

Dr Nkengurutse compte revoir sa méthode en variant certains paramètres. Il envisage entre autres de revoir la date de semis et le compost utilisé. Il souligne que   le compost utilisé était fabriqué à partir des feuilles mortes ramassées au jardin public de Bujumbura. Il pense que la révision de sa technique pourrait prendre une année. Quant à la vulgarisation, elle est envisageable dans 3 ans.

Le manioc est une denrée importante dans l’alimentation des Burundais

Plus de 70% de la population Burundaise pratique la culture du manioc. Ses racines (tubercules) et ses feuilles sont consommées. Même la tige sert au semis. Séchée au soleil, elle peut aussi servir à la cuisson. C’est l’importance de cette plante qui a poussé le Dr Nkengurutse à entreprendre cette étude en proposant une technique agricole nouvelle.

L’étude portait sur la variété « Mugore » cultivée à Rumonge, mais elle pourrait bien s’appliquer à toute autre variété. Ces recherches ont été effectuées dans le cadre du programme  de coopération interuniversitaire VLIR/UOS-Université du Burundi financé par le Royaume de Belgique.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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