Société

Remerciés sans avis préalable ni préavis

Alors que 18 associations avaient bénéficié d’un marché de collecte d’immondices et de déchets ménagers en mairie de Bujumbura depuis 2013, elles se sont vues privées de leurs activités sans avis préalable et sans préavis il y a deux mois. Denis Nduwayezu, délégué de ces associations juge illégale cette mesure de la mairie.

Denis Nduwayezu, délégué des 18 associations : « Une correspondance a été adressée au maire de la ville en date du 24 avril 2017 lui demandant une séance d’échange mais en vain ».

Avant que ces associations ne s’engagent dans ces activités, Denis Nduwayezu explique que la mairie a tenu des réunions en 2013 à l’intention des  intervenants dans le domaine de la salubrité. Il s’agissait d’échanger sur le désordre constaté par la municipalité au niveau des sociétés qui travaillaient dans ce domaine. On a alors abouti à une compétition  qui visait la sélection des acteurs compétents  dans cette activité. Des critères de sélection comme la détention d’un registre de commerce, d’un compte bancaire, d’un numéro d’identification fiscale (NIF), des véhicules propres ou contrats de location de véhicules d’une année et la caution de 2 000.000 de FBu ont été définis. Selon lui, sur base de ces critères, 18 sociétés sur 50 en compétition ont été retenues et détachées dans différents quartiers. Alors que les travaux allaient bon train, M.Nduwayezu fait savoir qu’il y a deux mois que ces différentes associations ont entendu par ouï-dire qu’une autre société du nom de Bujumbura Cleaning Company (BCCO) va les remplacer. A ce sujet, M.Nduwayezu affirme qu’une correspondance a été adressée au maire de la ville en date du 24 avril 2017 lui demandant une séance d’échange mais en vain.

Au contraire, lors d’une conférence de presse tenue par le maire de la ville en date du 6 juin 2017, ces associations ont été surprises de l’entendre Freddy Mbonimpa dire que BCCO aurait droit au monopole en matière de salubrité dans toute la ville de Bujumbura. Selon toujours le délégué des 18 associations, le maire aurait dit que les sociétés existantes sur terrains travaillaient selon leur propre volonté et manifestent une incompétence sur le terrain. Et que, de surcroît, la population urbaine est contrainte d’accepter cette nouvelle société coûte que coute demande que BCCO et la Mairie observent les règles d’usage dans la concurrence sur le marché. Toutefois, il précise qu’il y a une somme de 200.000 FBu par an versée sur le compte de la mairie par les associations de collecte des immondices. Cette somme se payait régulièrement. Et si elle n’était pas payée, c’est le service recouvrement qui allait faire le suivi comme il le fait pour les autres contribuables. C’est en cas de réticences du redevable pour le paiement des impôts que le concerné voit son entreprise fermée. M.Nduwayezu indique que ces dix huit associations ne se reprochent de rien.

Une vie mise en danger

« Nous avions pris des engagements, contracté des crédits. Il y a des arriérés impayés dans les ménages », déplore M.Nduwayezu. Il ajoute que quand on n’est pas sur terrain, il n’est possible de faire le recouvrement puisque l’administration à la base et les forces de l’ordre possèdent des lettres empêchant aux associations d’accéder  aux ménages. La main-d’œuvre aussi en souffre. Selon lui, les employés vont être remerciés suite à l’incapacité de les prendre en charge.

BCCO à l’œuvre

Audace Kayoya est comptable de cette entreprise. Selon lui, 200 agents de recouvrement  sont sur le terrain pour dénombrer les ménages avec qui ils vont travailler. Un effectif de 100 agents et un encadreur est disponible dans chaque zone pour assurer la collecte des déchets ménagers et des immondices éparpillées dans les quartiers. Ils vont également effectuer le chargement des véhicules qui vont par la suite déverser les déchets au dépotoir de Buterere. M.Kayoya indique que 17 camions Fuso sont à l’œuvre pour  assurer cette activité. Il rassure que BCCO a été reconnu par la mairie depuis février 2017.

Dans les prochaines semaines, Burundi Eco abordera plus en détail certains des éléments importants de cette problématique comme le tri sélectif, l’élimination et le stockage des déchets ménagers et autres.
Ces thèmes sont d’actualité à de nombreux titres : la protection de l’environnement et le réchauffement climatiques en constituent des enjeux essentiels pour le Burundi.

 

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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