Société

Des remous autour de la politique salariale persistent

Alors que certains fonctionnaires ont bénéficié de l’ajustement des indemnités salariales, les travailleurs des administrations personnalisées et des établissements publics à caractère administratif n’ont pas été touchés par cette mesure. La Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU) réclame leur régularisation. Malgré tout, le revenu salarial reste pitoyable

salaire

Céléstin Nsavyimana, vice-président de la COSYBU : « ce sont les conseils d’administration qui donnent les avantages salariaux (annales, primes et indemnités) aux travailleurs».

Une femme fonctionnaire rencontrée ce lundi devant son bureau ne cache pas son insatisfaction face au montant de son salaire. Selon elle, la somme qu’elle perçoit ne lui permet pas de joindre les deux bouts du mois. Elle espère que lors des discours marquant la célébration de la fête du travail et des travailleurs, le Président de la République va faire une majoration du salaire au fonctionnaire à quelque hauteur que ce soit.

Une autre fonctionnaire rencontré au « Grand Bureau » publics n’est pas du même avis que la précédente. Pour lui, il faut que le gouvernement crée des services producteurs de biens de consommation. Selon lui, 90% des services de l’Etat font des activités qui ne sont pas productives, mais plutôt qui offrent des services. Il suggère au gouvernement qu’au lieu d’affecter l’argent dans l’augmentation des salaires, il faut que ces fonds soient mis dans des projets de création d’emplois producteurs de biens. A cela, il donne un exemple. « Si le projet concerne la culture des haricots, la production va augmenter et l’offre sera supérieure à la demande. Dans ce cas, le prix du haricot va diminuer et le pouvoir d’achat des fonctionnaires va augmenter », conclut-il.

« Non seulement ils n’ont pas bénéficié des ajustements salariaux, mais on a aussi bloqué les annales des travailleurs qui évoluent dans les établissements à caractère administratif et dans les établissements à caractère industriel ou commercial » déplore Célestin Nsavyimana, vice-président de la Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU). Il explique que cela a été fait via une ordonnance conjointe du ministre ayant les finances dans ses attributions et du ministre ayant la fonction publique dans ses attributions. Il a indiqué que des revendications et négociations à travers le comité national de dialogue social à ce sujet ont été amorcées et que le rapport de la médiation se trouve à la deuxième Vice-présidence de la République depuis le 23 février 2017 pour analyse.

Selon lui, le décret 100/196 du 15 septembre 2016 portant disposition complémentaire de gouvernance des établissements publics à caractère administratif, des administrations personnalisées de l’Etat et des sociétés à participation publique précise dans ses prescrits que dans certains établissements publics à caractère industriel ou commerciales ou des administrations personnalisées, les annales et autres avantages des travailleurs ne doivent pas être bloqués. Selon ce décret, précise le président de la COSYBU, ce sont les conseils d’administration qui donnent des avantages salariaux (annales, primes et indemnités) aux travailleurs. Il demande alors la mise en application de ce décret. Egalement, les deux parties (syndicats et Gouvernement) se sont convenues de régulariser d’autres catégories de fonctionnaires des administrations personnalisées qui ont de petits salaires par rapport aux agents et cadres de la fonction publique et cela dans les meilleurs délais. Néanmoins, M. Nsavyimana déplore le fait que rien n’a été fait jusqu’aujourd’hui malgré la transmission du rapport

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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