Environnement

Rivières traversant la ville de Bujumbura : Reprise modérée des travaux de curage

Quatre mois après qu’on a interdit les travaux de curage dans les rivières qui traversent la ville de Bujumbura, certaines coopératives ont repris leurs activités de curage. Suite aux alluvions qui ne cessent d’être déposés dans ces rivières par les fortes pluies, L’OBUHA a jugé bon d’autoriser les travaux de curage pour protéger les riverains contre les inondations. De nouveaux contrats entre l’OBUHA et les coopératives sont en train d’être signés. On demande désormais aux coopératives de ne pas être défaillantes

Dans une descente effectuée par un reporter de Burundi Eco ce lundi 14 décembre 2020 sur les rivières Muha, Kanyosha, Ntahangwa et Mutimbuzi, il a été constaté que les exploitants des matériaux de construction sont à l’œuvre surtout sur la rivière Mutimbuzi. Pas mal de gens estiment que ces coopératives se sont arrogé le droit d’y exploiter les matériaux de construction.   Les  exploitants qui se sont entretenus avec Burundi Eco affirment que ces travaux rentrent dans le cadre de la protection de l’aéroport international Melchior Ndadaye et de toutes les infrastructures riveraines de la rivière Mutimbuzi. Ils affirment qu’ils vont exploiter ces matériaux de construction dans le strict respect de la loi. Ils remercient l’OBUHA du fait qu’il leur a donné cette autorisation. Sinon, leurs familles allaient mourir de faim suite au manque de moyens financiers.

Dans une descente effectuée par un reporter de Burundi Eco ce lundi 14 décembre 2020 sur les rivières Muha, Kanyosha, Ntahangwa et Mutimbuzi, il a été constaté que les exploitants des matériaux de construction sont à l’œuvre surtout sur la rivière Mutimbuzi.

L’OBUHA apporte des éclaircissements sur cette situation

Cléophas Bizabishaka, directeur de l’Environnement, de l’Hygiène et de l’Assainissement à l’OBUHA fait savoir que ces derniers jours, on a procédé à l’arrêt des travaux de curage dans les rivières qui traversent la ville de Bujumbura. Selon lui, les travaux de curage dans ces rivières sont confiés à l’OBUHA, car c’est cet office qui dispose des engins. Normalement, on devrait faire le curage mécanique à l’aide de ces engins. Néanmoins, cela demande beaucoup de moyens financiers. On ne peut pas être toujours présent dans toutes les rivières pour faire le curage mécanique. Le coût est costaud.  Pour cela,  on a jugé bon de procéder au curage manuel. «Il est aussi adéquat», martèle-t-il. On a alors signé des contrats avec les coopératives qui se chargent des travaux de curage manuel. Selon Bizabishaka, l’objectif de ces travaux est de bien orienter les eaux des rivières jusque dans leur exutoire, surtout en cas de fortes pluies. Les matériaux de construction obtenus après le curage sont alors vendus par les coopératives.

Selon toujours Bizabishaka, il arrive que le curage manuel ne soit pas possible, surtout s’il s’agit de grosses pierres déposées dans une rivière quelconque. A ce moment, L’OBUHA qui dispose des engins intervient. Pour parvenir à accomplir pleinement cette mission, Bizabishaka fait savoir qu’il y a un montant que chaque coopérative] verse par semaine à l’OBUHA. Ce montant varie en fonction des quantités de matériaux de construction dont la coopérative bénéficie après les travaux de curage. Néanmoins,  l’OBUHA s’inquiète du fait que certaines coopératives ont été défaillantes. Elles n’ont pas respecté les clauses du contrat qui les liait à l’OBUHA. Raison pour laquelle on  a décidé d’arrêter tous les travaux. L’objectif était de les réorganiser, car elles ont confondu l’exploitation et le curage.

Le curage de la rivière Mutimbuzi, les travaux autorisés

Cependant, ce cadre de l’OBUHA indique que  depuis le mois d’août 2020, l’OBUHA a autorisé la reprise des travaux aux coopératives qui font le curage sur la rivière Mutimbuzi. D’après lui, c’est dans l’optique de protéger l’aéroport international Melchior Ndadaye contre les inondations. «Ces derniers jours, les responsables de cet aéroport ont lancé une alerte.  On craignait que cet aéroport puisse être menacé par les inondations causées par le débordement de la rivière Mutimbuzi. On a adressé une correspondance à l’OBUHA pour procéder au curage de cette rivière dans l’immédiat.  L’OBUHA a donc autorisé le curage à toutes les coopératives qui opéraient sur la rivière Mutimbuzi pour protéger l’aéroport contre les inondations», fait remarquer Bizabishaka.

Le curage de la rivière Kanyosha aussi autorisée

Puisqu’il s’observe qu’il y a d’autres endroits riverains des affluents du lac Tanganyika qui risquent d’être inondés, la mesure d’interdiction des travaux de curage des rivières qui traversent la ville de Bujumbura sera levée de façon progressive.  Lundi le 14 décembre 2020, on a aussi autorisé le curage à la coopérative qui opère sur la rivière Kanyosha puisqu’il s’observe que les riverains de cette rivière du côté du quartier Gisyo risquent d’être victimes des inondations. S’il pleut en abondance, les eaux de cette rivière débordent et envahissent les quartiers riverains de la rivière Kanyosha. Un  contrat a été déjà signé. Dans ces contrats, les coopératives s’engagent à arrêter l’exploitation anarchique. Il est stipulé qu’elles doivent d’abord construire des digues pour protéger les berges de ces rivières. De plus, elles s’engagent à planter des arbres fixateurs dans les zones tampons.  Pour éviter que les défaillances se répètent, l’OBUHA compte organiser des descentes sur terrain pour se rassurer que les clauses du contrat ont été scrupuleusement respectées.

Notons que l’interdiction des travaux de curage dans les rivières qui traversent la ville de Bujumbura a fait que les matériaux de construction ne soient pas à la portée de toutes les bourses. Le prix d’un camion- benne rempli de sable  est passé de 50 000 FBu à plus de 100 000 FBu.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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